lundi 26 décembre 2022

PARIS LE LONG DE LA SEINE : Introduction

La Seine vue depuis la passerelle Debilly

Fluctuat nec mergitur (« Elle tangue mais ne sombre pas » selon le Dictionnaire historique de Paris) est la devise de Paris et pour cause, c'est de par la Seine que va se construire la ville de Paris au fil des siècles. Le rôle de la Seine va évoluer : d'un lieu utilitaire, elle va devenir un lieu de loisirs incontournable et un lieu emblématique. Ce n'est pas un hasard si c'est depuis la Seine que devrait se dérouler la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. La Seine est la voie royale pour mettre en lumière ses monuments et son attractivité.

D'où vient la Seine ?

La Seine entre la rive gauche et l'Île de la Cité

Selon Nathalie Bloch-Pujo dans son ouvrage intitulé Paris au fil de la Seine dévoilé, on parle de la Seine mais en réalité, nous devrions appeler le fleuve de Paris, l'Yonne. En effet, d'un point de vue hydrologique, la Seine serait un affluent de l'Yonne. D'un point de vue étymologique, le mot « Seine » viendrait de sequana qui fait référence à une déesse gauloise.

Sous la Gaule, tout Paris va se construire autour de l'île de la Cité et la Seine va dès lors jouer un rôle protecteur de la ville.

Le rôle de la Seine au fil des siècles

Pont au Double

Depuis le Moyen-Âge, la Seine va avoir un rôle défensif et va être un lieu de vie pour les Parisiens.

Grâce à la Seine, on conçoit des lieux de commerces installés sur les ponts qui peuvent parfois être habités. Les ponts eux-mêmes deviennent un commerce puisqu'il faut payer pour traverser un pont. Sur la photo ci-dessus par exemple, on observe le pont au Double : le traverser coûtait 2 deniers sous l'Ancien régime, d'où le nom de pont au Double nous précise le panneau de la Ville de Paris.

Au quotidien la Seine est une eau que l'on boit, que l'on utilise pour cuisiner, pour se laver… Elle est aussi utilisée pour laver le linge, travailler le cuir nous apprend Guy Lambert dans son ouvrage intitulé Paris sur Seine. Vivre près de la Seine au Moyen-Âge signifiait clairement que l'on côtoyait les mauvaises odeurs.

Embellir Paris

Quai de Bourbon, Île Saint-Louis

C'est dès le XVIe siècle que les rois de France vont se soucier d'embellir Paris : Henri IV inaugure le pont Neuf ; au XVIIe siècle on construit des pompes à eau pour alimenter les fontaines royales, on bâtit des hôtels particuliers dans le quartier du Marais et sur l'Île Saint-Louis ; au XVIIIe siècle, les bateaux à vapeur font leur apparition ; puis au XIXe siècle, on crée le canal Saint-Martin et le canal de l'Ourq notamment pour limiter les embouteillages fluviaux.

Sous le Second Empire, la Seine devient une vitrine

Tour Eiffel et pont Alexandre III

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, on a le souci de dépolluer la Seine notamment en reléguant les professions liées au cuir vers la périphérie – en l'occurrence, vers la Bièvre qui est entièrement recouverte aujourd'hui – dans un souci d'hygiène.

En outre, la Seine va devenir un lieu de festivités lors des expositions universelles : on construit des ponts prestigieux tel que le pont Alexandre III, la tour Eiffel, le Grand Palais etc.

En même temps, on crée le concept de bateau-mouche que Paris va conserver pour se balader sur la Seine.

Voie Georges Pompidou

Toujours selon Guy Lambert dans son ouvrage intitulé Paris sur Seine, en 1967 on inaugure une voie express sur la Rive droite appelée voie Georges Pompidou. À l'époque, il était question d'en créer d'autres dans le centre de Paris. Fort heureusement, les défenseurs du patrimoine ont gagné et dès lors les Parisiens vont se réapproprier les bords de Seine.

Comme on peut le voir sur la photo, l'ancienne voie express est désormais devenue piétonne depuis 2017.

La renaissance des berges de Seine au XXIe siècle

L'été 2002 est inaugurée la première édition de Paris Plages. L'idée est de fermer la voie express aux automobiles pendant un mois au profit d'une plage éphémère, de bars, d'animations ludiques et sportives. Cette manifestation culturelle est un véritable succès. Les Parisiens redécouvrent enfin les bords de Seine.

C'est ainsi qu'en 2017 on crée le concept du Parc des Rives de Seine qui rend piétonne l'ancienne voie Georges Pompidou toute l'année. Qui plus est, dans un souci de dépolluer la Seine, on va faire en sorte de pouvoir réaliser des activités sportives sur la Seine : la pratique de l'aviron, du pédalo du côté de la Villette notamment. N'oublions pas que la Seine doit être la plus propre possible pour les JO de 2024 ! Selon Madeleine Leveau-Fernandez dans son ouvrage intitulé Paris histoires d'eaux, il est prévu de pratiquer les épreuves nautiques de triathlon sur la Seine lors des jeux olympiques.

Canal Saint-Martin

Le parcours que je vous propose ici commence dans l'Est parisien et ses vestiges de son passé industriel qui côtoie la modernité, puis une balade dans le centre de Paris de pont en pont, puis la Seine de l'Ouest parisien.

La Seine traverse Paris sur 13 km. Pour ce thème, je ne me suis pas limitée à Paris intra-muros. Après m'être embarquée sur les bords de Marne en 2020, je me suis intéressée cette année à la banlieue Ouest où coule la Seine jusqu'à l'Île des Impressionnistes à Chatou.

