lundi 26 décembre 2022

PARIS LE LONG DE LA SEINE : l'Ouest parisien et sa banlieue

Statue de la Liberté, allée des Cygnes

La Seine de Bir-Hakeim à France Télévision

Nichée entre le XVe et le XVIe arrondissement, la Seine de l'Ouest parisien n'est pas forcément la plus réputée pour la promenade – excepté l'île aux Cygnes qui demeure une balade très agréable – toutefois, le quartier est plus résidentiel et attire nos grandes institutions de communication.

Le pont de Bir-Hakeim et l'Île aux Cygnes

Port de Suffren et pont de Bir-Hakeim

Commençons notre balade de l'Ouest parisien par le pont de Bir-Hakeim.

Le pont de Bir-Hakeim, nous précise Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage intitulé Ponts de Paris a été édifié dans un premier temps pour l'Exposition universelle de 1878. Puis ce pont a été transformé au début des années 1900 afin d'y laisser passer le métro, l'actuelle ligne 6.

Viaduc

Tout comme le pont de Bercy, le pont de Bir-Hakeim possède un viaduc – pour laisser circuler le métro – qui vient se superposer à son tablier dédié aux automobilistes et aux piétons.

De nos jours, comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, les cyclistes ont également leur piste.

Le viaduc et ses lanternes

Ce pont présente des lanternes en forme de gouttes d'eau de style Art déco.

Pont de Bir-Hakeim vu depuis l'Île aux Cygnes

Ce qui nous intéresse le plus sur ce pont, ce sont les sculptures allégoriques de couleur verte.

Sculpture

Selon la base POP – le pont est classé Monument Historique – les sculptures qui ornent le pont seraient l'œuvre d'un certain Gustave Michel. Les sculptures représentent des forgerons (photo ci-dessus) et des des marins (photo ci-dessous).

Sculpture

Le pont de Bir-Hakeim a la particularité de présenter un portique situé au niveau de l'Île aux Cygnes.

Portique du viaduc

Au moment de sa construction, le pont s'appelait pont de Passy car il reliait l'ancien village de Grenelle à celui de Passy. Le pont est rebaptisé plus tard Bir-Hakeim, nom faisant allusion à une bataille de la Seconde Guerre mondiale. Pour décorer le portique on fait appel à Jules Coutan et Jean-Antoine Injalbert selon la base POP.

Sur la photo ci-dessus, la Science est représentée à gauche avec un personnage qui s'appuie sur un document tout en tenant un compas dans son autre main. À droite, l'allégorie du travail s'exprime à travers un personnage masculin qui porte un marteau placé à proximité d'une roue .

Allée des Cygnes

Le pont de Bir-Hakeim a aussi la particularité de reposer sur l'Île aux Cygnes.

L'Île aux Cygnes appartient au XVe arrondissement. Lorsque vous réalisez votre promenade ou votre jogging sur l'allée des Cygnes – l'unique allée de l'île puisqu'elle ne fait que 11 mètres de large pour 890 mètres de long – vous n'y verrez aucun cygne. Selon Jean-Marc Larbodière, ce serait Louis XIV qui aurait fait venir des cygnes sur l'île. Selon Pierre Favetou et Pierre Nicou dans leur ouvrage intitulé Le grand Paris et ses îles, l'île aurait servie de port fluvial au XIXe siècle lors de la construction du pont de Grenelle qui figure à l'autre extrémité de l'île.

Pont Rouelle

Entre le pont de Bir-Hakeim et le pont de Grenelle, on remarque la présence d'un pont inaccessible aux piétons et pour cause, il s'agit de la ligne qu'emprunte actuellement le RER C.

Au départ, cette ligne était utilisée par une ancienne ligne de chemin de fer construite à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 nous précise notre historien des ponts.

Maison de la Radio et de la Musique

Depuis l'allée des Cygnes, on aperçoit la Maison de la Radio et de la Musique. Selon l'œuvre de Madeleine Leveau-Fernandez, Paris histoires d'eaux, la Maison de la radio serait située sur un ancien chemin de halage qui aurait abrité autrefois le stade André-Rondenay.

