jeudi 30 janvier 2014

Introduction sur les Animaux

Paris aime les animaux. De nombreuses rues portent des noms qui font référence de près ou de loin à des animaux : la rue aux ours, la rue du chat qui pèche, la rue des lions Saint-Paul ou la rue des oiseaux. Pourtant, en arpentant ces rues, le promeneur ne verra nulle trace de ces charmantes bestioles. Pourtant, selon l’œuvre de Monique Main et Françoise Perreux (Les Animaux de Paris, Editions Massin, 2006-2007) on dénombrerait environ 300 façades animales dans la capitale... Il suffit d'observer nos immeubles pour s'apercevoir que Paris est une véritable jungle, une ferme voire un aquarium ; que sans le savoir, belettes, serpents et perroquets peuplent nos immeubles ; sans oublier les volatiles et autres animaux imaginaires que vous pouvez croiser ! La liste n’est pas exhaustive mais les animaux représentés méritent une visite.

Les sources:

Les Animaux de Paris de Monique Main et Françoise Perreux a été l'une ma principale source. J'ai également consulté Le Bestiaire de Paris de Magali Chanteux et Jacques Barozzi. Les Curiosités de Paris, Inventaire Insolite des Trésors Minuscules de Dominique Lesbros m'a été utile. J'ai également fait appel à Wikipedia - dont j'ai introduit des liens hypertextes - que j'utilise avec prudence. Toutefois, en consultant des sites de type "Archives Nationales" les informations vue sur le "wiktionnaire" semblent exactes. Enfin, pour les animaux fabuleux, j'ai utilisé le Dictionnaire de la mythologie gréco-romaine (Annie Collognat).

Les animaux fabuleux

En dehors des animaux réels, les animaux issus des mythologies peuplent aussi nos façades d'immeubles. En consultant les chapitres sur les autres animaux, on a pu voir que la présence de tel ou tel animal n'était pas anodine et que sa représentation était aussi le reflet social de son propriétaire. Les animaux fabuleux ne sont pas pour autant dénués de sens et évoqueraient la part de surnaturel que l'on a en nous selon le livre de Monique Main et de Françoise Perreaux, Les Animaux de Paris. Il est parfois difficile de savoir de quel animal il s'agit (comme le "chien mythologique" par exemple).

8, rue Charles Divry, XIVe arrondissement.

Le lion ailé.

2bis, avenue Ruysdaël, Paris VIIIe arrondissement.
Le lion ailé est l'animal fantastique le plus représenté sur Paris comme ces deux lions qui figurent à deux pas du Parc Monceau.

61, rue Ampère, XVIIe arrondissement.
Au 61, rue Ampère - où aurait vécu le peintre François Flameng, auteur notamment d'un panneau pour le Train Bleu- se trouve ce magnifique lion ailé.

6, rue de l'Yvette, XVIe arrondissement.
51, boulevard Beaumarchais, XIe arrondissement.

Le dragon.
Angle de la rue de Grenelle et de la rue du Dragon, VIe arrondissement.

Cet animal fantastique figure également parmi les animaux les plus présents de la mythologie. Cet animal évoque la vigilance et est gardien du foyer.


114bis, boulevard Malesherbes, XVIIe arrondissement.
Au 114bis, boulevard Malesherbes dans le XVIIe arrondissement, on aperçoit un magnifique dragon qui décore l'angle de la façade de l’École Normale de Musique de Paris. Cet immeuble est un hôtel particulier construit en 1881 par l'architecte Louis Cochet pour la famille Rozard et est classé aux monuments historiques.

53, rue Ampère, XVIIe arrondissement.
4, rue de Lota, XVIe arrondissement.
Au 4, rue de Lota, on peut admirer des animaux fabuleux comme ce dragon de la maison de l'architecte Fernand Delmas construite en 1894.





53, rue des Mathurins, VIIIe arrondissement.
Au siège de l'INAO (Institut National des Appellations d'Origine), on peut voir d'étranges créatures mythologiques dont ce magnifique dragon. Cet immeuble daterait de 1927 et serait l'œuvre de Paul Farge.


Griffons.

4, rue Francoeur, XVIIIe arrondissement.
Le griffon est un animal mythologique à la tête d'aigle et au corps de lion. Selon le livre de Monique Main et de Françoise Perreaux, Les Animaux de Paris, le griffon évoque la force mais aussi la vigilance.

13, rue Lucien Sampaix, Xe arrondissement.
34, rue Vieille-du-Temple, IVe arrondissement.
24, rue Vieille-du-Temple, IVe arrondissement.