Bibliographie

  • Jean-Marc LARBODIERE, Ponts de Paris. Découverte et histoire. Guide découverte du Patrimoine, Massin (2017)
  • (Dir) Nathalie BLOCH-PUJO, Paris au fil de la Seine dévoilée, Les carnets des guides bleus, Les lieux se racontent, Hachette (2018)
  • Madeleine LEVEAU-FERNANDEZ, Paris histoires d'eaux, Les Essentiels du patrimoine, Éditions Massin (2018)
  • Pierre FAVETON et Pierre NICOU, Le grand Paris et ses îles, Les Essentiels du patrimoine, Éditions Massin (2017)
  • Guy LAMBERT, Paris sur Seine, Itinéraires, Éditions du Patrimoine. Centre des Monuments Nationaux (2019)
  • (Dir) Roseline de AYALA, Dictionnaire historique de Paris, Le Livre de Poche, La Pochotèque (2013)
  • Dominique LESBROS, Curiosités de Paris. Inventaire insolite des trésors minuscules, Parigrammes (2012)
  • Jacques HILLAIRET, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de Minuit (1963)

Sur le Front de Seine :

  • René GALY-DEJEAN, Le Front de Seine, Paris XVe , Éditions Hervas (1994)

Dans la presse :

  • « Dans les coulisses du nouveau tribunal de Paris », de Pascal Egré publié dans Le Parisien 15/04/2018
  • « Paris : pour les riverains le pont des Arts “a perdu de son charme” », de Clara Hage, publié dans Le Parisien, le 07/11/2021
  • « L'Exposition universelle le triomphe de 1900 », de Philippe-Enrico Attal, publié dans Paris. De Lutèce à nos jours, N°13 juin-juillet-août 2016
  • « La crue du siècle inonde Paris (janvier 1910) », de Philippe-Enrico Attal, publié dans Paris. De Lutèce à nos jours, N°9 juin-juillet-août 2015

Sur Internet :

Au fil de la lecture, des liens hypertextes vous sont proposés. Certains mènent à la page Wikipedia consacrée à une personne (souvent un architecte ou un ingénieur), d'autres font référence à des thèmes déjà abordés dans ce blog.

PARIS LE LONG DE LA SEINE : L'Est parisien : des vestiges du passé industriel aux grandes transformations

Nous allons voir ici que la Seine est le témoin de la désindustrialisation de Paris et comment l'ancien côtoie le moderne.

Immeubles du quai Panhard et Levassor

Vestiges du passé industriel

Lorsque l'on traverse le pont National ou bien lorsque l'on longe la Seine dans le XIIIe arrondissement, on ne peut que constater de grandes œuvres architecturales récentes. Le Paris Rive Gauche ou plus communément appelé le « quartier de la BNF » par les Parisiens a connu de grands chantiers et de grandes transformations ces 30 dernières années. Ces chantiers, gérés notamment par la SEMAPA ont donné naissance à des sièges sociaux d'entreprises, des universités – celle de Diderot – à des commerces, des habitations…

Ces œuvres architecturales, telles que les tours Duo de Jean Nouvel que l'on aperçoit en arrière plan dans la photo ci-dessus côtoient le vestige d'une ancienne usine (le bâtiment avec son toit en pignon et sa cheminée), celle de la SUDAC.

L'usine de la SUDAC, entreprise de distribution d'air comprimé date de 1891. L'usine a fermé en 1994 selon la Plateforme Ouverte du Patrimoine (POP anciennement base Mérimée) mais le bâtiment, classé monument historique est encore debout. Selon Guy Lambert dans son ouvrage intitulé Paris sur Seine, l'usine de la SUDAC serait l'ultime témoignage de l'architecture métallique du XIXe siècle au moins dans ce quartier encore en chantier.

Nouveau quartier du Paris Rive Gauche

Quai d'Austerlitz

Nous allons voir les transformations du quartier depuis la fin du XXe et le début du XXIe siècle. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, la présence de la grue nous montre que le quartier est encore en travaux.

L'aventure commence avec la BNF

Bibliothèque Nationale de France François Mitterrand

Ouverte en 1996, la Bibliothèque Nationale de France François Mitterrand est visible depuis la Seine avec ses quatre grands livres ouverts et sa plateforme de bois. Selon l'article du Journal des Arts sur sa version en ligne, il est question de trouver un lieu pour agrandir les collections et de moderniser la conservation des documents à l'heure du numérique. La BNF, conçue par l'architecte Dominique Perrault est le point de départ de la reconstruction du nouveau quartier de la rive gauche qui va se poursuivre avec l'ouverture de la ligne 14 du métro, l'édification de sièges sociaux, d'un multiplexe de cinéma, des résidences, etc.

Passerelle Simone de Beauvoir

Passerelle Simone de Beauvoir qui mène tout droit à la BNF

Autre œuvre majeure du nouveau quartier de la BNF, la passerelle Simone de Beauvoir inaugurée en 2006.

Passerelle Simone de Beauvoir vue depuis le quai François Mauriac

Cette passerelle, très fine et élégante mérite le détour car elle a la particularité d'être ondulée et ne repose sur aucune pile contrairement à la plupart des ponts de Paris.

Construite en acier et en bois de chêne – qui vient des arbres qui ont péri lors de la tempête de 1999 selon Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage Ponts de Paris – la passerelle est une œuvre de Dietmar Feichtinger. L'architecte a édifié un pont uniquement pour les piétons, les cyclistes et les rollers.

Parc de Bercy

La passerelle Simone de Beauvoir relie deux lieux de culture : la BNF et le cinéma MK2 côté XIIIe arrondissement d'une part, et le parc de Bercy (photo ci-dessus) et la cinémathèque côté XIIe arrondissement d'autre part.

Péniches et piscine Joséphine Baker

Péniche Le Petit Bain et la piscine Joséphine Baker

Depuis notre fine passerelle, nous pouvons apercevoir de nombreuses péniches notamment celle du Petit Bain (à gauche sur la photo ci-dessus) et la piscine Joséphine Baker à droite.

Le long du quai François Mauriac se trouvent de nombreuses péniches accessibles qui ne sont pas forcément de simples bars à cocktail. Une vie culturelle existe sur ces péniches, c'est le cas du Petit Bain. Cette barge flottante propose une programmation musicale, un site de restauration et un lieu de rencontres autour de son potager suspendu.

Piscine Joséphine Baker

Guy Lambert nous apprend dans son œuvre Paris sur Seine que la piscine flottante Joséphine Baker a été inaugurée en 2006. Il s'agit tout simplement d'un bassin construit sur une péniche.

Les Parisiens n'avaient pas connus de piscine flottante depuis la destruction en 1993 de la piscine Deligny. Cette inauguration a été vécue comme un phénomène en ce début de siècle.

Toutefois, l'historien précise que l'idée d'édifier des piscines flottantes n'est pas nouvelle puisque dès le XVIIIe siècle on crée des « bateaux-bains » dont l'eau est puisée dans la Seine pour y nager. C'est à partir de ces établissements que vont naître les premières piscines au XIXe siècle.