Selon le site Internet de la Maison de la Radio et de la Musique, la « maison ronde », inaugurée en 1963 a été conçue par l'architecte Henry Bernard. Le bâtiment abrite à ses débuts la radio et la télévision publique française, c'est-à-dire des studios d'enregistrement pour la télévision, des bureaux et des salles de concert. De nos jours, la maison de la Radio et de la Musique abrite le siège de Radio France.

Front de Seine et Beaugrenelle

Front de Seine

Entre le pont de Bir-Hakeim et le pont de Grenelle, on remarque une concentration d'immeubles modernes de grande hauteur. Situés tout proches de la Seine, ces immeubles ont été conçus à la fin des années 1960 dans un contexte de besoin urgent de logements.

Selon l'ouvrage de René Galy-Dejean intitulé Le Front de Seine. Paris XVe, inspiré du mouvement moderne, le Front de Seine a été construit sur la dalle dite de « Beaugrenelle » qui abritait autrefois les usines Citroën. Les principaux architectes sont Henri Pottier et Raymond Lopez, puis Michel Proux. La construction de ces immeubles a duré jusqu'en 1980. Contrairement aux immeubles de la Défense, le Front de Seine abrite en majeure partie des logements.

Chaque tour porte un nom, par exemple, la tour située à l'extrême droite se nomme « Mirabeau ». La tour de couleur rouge abritait l'hôtel Nikko qui appartenait à la Japan Airlines - ce qui explique la présence de la lanterne japonaise au pied de l'immeuble.

Centre commercial Beaugrenelle

Une fois les habitations construites, on y ajoute un centre commercial en 1980. Toutefois, le centre commercial que l'on voit sur la photo n'est pas celui d'origine. L'ancien centre commercial en décrépitude a été détruit puis reconstruit jusqu'à son inauguration en 2013 selon le site officiel du centre commercial.

Intérieur du centre Beaugrenelle en 2020

Avec son architecture plus lumineuse et ses enseignes d'une certaine gamme, le centre Beaugrenelle souhaite attirer une clientèle plus large que celle des habitants du quartier.

Autour du pont du Garigliano

France TV

Après la Maison de la Radio et de la Musique, place à la télévision. C'est dans ce quartier que le groupe France TV s'installe en 1998 dans un écrin conçu par un certain Jean-Paul Viguier selon son site officiel.

Depuis le pont du Garigliano, il est possible de voir la tour de TF1 située sur la commune de Boulogne-Billancourt et un peu plus loin se trouve la chaîne de télévision Canal+ .

À ne pas manquer dans le quartier

Parc André Citroën

Voler à 150 m à Paris, c'est possible avec le ballon situé dans le parc André Citroën. Le ballon permet de voir Paris depuis le ciel en plus d'indiquer la qualité de l'air à l'aide de pictogrammes représentant des voitures et des monuments de Paris, selon le site Internet du ballon de Paris.

Le parc André Citroën existe depuis 1992. À l'origine s'y trouvait un port de pêche du nom de Javel nous précise le site Internet de la Ville de Paris. À la fin du XVIIIe siècle, on y installe une usine de chimie qui y fabrique une certaine eau désinfectante qui devient par la suite « Eau de Javel ». En 1915, André Citroën vient s'installer sur le site afin d'y fabriquer ses obus – nous sommes en pleine Première Guerre mondiale – avant de se consacrer aux automobiles. En 1958, le quai de Javel devient le quai André Citroën. C'est en 1982 que les usines quittent définitivement le site pour aller s'implanter en banlieue.

Au-delà du périphérique : le serpent de Seine

Il est possible d'apprécier la Seine en dehors de la capitale.

Île Saint-Germain, Issy-lès-Moulineaux

Île Saint-Germain et Île Seguin

La Seine ne se limite pas à Paris intra-muros. Dans la banlieue Ouest de Paris, vous pouvez profiter du fleuve autour de ses îles pas forcément connues du grand public.

Parc de l'Île Saint-Germain

Outre des activités nautiques comme le paddle, l'Île Saint-Germain est pourvue d'un parc très agréable.