Le chien mythologique.
18, rue Lemercier, XVIIe arrondissement.
Au 18, rue Lemercier dans le XVIIe arrondissement, des chiens (ou des lions?) surveillent la façade de l'immeuble...

Les sirènes.

67, rue Daguerre, XIVe arrondissement.
Dans la (très animée) rue Daguerre du XIVe arrondissement, deux sirène pleines de sensualité sont sculptées sur une façade blanche.

Sirènes grecques entourant un serpent de mer au 20, rue de Longchamps, XVIe arrondissement.
Bien souvent on imagine la sirène comme la représentation d'une femme avec une queue de poisson comme celles de la rue Daguerre. Selon le Dictionnaire de la Mythologie gréco-romaine (dir. Annie Collognat), dans le monde grec, la sirène avait un corps d'oiseau et de femme. Quelque soit sa représentation, le chant des sirène provoquerait des naufrages.


Sphinx et sphinges.
6, rue Jasmin, XVIe arrondissement.
Au 6, rue Jasmin dans le très chic XVIe arrondissement, un sphinx et une sphinge décorent la façade d'un immeuble datant de 1914-1916 de Jean-Marie Boussard.
Dans le monde grec, le sphinx ou sphinge est constitué d'un corps de lion et d'une tête d'homme ou de femme. Le sphinx apparaît également dans la mythologie égyptienne (connue des Grecs) ; toutefois, ici on retiendra la version grecque compte tenue de la présence féminine.


Monstres et chimères.

41, avenue de Saint-Mandé,  XIIe arrondissement.
Au 41, avenue de Saint-Mandé dans le XIIe arrondissement, on peut admirer une merveille mythologique. Il est difficile de préciser la nature du monstre que l'on voit sur la photo mais cette figure vue de près est très impressionnante pour ne pas dire effrayante. Cet immeuble, de style Art Nouveau date de 1901 et a été construit en 1901 par Jean Falp (source: Wikipedia).

35, rue Monge, Ve arrondissement.
La gorgone.

Avenue de la Motte-Piquet, VIIe arrondissement (partie d'une façade de l’École Militaire).
Tout près de ce dragon, on peut voir un très étrange visage recouvert de serpents. Il s'agit peut-être de Méduse, l'une des Gorgones. Anciennement, belle jeune fille, Méduse aurait été transformée par Athéna puis tuée par Persée (source: Le Dictionnaire de la Mythologie gréco-romaine).

47, rue Vieille-du-Temple, IVe arrondissement.
En vous promenant dans le Marais, vous passerez certainement devant l'Hôtel Amelot de Bisseuil au n°47 de la rue Vieille-du-Temple dans le IVe arrondissement. L'édifice datant de 1660 est classé monument historique depuis 1924. Cette porte est ornée de deux têtes de Méduse. Dans cette représentation, on pourrait y voir une protection contre les mauvais esprits.


Le phénix.

186, avenue Victor Hugo, XVIe arrondissement.

Au 186, avenue Victor Hugo dans le XVIe arrondissement, on peut admirer un phénix. Il serait le logo des assurances vies du phénix, compagnie d'assurance crée au XIXe siècle rachetée par les AGF par la suite. Le phénix renaît de ses cendres selon le mythe; ici le phénix est le symbole de la reconstruction après un incendie.































































dimanche 26 janvier 2014

Les animaux aquatiques

Paris est aussi peuplé d'animaux aquatiques. Ils sont présents sur quelques façades et ont tendance à rester entre eux car la vie terrestre ne les intéressent pas.

Dauphins, serpents de mer ou poissons?


117, rue de Rennes, VIe arrondissement.
Ce sympathique poisson de la rue de Rennes m'a fait tout de suite pensé à un serpent de mer, animal plutôt associé à la mythologie. Pourtant, en consultant l’œuvre de Monique Main et de Françoise Perreux, Les Animaux de Paris, j'ai été surprise que ce que je prenais pour des poissons étaient en fait...des dauphins! Il est pourtant difficile aujourd'hui de confondre un dauphin et un poisson. Toutefois, à l'époque où ces immeubles ont été construits, l'image que l'on avait du dauphin ne correspondait pas forcément à la réalité.


35, rue de Fortuny, XVIIe arrondissement.

Dans cet immeuble de Nicolas Félix Escalier (où vraisemblablement a vécu Sarah Bernhardt), un poisson/dauphin se propose de rejeter les eaux de pluie.
Dans la symbolique, le dauphin incarnerait l'intelligence.