Bercy

Pont de Bercy

Sur la photo ci-dessus, nous sommes sur le pont de Bercy, œuvre du XIXe siècle d'où l'on peut voir le Ministère de l'Économie et des Finances construit en 1989.

Pont de Bercy

Pont de Bercy

Jean-Marc Larbodière, dans son ouvrage Ponts de Paris, nous informe de la construction en pierre de taille du pont de Bercy sous le Second Empire. On constate sur la photo ci-dessus, la présence du « N » et de la couronne de laurier, symboles du style impérial dans un médaillon situé au-dessus de chaque pile.

Pont de Bercy avec son viaduc

La construction de la ligne 6 du métro oblige l'édification d'un viaduc situé au-dessus du pont existant.

Pont de Bercy avec ses pistes cyclables

Nouvelles transformations : en 1989, le pont est élargi puis devient ouvert aux cyclistes sous le viaduc au XXIe siècle.

Sous le pont de Bercy

Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, la partie en béton est juxtaposée à la partie en pierre de taille.

Ministère de l'Économie et des Finances

Bâtiment Colbert du Ministère de l'Économie et des Finances

En 1989, les architectes Paul Chemetov et Borja Huidobro achèvent le nouveau bâtiment du ministère de l'Économie et des Finances. Une partie, nommée bâtiment Colbert selon le site du ministère, est perpendiculaire à la Seine. Sous l'immeuble, on aperçoit la navette fluviale du ministère.

Cité de la Mode et du design

Cité de la Mode et du Design, 34, quai d'Austerlitz

En vous baladant dans ce nouveau quartier toujours en pleine mutation, vous croiserez un curieux bâtiment en béton armé doté de tubes verts. Il s'agit de la Cité de la Mode et du Design, appelée aussi « Les Docks » créée en 2008 et conçu par Dominique Jakob et Brendan MacFarlane nous apprend Guy Lambert dans son ouvrage Paris sur Seine.

Ce lieu – d'où vous pourrez avoir une vue magnifique de la Seine depuis son rooftop – a été conçu à la place d'anciens entrepôts de marchandises selon Madeleine Leveau-Fernandez dans son œuvre Paris histoires d'eaux. Toujours selon l'autrice, la partie en vert représenterait un serpent.

Viaduc d'Austerlitz

Viaduc d'Austerlitz

Pour admirer la Seine, vous avez la possibilité de prendre le métro entre les stations Quai de la Rapée et Gare d'Austerlitz sur la ligne 5. Selon Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage Ponts de Paris, le viaduc d'Austerlitz a été construit en 1905 par les ingénieurs Louis Bette et Fulgence Bienvenüe.

Détail du viaduc

En plus du symbole de Paris avec son bateau au centre d'une ancre marine, on observe la présence de poissons.

Pile du viaduc d'Austerlitz

Selon la base POP, les sculptures que l'on trouve sur les piles du viaduc d'Austerlitz sont l'œuvre de Gustave Michel.

Au centre, une plaque indique le nom du viaduc. Au-dessus de cette plaque figure un mascaron à tête militaire pourvu d'un casque ailé. Le personnage est entouré de cordages et d'une sorte de pagaie. Cette représentation pourrait être le symbole d'Hermès, le dieu des voyageurs. Ici, on évoque le personnage d'un point de vue maritime, toutefois la gare d'Austerlitz est aussi juste à côté…

On remarque également la présence de bœufs aux extrémités de la colonne avec au centre le symbole de Paris. On pourrait expliquer la présence de l'animal bovin par le fait que le bœuf aurait pu être utilisé pour tracter les bateaux sur les chemins de halage.

Cet ouvrage, classé monument historique côtoie les immeubles modernes du quartier de la gare de Lyon juste en face.

Quai de la Rapée

Du port de l'Arsenal au canal Saint-Martin

Bassin de l'Arsenal

Il existe à Paris un port, celui de l'Arsenal situé entre la place de la Bastille et la Seine côté quai Henri IV.

Selon l'ouvrage de Jean-Marc Larbordière, Ponts de Paris, le bassin de l'Arsenal est issu d'un ancien bras de la Seine reconstitué afin de devenir un port de marchandises.

Bateau du bassin de l'Arsenal

En 1983, le port devient un port de plaisance et surtout un lieu de promenade avec son jardin.

Vivre sur une péniche ?

Bateaux du port de l'Arsenal

Aujourd'hui, il est possible d'habiter une péniche à Paris… si l'on en a les moyens. Il ne suffit pas d'acheter le bateau mais il faut aussi l'entretenir, utiliser une station d'épuration pour le traitement des eaux usées sans parler des taxes à payer aux Voies Navigables de France.

Si habiter sur une péniche vous tente vous pouvez toujours vous inscrire sur la liste d'attente car il y a beaucoup de demandes pour peu d'élus.

Canal Saint-Martin, passerelle Richerand

Je vous propose de quitter le fleuve un instant afin de faire une petite balade pédestre sur les boulevards Richard Lenoir et Jules Ferry. Il faut imaginer qu'à l'origine le canal était visible sous ces boulevards. Nous arrivons tout droit vers le canal Saint-Martin.

Selon Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage Ponts de Paris, on apprend que le canal Saint-Martin a été créé en 1820 pour d'une part, alimenter les fontaines de Paris et d'autre part, pour permettre aux péniches de traverser Paris sans avoir à franchir de ponts sous l'ère industrielle car la navigation sur la Seine commence à saturer.

En 1861, l'ingénieur Eugène Belgrand décide de recouvrir le canal côté Bastille. Ce qui explique la partie bétonnée (néanmoins transformée en promenade verte) entre la place de la Bastille et le quartier de la place de la République.

Passerelle de la Grange Aux Belles

Sur le canal Saint-Martin on y construit des écluses.

Écluse du Temple

Selon un article du Parisien, l'idée de découvrir à nouveau la partie plantée aurait été plusieurs fois évoquée mais cette opération coûterait beaucoup trop cher à la Ville de Paris.

Passerelle Bichat

Le canal Saint-Martin est pour beaucoup de riverains, un lieu de promenade, de pique-nique et il n'est pas rare de croiser des pêcheurs.