La Tour aux figures de Jean Dubuffet

Selon l'ouvrage de Pierre Favetou et de Pierre Nicou, Le grand Paris et ses îles, en 1985 l'artiste Jean Dubuffet installe dans le parc une œuvre en forme de tour d'une hauteur de 24 mètres. De couleur blanche, rouge et bleue typique du style de l'artiste, l'œuvre est conçue en béton et résine époxy.

Maisons sur l'Île-Saint-Germain

L'Île Saint-Germain ce n'est pas que le parc mais aussi de belles maisons cossues qui jouxtent le fleuve.

La Seine Musicale, Île Seguin

Située entre Boulogne à l'Est et Meudon à l'Ouest, l'Île Seguin attire l'œil des curieux depuis ces dernières années.

Toujours selon l'ouvrage Le grand Paris et ses îles, l'Île Seguin a longtemps été associée aux usines Renault. Pourtant l'île existe depuis bien plus longtemps. C'est au XVIIIe siècle qu'un certain Armand Seguin, médecin-chimiste achète l'île et décide d'y installer son usine de tannage.

Juste après la Première Guerre mondiale, l'industriel Louis Renault qui possède déjà son usine à Billancourt achète l'île Seguin pour en faire une « île d'usine ». Dans les années 1980 la production automobile devient automatique et le lieu va vite devenir inadapté. Par conséquent, l'usine Renault va devoir déménager. 2005 sonne le glas de la dernière usine sur l'île Seguin.

Auditorium de la Seine Musicale

En 2017 est inaugurée une salle de concert, La Seine Musicale, construite par Shigeru Ban et Jean de Gastines. Le bâtiment peut faire penser à un paquebot qui rappelle le style Art déco. Le plus impressionnant est sa coupole construite en verre et en panneaux solaires comme on peut le voir sur la photo ci-dessus.

Jardin Bellini

Au sommet de la Seine Musicale, un jardin ouvert au public a été aménagé. Ce jardin situé à une certaine hauteur nous permet d'avoir vue sur les constructions contemporaines et sur la Seine.

L'Île Seguin avec son site culturel et son lieu de promenade est définitivement tournée vers le XXIe siècle.

Pour aller encore plus loin

Il est possible de se balader sur les berges de Seine depuis les communes de Saint-Cloud, de Meudon (photo ci-dessous) ou de Suresnes.

Bateaux à Meudon

Depuis la Seine, on a vue sur une partie de la Défense et ses gratte-ciels modernes.

La Défense vue depuis la Seine

Une fois passés les gratte-ciels, depuis la Seine on a vue sur l'Île de la Grande Jatte (photo ci-dessous).

Île de la Grande Jatte et son temple de l'amour

À deux pas de la Défense et des communes de Neuilly-sur-Seine et de Levallois-Perret, l'Île de la Jatte (ou de la Grande Jatte) est un lieu privilégié pour la détente et les loisirs.

Selon le site officiel du Département des Hauts-de-Seine, dès le XIXe siècle, l'île attire des guinguettes où viennent se détendre les Parisiens les beaux jours. À cette époque, l'île devient un lieu d'inspiration pour les peintres impressionnistes dont Georges Seurat qui y peint son tableau Un dimanche après-midi à la Grande Jatte.

De nos jours, l'île offre aux joggeurs un paysage bucolique et propose même un parcours impressionniste pour les amoureux d'histoire de l'art.

Chatou

Pour finir sur la Seine dans la banlieue Ouest, je vous propose une balade sur l'Île de Chatou appelée aussi Île des Impressionnistes car elle a aussi inspiré ces peintres qui font la fierté de la région parisienne.

Rattachée au département des Yvelines, l'île est un lieu très agréable pour se promener, se restaurer et se cultiver car on y trouve le musée de la Maison Fournaise consacré à l'impressionnisme et à l'histoire du lieu.

Pour conclure

La Seine traverse Paris sur 13 km mais les Parisiens et les Franciliens peuvent profiter du fleuve que ce soit en aval comme on a pu le voir ici, mais aussi en amont, notamment sur les bords de Marne.

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