4-6, rue de Vitu, XVe arrondissement.
Mur sculpté (partie de gauche) de la rue du Jardinet, VIe arrondissement.






L'institut océanographique (la Maison des Océans).
Poisson de la façade de la Maison des Océans, 195, rue Saint-Jacques, Ve arrondissement.
L'immeuble de l'Institut Océanographique (devenu "Maison des Océans" en 2011) est l’œuvre d'Henri-Paul Nénot (1913, date de l'inauguration de l'Institut). Sa façade évoque la mer et ses animaux.


La pieuvre.

Entrée de la Maison des Océans.

La pieuvre est peu présente et pourtant...

22, rue du Mont-Cenis, XVIIIe arrondissement.


Immeuble du 6, rue de Hanovre, IIe arrondissement.

6, rue de Hanovre, IIe arrondissement.
Une petite merveille aquatique vous attend au 6, rue de Hanovre dans le IIe arrondissement. Cet immeuble construit vers 1907-1908 est l’œuvre de François-Adolphe Bocage et la décoration aquatique d'Alexandre Bigot.

Coquillages.

Fenêtres bordées de coquillages.

Façade avec porte d'entrée bordées de coquillages.

Étoile de mer.

Étoile de mer.

Le crabe.


Rue Paul Dubois, IIIe arrondissement.
22, rue du Mont-Cenis, XVIIIe arrondissement.
Le homard.


Homard de la façade sculptée de la rue du Jardinet, VIe arrondissement.

L'hippocampe.

14, rue La Fontaine, XVIe arrondissement.
J'ai trouvé une belle représentation art nouveau de l'hippocampe. L'animal décore la façade du Castel Béranger (dont on aura l'occasion de voir lors d'un prochain thème) d'Hector Guimard. L'immeuble a été construit vers 1898.








































































































































Les animaux: les insectes

La présence des insectes reste rare sur les immeubles, cependant quelques façades valent la visite. De plus, il n'est pas toujours évident de les trouver du premier coup du fait de leur petite taille.

L'abeille, l'insecte le plus récurrent.

82, rue du Faubourg Saint-Martin, Paris Xe arrondissement.
Au-dessus de ce bow-window, on aperçoit quelques abeilles qui peuplent une partie de la façade d'une ancienne boutique de meubles.

Le plus souvent les abeilles sont représentées avec leur ruche.
31, rue Boissonade, XIVe arrondissement.
64, avenue Ledru-Rollin, XIIe arrondissement.



Une ruche a particulièrement attiré mon attention : celle du 9, rue Pierre Lescot dans le Ier arrondissement.

9, rue Pierre Lescot, Ier arrondissement.
En plein cœur du quartier des Halles, on aperçoit quatre abeilles sculptées sur leur ruche. Il s'agit en fait de la devanture d'une ancienne boutique où l'on vendait du miel au XIXe siècle. La devanture en céramique  classée monument historique  daterait de 1940 selon la page Wikipédia consacrée à la rue Pierre Lescot.


L'araignée.
Représentée sur sa toile, l'araignée figure parmi les animaux sculptés de la rue du Mont-Cenis.

19, rue du Mont-Cenis, XVIIIe arrondissement.

Le papillon.

79, boulevard Raspail, VIe arrondissement.
En cherchant bien, on remarque la présence d'un papillon sur cette façade haussmannienne du boulevard Raspail.

Le scarabée.

21, rue Pierre Leroux, VIIe arrondissement.
Aux n°21 et 21bis, vous croiserez des scarabées au-dessus de la porte d'entrée. L'immeuble est signé Paul Lahire pour son architecture et la décoration, Alexandre Bigot (1908) selon Wikipedia.





































samedi 4 janvier 2014

Les animaux exotiques

Les animaux exotiques peuplent quelques immeubles parisiens, parfois dans des lieux plutôt insolites. Quelques adresses ont retenu mon attention dont celle du 34, rue Pasquier dans le VIIIe arrondissement.

Cet immeuble abrite aujourd'hui la Société Unicrédit Group. Autrefois, il s'agissait du siège de la Société Financière Française Coloniale. En 1927, George Saupique sculpte des animaux qui sont en fait, des allégories des continents de l'ancien empire colonial français:

Bouquetin de Nubie (l'Afrique noire).
Tigre et serpent (l'Indochine).
Dromadaire (l'Afrique du Nord).
Éléphant (l'Afrique noire).
Requin (les Antilles).
Crocodile (?).
Pour certains de ces animaux, cet immeuble s'avère être leur unique représentation. Pour d'autres, nous pouvons en croiser ailleurs.