Quai de Valmy

Il est tout à fait possible de pêcher dans la Seine. En effet, depuis que l'on met tout en œuvre pour chasser les déchets polluants de la Seine, les poissons – qui avaient disparu – font leur retour : brochets, carpes, barbeaux, sandres et silures habitent la Seine. Si vous faites partie officiellement d'une fédération, vous avez l'autorisation de pêcher des poissons. En revanche, ne vous attendez pas à manger ces poissons dans l'un des restaurants du quartier ! Ces petites bêtes sont impropres à la consommation nous précise Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage consacré aux ponts de Paris.

À ne pas manquer dans le quartier :

Hôtel du Nord, 102, quai de Jemappes

« Atmosphère, atmosphère ! »

Selon Madeleine Leveau-Fernandez dans son ouvrage Paris histoires d'eaux, le canal Saint-Martin sert de décor au film Hôtel du Nord de Marcel Carné même si le quartier a été entièrement reconstitué aux studios de Billancourt par Alexandre Trauner.

La façade que l'on voit dans la photo ci-dessus date de 1912. Restauré dans les années 1980, l'immeuble est sauvé grâce à son classement aux Monuments Historiques.

PARIS LE LONG DE LA SEINE : Rives de Seine, la Seine au XXIe siècle

Rives de Seine du pont de Sully au Pont-Neuf

Pont de Sully

Les îles à Paris

Pont de Sully

Île Saint-Louis

Sur cette photo, nous nous trouvons à la pointe sud de l'Île Saint-Louis et plus exactement au square Barye. On y aperçoit le pont Sully qui date de 1876 selon l'ouvrage de Nathalie Bloch-Pujo intitulé Paris au fil de la Seine dévoilé. Le pont a été conçu en fonte et présente trois arches. Le pont porte le nom du ministre du roi Henri IV qui habitait le quartier.

Selon l'ouvrage de Pierre Faveton et de Pierre Nicou, Le Grand Paris et ses îles, l'actuel square Barye constitue l'ancien jardin de l'hôtel de Bretonvilliers à moitié démoli sous le baron Haussmann et dont les vestiges se trouvent à proximité.

L'Île Saint-Louis est connue dès le XVIIe siècle pour ses hôtels particuliers somptueux, le but étant d'avoir vue sur la Seine comme vous pouvez le constater dans l'article consacré aux hôtels particuliers du XVIIe siècle.

Pont Marie

Depuis le quai d'Anjou, on peut voir le pont Marie. Ce pont, construit initialement en 1635 porte le nom de son constructeur, Christophe Marie. L'ouvrage relie l'Île Saint-Louis au quartier du Marais.

Selon Jean-Marc Larbodière, dans son œuvre consacrée aux ponts de Paris, ce pont supportait à l'origine environ 50 maisons, habitées essentiellement par des artisans.

Ce pont contient cinq arches dont chacune est pourvue d'une niche en cul-de-four. Ces dernières sont vides et l'ont toujours été nous précise l'historien.

À ne pas manquer dans le quartier

Hôtel de Sens, 1, rue du Figuier

Lorsque vous vous dirigez vers le Marais, faites une halte à l'hôtel de Sens, dernière demeure de la reine Margot, chef-d'œuvre du Moyen -Âge à Paris.

De l'autre côté de l'île Saint-Louis se trouve le pont de la Tournelle que l'on voit dans la photo ci-dessous.

Pont de la Tournelle

Selon Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage Ponts de Paris, Christophe Marie est à nouveau sollicité pour créer un pont dans le prolongement du pont Marie, mais cette fois-ci sans maisons car Louis XIV n'en veut pas. Le pont est édifié en 1656 puis reconstruit en maçonnerie (on fusionne les matériaux) au fil des ravages dus aux crues. Il faut savoir que la dernière retouche de ce pont date de 1928 avec du béton armé recouvert de pierre de taille pour ne pas choquer l'œil du badaud. Le pont de la Tournelle présente une petite arche à chaque extrémité. En arrière-plan de la photo ci-dessus, on aperçoit Notre-Dame en pleine reconstruction.

Sainte-Geneviève

La particularité de ce pont est la présence d'une statue verticale qui représente Sainte-Geneviève la sainte patronne de Paris.

La restauration du pont en 1928 est aussi l'occasion pour la ville de Paris d'embellir le pont d'une sculpture à la gloire de Sainte-Geneviève. Pour cela, on fait appel à Paul Landowski qui est en train d'édifier à cette époque son Christ Rédempteur pour la ville de Rio de Janeiro.

Détail de la statue Sainte-Geneviève

Née en 423, Geneviève, une Parisienne, persuade les habitants de résister aux Huns. Clovis lui construit une église à son nom sur la montagne Sainte-Geneviève située non loin de notre sculpture dans le quartier Latin.

La patronne de Paris – et des gendarmes – est représentée avec des tresses, très longiligne – plutôt typique du style de Paul Landowski. Devant elle, une petite fille protégée par la sainte porte la nef qui symbolise la ville de Paris. Avec cette sculpture, on ne peut que constater que la ville de Paris est en totale symbiose avec son fleuve.

Île de la Cité

Hôtel de Ville

La Seine est le lieu privilégié pour admirer des monuments parisiens plutôt emblématiques. Depuis l'Île de la Cité, on observe notamment l'Hôtel-de-Ville (photo ci-dessus).

Statue d'Étienne Marcel

Que fait ce curieux personnage à proximité de l'Hôtel-de-Ville et des bords de Seine qui fait face à l'Île de la Cité ?

D'après l'ouvrage de Nathalie Bloch-Pujo, Paris au fil de la Seine dévoilé, c'est sous Saint-Louis que la ville de Paris est sous la responsabilité d'un prévôt des marchands, un élu en charge notamment de l'administration et de la navigation fluviale. On pourrait le comparer aujourd'hui à un maire. Étienne Marcel est connu pour avoir défendu ses petits artisans quitte à avoir quelques soucis avec l'aristocratie. Son siège est situé place de Grève, soit l'actuelle place de l'Hôtel-de-Ville.

La IIIe République fait d'Étienne Marcel un héros et érige en 1888, une statue le représentant sur un cheval, nous précise Boris Bove dans le Dictionnaire Historique de Paris. Le prévôt des marchands est représenté en tenue civile et tient une épée pour montrer qu'il n'hésiterait pas à utiliser la force si besoin.

Petit Pont et Préfecture de Police

L'île de la Cité constitue le noyau de la Ville de Paris et toute son administration va être concentrée sur cette île dès le Moyen-Âge.

Ancien tribunal correctionnel

On y trouve également les tribunaux, la préfecture de police dont le 36, quai des Orfèvres et le tribunal correctionnel que l'on peut voir sur la photo ci-dessus.

Toutefois, en 2018 l'ensemble des tribunaux quittent l'Île de la Cité pour le quartier des Batignolles où l'on rend désormais la justice dans un immense bâtiment de verre. Selon un article du Parisien, seules la cour de cassation et la cour d'appel exercent sur l'Île de la Cité.

Pont Notre-Dame, l'Hôtel-Dieu et la cathédrale Notre-Dame-de-Paris

Sur la photo ci-dessus, on aperçoit à droite du Pont Notre-Dame, l'Hôtel-Dieu et la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Pierre Favetou et Pierre Nicou, dans leur ouvrage Le grand Paris et ses îles nous apprennent que l'île de la Cité abrite seulement 1100 habitants mais qu'elle accueille 14 millions de visiteurs par an.

Pont Notre-Dame

Pour se rendre vers le quartier du pouvoir temporel et spirituel empruntons le pont Notre-Dame !

Le premier pont Notre-Dame est construit en 1853. Les Parisiens vont vite le surnommer le « Pont du Diable » car il y a beaucoup d'accidents.

Pont Notre-Dame (détail)

Sur ce pont, on remarque la présence de la tête de Dionysos entouré de feuilles de vigne et de têtes de bélier. Sur la partie verte en métal, ajoutée en 1912, on remarque la présence de motifs de chardons qui symbolisent la Vierge mais aussi la défense contre l'ennemi.

Tête de Dionysos

Aujourd'hui, nous avons la chance de voir quelques vestiges du Paris médiéval sur l'Île de la Cité telle que la Conciergerie, ancien lieu de pouvoir.

Pont au Change

Sur la photo ci-dessous, on peut déjà admirer l'horloge de la Tour sculptée par un certain Germain Pilon nous précisent Pierre Faveton et Pierre Nicou dans leur ouvrage Le grand Paris et ses îles.

Détail de la tour de l'Horloge

Faites une balade dans le Paris médiéval en commençant par la Conciergerie, lieu du pouvoir temporel au Moyen-Âge.

Les bouquinistes

Quai Saint-Michel et ses boîtes vertes

Toujours selon notre historien des ponts, les bouquinistes qui demeurent de nos jours sur les bords de Seine sont les héritiers des boutiques ambulantes que l'on trouvaient sur les ponts. Depuis 1859, les colporteurs ont officiellement le droit de vendre leurs vieux papiers et autres cartes postales sur les Ier, IVe, Ve et VIe arrondissements. On compte aujourd'hui 220 bouquinistes, chaque quai a sa spécialité (livres insolites, magazines…). Cependant, de plus en plus de bouquinistes sont amenés à vendre des objets de pacotilles comme des tours Eiffel car leur clientèle est pour l'essentiel touristique.

Fontaine du Palmier, place du Châtelet

Depuis l'Île de la Cité, on a vue sur la place du Châtelet… typiquement haussmannienne ! En effet, dans ce quartier, on construit des théâtres et sur l'Île de la Cité, les tribunaux du XIXe siècle contrastent avec les vestiges du Paris médiéval.

La volonté du baron Haussmann est aussi de se débarrasser des métiers considérés comme « sales » tels que les tanneurs présents autrefois dans le quartier des Halles que l'on relègue sur la Bièvre, c'est-à-dire du côté du faubourg Saint-Marcel, nous précise Nathalie Bloch-Pujo dans son œuvre intitulée Paris au fil de la Seine dévoilée. On préfère y construire des places pourvues de fontaines parfois monumentales comme la fontaine du Palmier qui célèbre une victoire napoléonienne.

À ne pas manquer sur l'Île de la Cité

Marché aux fleurs reine Elisabeth II, place Louis Lépine

Pour ceux qui aiment les fleurs et les plantes, place Louis Lépine se trouve l'un des rares marchés aux fleurs de la capitale (les autres se trouvent place de la Madeleine et place des Ternes). Pour cela, il suffit juste de descendre à la station de métro Cité.

Marché aux fleurs reine Elisabeth II

Le marché aux fleurs reine Elisabeth II est créé en 1808. Autrefois, le marché s'étendait jusqu'aux quais et on l'y vendait des oiseaux. Aujourd'hui, le marché est réduit à la place Louis Lépine et est reconnaissable grâce à ses pavillons en verre et en fonte qui datent de Gustave Eiffel selon le reportage de V. Ponsy et de L. Simondet pour France 3 intitulé « Le marché aux Fleurs, l'un des lieux préférés de la reine Elisabeth II, en péril ? » En 2014, lors de sa dernière visite officielle à Paris, la reine Elisabeth II visite le marché aux fleurs et depuis le lieu a été rebaptisé à son nom.

Pour finir notre balade sur l'Île de la Cité, je vous propose une promenade du côté du Pont Neuf.

Pont Neuf

Plus ancien pont de Paris, le pont Neuf est inauguré en 1608 par Henri IV. À l'époque on voulait construire un pont qui reliait le quartier de Saint-Germain-des-Prés au Louvre. Pour cela, on fait appel à Baptiste Androuet du Cerceau nous précise Jean-Marc Larbodière, l'auteur des Ponts de Paris.

Dès son inauguration, on ne construit pas de maisons sur le pont. Toutefois, comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, on remarque la présence d'hémicycles situés au niveau des piles du pont.

Il faut imaginer, à l'origine la présence de petits commerces sur ces balcons : des bouquinistes, des décrotteurs de chaussures, des marchands ambulants, etc.

Pont Neuf

Le pont Neuf a la particularité de traverser toute la Seine de la rive droite à la rive gauche. Une prouesse pour l'époque puisque le pont se situe sur la pointe de l'Île de la Cité. On y trouve notamment la statue équestre d'Henri IV (pour en savoir plus sur la statue d'Henri IV, vous pouvez consulter la page consacrée à la place Dauphine).