L'éléphant.


104, rue Oberkampf (Cité du Figuier), XIe arrondissement.
Je vous invite à vous balader rue Oberkampf et plus particulièrement au n°104 où vous croiserez des éléphants. Il s'agit de l'une des devantures des ateliers typiques du quartier situés dans un passage pavé et fleuri. Si vous avez de la chance, vous rencontrerez quelques chats (des vrais cette fois-ci) à la recherche de tranquillité...


2, avenue Emile Acollas, VIIe arrondissement.
Dans le très "BCBG" VIIe arrondissement, un éléphant côtoie des cerfs (cf. "les animaux de la forêt").


Le serpent.

132, rue de Courcelles, XVIIe arrondissement.
On trouve même un serpent à cette adresse! Cet immeuble vaut vraiment le coup d’œil.

Le serpent s'invite souvent sur les portes:
59, rue de la Faisanderie, XVIe arrondissement.
D'après Les Animaux de Paris de Monique Main et Françoise Perreaux, le serpent est symbole de fertilité et de renaissance. C'est un animal ambigu car sa morsure peut mener jusqu'à la mort.

Le caducée.

61, rue du Faubourg Saint-Martin, Xe arrondissement.
Au 61, rue du Faubourg Saint-Martin, on aperçoit au-dessus d'une porte cochère, deux serpents représentant le caducée bien connu de nos pharmaciens. Le caducée évoque le corps médical.


Le singe.

14, rue Georges Braque, XIVe arrondissement.
Situé tout près du parc Montsouris, la rue Georges Braque vous fait oublier que vous êtes à Paris avec ses belles villas qui sentent la glycine et le chèvrefeuille. Le singe du 14, rue Georges Braque (le peintre a vécu au N°6) figure sur la porte d'entrée d'un jardin de l'une de ces villas.




4, rue Lota, XVIe arrondissement.
Sur les façades de style néo-gothique (XIXe siècle), on trouve fréquemment ce type de singe souvent accompagné d'autres animaux (volatiles, chiens...).

Geckos, salamandres et autres caméléons.
 Il existe peu de représentations de ces drôles de petites bêtes mais elles valent un petit coup d'oeil.

4, rue Puvis de Chavannes, XVIIe arrondissement.
Je n'ai trouvé qu'un seul gecko, celui du 4, rue Puvis de Chavannes dans le beau XVIIe arrondissement.




29, avenue Rapp, VIIe arrondissement.
Au 29, avenue Rapp dans le VIIe arrondissement figure un chef d'oeuvre de l'art nouveau que j'aurai le plaisir de détailler lors d'un autre thème. La salamandre figure sur la porte d'entrée de cet immeuble de Jules Lavirotte datant de 1900 .


Nombreux sont les animaux dans les beaux quartiers mais qu'en est-il de l'Est parisien?

95, avenue Gambetta, XXe arrondissement.
Au 95, avenue Gambetta dans le XXe arrondissement figure une salamandre située au-dessus d'une porte d'entrée. Il s'agit de l'un des éléments décoratifs de cet immeuble assez proche de l'art nouveau de François-Adolphe Bocage datant de 1908. L'architecte a fait appel à Alexandre Bigot pour les céramiques et à Camille Alaphilippe qui serait l'auteur de la salamandre (selon ce blog dédié à l'art nouveau: http://paris1900.blogspot.fr/2007/11/95-avenue-gambetta-20e-arrondissement.html).

D'après Les Animaux de Paris, la salamandre symbolise le feu car l'animal ne craint pas l'eau. Il est aussi le symbole de François Ier.
En outre, on remarque que la salamandre figure essentiellement dans l'art nouveau.

Le lézard.

151, rue de Grenelle, VIIe arrondissement.
Le lézard apparaît sur la porte d'un autre immeuble de Jules Lavirotte.

35, rue François Ier, VIIIe arrondissement.
Au 35, rue François Ier, dans le VIIIe arrondissement, on peut admirer la belle façade de la boutique Guy Laroche. Hormis le caméléon (sur la photo), on découvre une ribambelle d'animaux décorant les balcons mais aussi, la rampe d'escalier ainsi que la "porte-arbre".

Balcon du 35, rue François Ier.

Le manchot.

4-6, rue Auguste Vitu, XVe arrondissement.

J'ai trouvé qu' une seule représentation de manchots au 4-6, rue Auguste Vitu dans le XVe arrondissement.