Mascarons du pont Neuf

Outre les balcons à chaque pile du pont Neuf, on remarque la présence de mascarons plutôt grotesques.

Réverbère du pont Neuf

Sous le Second Empire, les balcons du pont Neuf sont transformés en bancs publics et on en profite pour embellir le pont par de nouveaux candélabres. C'est à Victor Baltard que l'on confie cet ouvrage, nous précise Jean-Marc Larbodière notre historien des ponts.

On y trouve une tête de Neptune, dieu de la mer entouré de dauphins (la représentation que l'on avait des dauphins au XIXe siècle).

La Samaritaine, vue depuis le pont Neuf

Du côté de la rive droite, se trouvait auparavant une pompe à eau appelée la Samaritaine. Au début du XXe siècle est inauguré le grand magasin, la Samaritaine.

Pont Neuf vu depuis la voie Georges Pompidou

Si le pont Neuf attire de nombreux touristes de nos jours, il est devenu pour les Parisiens un lieu de promenade surtout depuis la piétonnisation de la voie Georges Pompidou en 2017. Le pont Neuf classé Monument Historique est inscrit sur la liste du patrimoine mondial selon la base POP.

Rives de Seine : du pont des Arts au pont d'Iéna

Pont des Arts

Autour du Louvre

Institut de France

L'Art institutionnel

Le pont des Arts relie le musée du Louvre à l'Institut de France. Jean-Marc Larbodière, dans son ouvrage consacré aux ponts de Paris, précise que le pont d'origine date de 1803. Le musée du Louvre s'appelait alors « palais des Arts », ce qui explique le nom du pont.

Ce pont à la particularité d'être piéton. Reconstruit à plusieurs reprises, le pont actuel retouché par l'architecte Louis Arretche est constitué de bois azobé, c'est-à-dire de bois de fer.

Si aujourd'hui, le pont des Arts attire des cinéastes, des artistes et des jeunes qui aiment boire et jouer de la guitare au clair de lune, la passerelle attire surtout des touristes et autres amoureux qui aiment – ou qui aimaient ? – afficher leur amour au travers d'un cadenas.

En effet, le pont des Arts a été le premier pont à avoir subi les effets dévastateurs des cadenas dits « d'amour » au point de menacer de s'effondrer sous le poids des cadenas bien accrochés. Il est difficile de savoir d'où vient cette pratique (d'Italie ? de Serbie ?). L'idée est de marquer son nom sur le cadenas, de jeter la clé dans le fleuve – en d'autres termes, jeter du métal dans la Seine – puis de s'embrasser.

Depuis 2015, selon un article du Parisien, les cadenas ont été retirés et remplacés par des parapets vitrés quitte à enlaidir légèrement le pont.

Pont du Carrousel

En outre, la Seine est le lieu privilégié pour admirer le Louvre et ses alentours.

La Seine

Sur le pont du Carrousel, on trouve des sculptures allégoriques de Louis Petitot à chaque extrémité dont celles de la Seine (photo ci-dessus) ou de l'Abondance.

L'Abondance

Le pont d'origine date du XIXe siècle mais le pont que l'on connait aujourd'hui a été remanié dans les années 1930, notamment en y ajoutant des lampadaires modernes. Pour cela, on fait appel à Raymond Subes toujours selon notre historien des ponts.

Lampadaire du pont du Carrousel

Le sculpteur conçoit un réverbère télescopique, pourvu d'un moteur nous précise Dominique Lesbros dans son ouvrage Curiosités de Paris.

Musée du Louvre, pavillon de la Trémoille

Le Louvre, musée le plus visité au monde est d'abord une résidence royale. Si l'ancienne forteresse médiévale est située toute proche du fleuve, c'est pour mieux surveiller l'ennemi anglais susceptible d'envahir Paris depuis la Normandie. La proximité du fleuve permet au roi de France de pouvoir s'échapper en cas d'urgence pour quitter Paris grâce à la Seine nous précise Nathalie Bloch-Pujo dans son ouvrage Paris au fil de la Seine dévoilée.

Musée du Louvre, porte des Lions

Au XVIe siècle, on décide d'y ajouter le palais des Tuileries (aujourd'hui disparu) dont il reste le pavillon de Flore (photo ci-dessous).

Pavillon de Flore

Sous le Second Empire, le Louvre devient un musée. On en profite pour restaurer le pavillon de Flore.

Triomphe de Flore

Le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux participe à cette restauration notamment à travers sa sculpture représentant une femme entourée de putti situés sous les œils-de-bœufs.

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13, quai Voltaire

Admirer le Louvre depuis la Seine, oui, mais n'oublions pas la rive gauche et ses immeubles cossus du VIIe arrondissement.

L'immeuble le plus remarquable en face du Louvre est certainement ce tout petit immeuble – certainement le plus étroit et le plus petit de Paris – situé au 13, quai Voltaire.

Détail de la façade

La porte est richement décorée de têtes de lions et d'un mascaron. Au-dessus, deux griffons viennent décorer une magnifique fenêtre.

Il s'agirait, selon le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet, de deux anciens hôtels particuliers construits l'un derrière l'autre. L'étroitesse de la porte d'entrée s'expliquerait par le fait qu'il fallait passer par l'hôtel situé en amont avant de pouvoir accéder au second. Cette curiosité architecturale aurait été initiée par un certain avocat, Pierre Bringallier.

13-15, quai Voltaire

Le numéro 15 n'est pas mal non plus avec sa façade de brique.

Détail de la façade du n°15, quai Voltaire

Construit en 1894 selon la date indiquée sur la façade, l'immeuble présente des pilastres cannelés corinthiens aux fenêtres. Ces dernières sont richement décorées de fruits, de feuilles, de mascarons… nous sommes en plein éclectisme.

La Seine des Tuileries

Habiter le quai Voltaire ou le quai Anatole France est un privilège car on a vue sur la Seine, le Louvre et les Tuileries.

Passerelle Léopold Sédar-Senghor

Pour aller au jardin des Tuileries, rien de plus simple que de traverser la passerelle Léopold Sédar-Senghor.

Construire un pont à cette place est relativement récent car sous l'Ancien régime, le jardin des Tuileries appartenait à la famille royale et la présence d'un pont était inutile. Dans le contexte haussmannien, sous le Second Empire, le jardin s'ouvre à la population et l'on construit un pont à l'origine, en métal nous confirme Jean-Marc Larbodière dans son œuvre consacrée aux ponts.

Passerelle Léopold Sédar-Senghor

La passerelle Léopold Sédar-Senghor d'aujourd'hui a été conçue par Marc Mimram à la fin du XXe siècle. Deux arches se superposent : l'une s'appuie sur les berges et l'autre sur les quais.

Promenade Edouard Glissant

Depuis 2017, les Parisiens peuvent profiter des quais de Seine pour se promener, faire du sport, réaliser des activités culturelles et ludiques et ce, dans un contexte de recherche d'espaces verts.

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Jardin des Tuileries

Au jardin des Tuileries, vous pouvez admirer de nombreuses œuvres en plein air d'illustres sculpteurs tels que Rodin, Maillol ou Belmondo.

La Seine et la Marne, jardin des Tuileries

Dans le parc, on trouve des allégories de fleuves dont la Seine mise à l'honneur dans cette sculpture représentant Neptune, le dieu de la mer.

Pont de la Concorde et la place de la Concorde

C'est dans ce quartier, en plein cœur de Paris, que l'on trouve de nombreuses institutions : l'Assemblée nationale; le ministère des Affaires étrangères (photo ci-dessous) etc. mais aussi les musées tels que l'Orangerie des Tuileries, le Jeu de Paume…

Ministère des Affaires Etrangères caché derrière les arbres

Vestiges des Expositions universelles

Bateaux sur le port des Champs-Élysées

Entre le pont Alexandre III et la tour Eiffel, Paris regorge de vestiges monumentaux des Expositions universelles qui ont eu lieu entre le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle.

En 1900 a lieu l'Exposition universelle à Paris. Pour cela, la ville lumière va mettre tout en œuvre pour illustrer son savoir-faire et ses prouesses techniques. C'est à ce moment-là que Paris va mettre en chantier le métro – qui sera inauguré en 1900 avec ses édicules Guimard – la gare d'Orsay et la gare de Lyon vont voir le jour; le Grand et le Petit palais vont être édifiés et, pour mettre en avant l'amitié franco-russe, on inaugure l'avenue Nicolas II en l'honneur du tsar de Russie entre les Champs-Élysées et l'esplanade des Invalides nous précise Philippe Enrico-Attal dans son article consacré à l'Exposition universelle de 1900 pour le magazine Paris de Lutèce à nos jours. Toujours selon le journaliste, c'est autour de la Seine que vont se dérouler les festivités de cette exceptionnelle exposition universelle.

Pour aller plus loin sur le thème des expositions universelles, vous pouvez vous rendre sur les pages qui y sont consacrées dans le thème « Paris invite le monde ».

Pont Alexandre III

Pont Alexandre III

Afin de célébrer l'amitié franco-russe dans un contexte européen inquiétant en cette fin de XIXe siècle, on décide de construire un magnifique pont.

Construit pour des raisons diplomatiques, le pont Alexandre III présente toutefois une prouesse pour son époque car il s'étend sur une largeur de 40 mètres, nous précise Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage consacré aux ponts de Paris.

Sous le pont Alexandre III

On y retrouve le « style Eiffel », très à la mode à l'époque. Sous le tablier du pont, on remarque la présence de briques rouges. Lorsque l'on regarde le pont de l'extérieur, on n'imagine pas du tout la présence d'un tel matériau.

Plaque

Selon l'article de David Chanteranne consacré au pont Alexandre III dans le magazine Paris de Lutèce à nos jours, c'est en 1896 que Nicolas II vient poser la première pierre de ce pont en l'honneur de son père le tsar Alexandre III. Ce sera en 1900 que le président de la République Émile Loubet inaugurera ce pont comme il est indiqué sur l'un des quatre pylônes du pont (photo ci-dessous).

Plaque d'inauguration

Le pont est remarquable notamment parce qu'il est somptueusement décoré de dorures et de sculptures.

Pylône, côté ouest quai d'Orsay

Quatre pylônes bordent les entrées du pont. Chaque pylône représente, à travers des personnages inspirés de la mythologie grecque, des allégories comme les Arts ou la Renommée au combat (photo ci-dessus) avec le cheval Pégase et le personnage féminin à la trompette à son sommet. On y retrouve des allusions à Charlemagne, à la France de la Renaissance et de Louis XIV. Les allégories ont pour but de représenter la paix entre la France et la Russie nous précise notre historien des ponts.

Sculpture

Sur les pylônes figurent des bas reliefs qui représentent la proue d'un bateau avec un personnage mythologique, certainement Poséidon.

L'enfant au poisson

Outre des dorures, le pont Alexandre III est doté de nombreuses sculptures marines.

Nymphe de la Néva

Classé Monument Historique, le pont Alexandre III a été conçu notamment par l'ingénieur Jean Résal nous précise la base POP.

Motif situé à l'arrière de la nymphe

Le pont représente notamment des nymphes de la Néva, le fleuve qui travers la ville de Saint-Petersbourg nous précise Jean-Marc Larbodière.

Pont sur la Néva et l'Ermitage à Saint-Petersbourg, Russie

Le pont Alexandre III est doté de nombreuses représentations animalières marines.

Salamandre

Sur les berges, on remarque la présence de salamandres (photo ci-dessus) situées sur les bittes d'amarrage.

Poissons, coquillages et tournesol

Sur la partie en pierre, on remarque la présence de poissons (ou de dauphins) ; sur la charpente du pont, on observe des coquillages dorés mais aussi des fleurs de tournesol.

Thème floral

Sur le pont, on peut voir des décors floraux, typiques de la Belle époque.

La Ronde des amours

Sur ce pont richement décoré, on observe la présence de sculptures au niveau des lampadaires.

Réverbère

Pour finir sur le pont Alexandre III, on remarque la présence de symboles de la République française comme le coq gaulois ou le bateau, symbole de Paris.

Coq gaulois

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Esplanade des Invalides

N'oublions pas que le pont Alexandre III relie les Invalides au Grand et au Petit Palais.

La Seine et le Grand Palais

De nos jours, les berges de Seine sont devenues des lieux de promenades incontournables pour les Parisiens. On s'y promène, on y boit un verre dans de nombreuses péniches.

Le Flow

Le soir, les DJ sets du Flow ou du Rosa Bonheur font bouger les Parisiens.

Le Rosa Bonheur

Pont de l'Alma

Zouave du pont de l'Alma

Autre pont, autre exposition universelle. Le pont de l'Alma a été conçu pour l'Exposition universelle de 1855 sur une idée du baron Haussmann selon Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage consacré aux Ponts de Paris.

Ce qui nous intéresse ici n'est pas le pont qui a été modifié mais la sculpture qui sert de repère aux Parisiens sur la montée des eaux.

Le zouave, nous précise Madeleine Leveau-Fernandez dans son ouvrage intitulé Paris histoires d'eaux, est une œuvre du sculpteur Georges Diebolt de 1856. Il évoque un combattant de la guerre de Crimée. Il porte une veste, des culottes bouffantes et un fez (un chapeau).

Ce pont arbore surtout son fameux zouave qui monte la garde de la montée des eaux même s'il n'a aucune valeur scientifique.

Si le zouave a les pieds dans l'eau, on ferme les berges. Si le zouave a les cuisses dans l'eau, on arrête la navigation fluviale. Si le zouave a de l'eau jusqu'au cou nous sommes alors en pleine crue. C'est ce qu'il s'est passé en 1910.

Entre le 22 et le 29 janvier 1910, il pleut abondamment sur la capitale. La Seine commence à déborder et inonder les quais de Bercy, de Passy et des Orfèvres.

Très vite les transports : le métro, les tramways (les ancêtres de nos autobus), les trains vont être à l'arrêt car les gares d'Austerlitz et Saint-Lazare sont inondées. Certaines usines vont s'arrêter notamment celle de la SUDAC (que l'on a déjà évoquée dans le premier chapitre) qui arrête toutes les horloges de la Ville de Paris le 21 janvier à 22h53 nous précise Philippe Enrico-Attal dans son article consacré à la crue de 1910 pour le magazine Paris de Lutèce à nos jours.

La crue de 1910 (8,62 mètres) laissera une empreinte car ce phénomène dit centennal a été la première à avoir été photographiée (on proposait des balades en barques aux touristes pour montrer l'importance des dégâts).

Cette crue a eu des conséquences dans la vie des Franciliens car les approvisionnements ont été difficiles et les actifs ont connu une période de chômage technique. De plus, lors de la décrue, les autorités ont eu la malheureuse idée de déverser les ordures dans la Seine…

À voir dans le quartier

Jardin de l'Archipel des Berges de Seine Nikki de Saint-Phalle

Dans le cadre de la piétonnisation des berges de Seine, la Ville de Paris a aménagé un jardin accessible au public depuis 2014. Le jardin de l'Archipel des Berges de Seine Nikki de Saint-Phalle repose sur des barges métalliques flottantes.

Serre du jardin de l'île aux oiseaux

En plus d'un lieu de promenade, il s'agit de mettre en avant la biodiversité comme on a pu le faire avec les anciennes voies ferroviaires de la Petite Ceinture. La différence est la proximité avec le fleuve qui va attirer certains types d'oiseaux. On peut s'y promener, y bronzer et des tables de pique-nique y ont été aménagées. L'importante végétation et la proximité avec le fleuve fait que de petits animaux viennent s'y nourrir et s'y reproduire.

Bateaux Mouches

Juste en face de ce jardin réaménagé, on trouve les fameux Bateaux Mouches qui font partie du patrimoine parisien.

Selon Nathalie Bloch-Pujo dans son œuvre intitulée Paris au fil de la Seine dévoilée, lors des expositions universelles, on crée une flotte pour desservir les gares, notamment en 1900. Une fois le développement des voies terrestres achevées (le métro), on va de moins en moins utiliser ce type d'embarcation pour se déplacer.

C'est dans les années 1950 qu'un certain Jean Bruel crée la Compagnie des Bateaux Mouches très prisée des touristes.

Passerelle Debilly

Passerelle Debilly

Construite à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900, la passerelle Debilly est l'œuvre de Jean Résal nous précise Jean-Marc Larbodière. Ce pont métallique a la particularité d'avoir une arche qui repose sur ses piles à chaque extrémité.

Détail de la passerelle

Sur les culées, c'est-à-dire à chaque extrémité du pont, on retrouve des motifs Arts nouveau proches du style sécession.

La passerelle Debilly et la tour Eiffel

Ce pont n'a bénéficié d'aucune restauration – excepté le plancher en bois et la peinture – ce qui prouve sa grande solidité. Ce pont est un lieu privilégié pour admirer la tour Eiffel. Il attire aussi de nombreux mariés Chinois qui viennent s'y prendre en photo.

Enfin, c'est sur cette passerelle qu'on eu lieu en 2022 les championnats du monde de plongeon. Une petite répétition avant les Jeux Olympiques de 2024 ?

À voir dans le quartier

Jardin du musée du quai Branly-Jacques Chirac

Pour les amoureux des Arts Premiers, le musée du quai Branly-Jacques Chirac est inauguré en 2006. L'idée est de rassembler les œuvres d'arts d'Afrique, d'Océanie, d'Asie et d'Amérique dans un seul lieu car jusque là, les œuvres d'art étaient dispersées dans différents musées nous précise le site Internet du musée.

Avant d'accéder au musée visible grâce à sa grande paroi végétale, on peut se reposer au calme dans son jardin.

Détail de la façade du musée du quai Branly

L'architecte Jean Nouvel conçoit un musée coloré où le végétal est mis en avant et avec de grandes parois transparentes pour mieux nous inviter au voyage.

Tour Eiffel

Tour Eiffel

Pour clore ce chapitre sur les vestiges des expositions universelles en bord de Seine, rien de plus symbolique que la Tour Eiffel.

Construite pour l'Exposition universelle de 1889, la tour se situe en plein Champ de Mars, soit au cœur des festivités nous précise Madeleine Levau-Fernandez dans l'ouvrage intitulé Paris histoires d'eaux.

Plus qu'un symbole de Paris, la tour Eiffel est devenue un lieu de manifestations culturelles comme le concert annuel de Radio France précédant le feu d'artifice du 14 juillet.