lundi 26 décembre 2022

PARIS LE LONG DE LA SEINE : Rives de Seine, la Seine au XXIe siècle

Rives de Seine du pont de Sully au Pont-Neuf

Pont de Sully

Les îles à Paris

Pont de Sully

Île Saint-Louis

Sur cette photo, nous nous trouvons à la pointe sud de l'Île Saint-Louis et plus exactement au square Barye. On y aperçoit le pont Sully qui date de 1876 selon l'ouvrage de Nathalie Bloch-Pujo intitulé Paris au fil de la Seine dévoilé. Le pont a été conçu en fonte et présente trois arches. Le pont porte le nom du ministre du roi Henri IV qui habitait le quartier.

Selon l'ouvrage de Pierre Faveton et de Pierre Nicou, Le Grand Paris et ses îles, l'actuel square Barye constitue l'ancien jardin de l'hôtel de Bretonvilliers à moitié démoli sous le baron Haussmann et dont les vestiges se trouvent à proximité.

L'Île Saint-Louis est connue dès le XVIIe siècle pour ses hôtels particuliers somptueux, le but étant d'avoir vue sur la Seine comme vous pouvez le constater dans l'article consacré aux hôtels particuliers du XVIIe siècle.

Pont Marie

Depuis le quai d'Anjou, on peut voir le pont Marie. Ce pont, construit initialement en 1635 porte le nom de son constructeur, Christophe Marie. L'ouvrage relie l'Île Saint-Louis au quartier du Marais.

Selon Jean-Marc Larbodière, dans son œuvre consacrée aux ponts de Paris, ce pont supportait à l'origine environ 50 maisons, habitées essentiellement par des artisans.

Ce pont contient cinq arches dont chacune est pourvue d'une niche en cul-de-four. Ces dernières sont vides et l'ont toujours été nous précise l'historien.

À ne pas manquer dans le quartier

Hôtel de Sens, 1, rue du Figuier

Lorsque vous vous dirigez vers le Marais, faites une halte à l'hôtel de Sens, dernière demeure de la reine Margot, chef-d'œuvre du Moyen -Âge à Paris.

De l'autre côté de l'île Saint-Louis se trouve le pont de la Tournelle que l'on voit dans la photo ci-dessous.

Pont de la Tournelle

Selon Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage Ponts de Paris, Christophe Marie est à nouveau sollicité pour créer un pont dans le prolongement du pont Marie, mais cette fois-ci sans maisons car Louis XIV n'en veut pas. Le pont est édifié en 1656 puis reconstruit en maçonnerie (on fusionne les matériaux) au fil des ravages dus aux crues. Il faut savoir que la dernière retouche de ce pont date de 1928 avec du béton armé recouvert de pierre de taille pour ne pas choquer l'œil du badaud. Le pont de la Tournelle présente une petite arche à chaque extrémité. En arrière-plan de la photo ci-dessus, on aperçoit Notre-Dame en pleine reconstruction.

Sainte-Geneviève

La particularité de ce pont est la présence d'une statue verticale qui représente Sainte-Geneviève la sainte patronne de Paris.

La restauration du pont en 1928 est aussi l'occasion pour la ville de Paris d'embellir le pont d'une sculpture à la gloire de Sainte-Geneviève. Pour cela, on fait appel à Paul Landowski qui est en train d'édifier à cette époque son Christ Rédempteur pour la ville de Rio de Janeiro.

Détail de la statue Sainte-Geneviève

Née en 423, Geneviève, une Parisienne, persuade les habitants de résister aux Huns. Clovis lui construit une église à son nom sur la montagne Sainte-Geneviève située non loin de notre sculpture dans le quartier Latin.

La patronne de Paris – et des gendarmes – est représentée avec des tresses, très longiligne – plutôt typique du style de Paul Landowski. Devant elle, une petite fille protégée par la sainte porte la nef qui symbolise la ville de Paris. Avec cette sculpture, on ne peut que constater que la ville de Paris est en totale symbiose avec son fleuve.

Île de la Cité

Hôtel de Ville

La Seine est le lieu privilégié pour admirer des monuments parisiens plutôt emblématiques. Depuis l'Île de la Cité, on observe notamment l'Hôtel-de-Ville (photo ci-dessus).

Statue d'Étienne Marcel

Que fait ce curieux personnage à proximité de l'Hôtel-de-Ville et des bords de Seine qui fait face à l'Île de la Cité ?

D'après l'ouvrage de Nathalie Bloch-Pujo, Paris au fil de la Seine dévoilé, c'est sous Saint-Louis que la ville de Paris est sous la responsabilité d'un prévôt des marchands, un élu en charge notamment de l'administration et de la navigation fluviale. On pourrait le comparer aujourd'hui à un maire. Étienne Marcel est connu pour avoir défendu ses petits artisans quitte à avoir quelques soucis avec l'aristocratie. Son siège est situé place de Grève, soit l'actuelle place de l'Hôtel-de-Ville.

La IIIe République fait d'Étienne Marcel un héros et érige en 1888, une statue le représentant sur un cheval, nous précise Boris Bove dans le Dictionnaire Historique de Paris. Le prévôt des marchands est représenté en tenue civile et tient une épée pour montrer qu'il n'hésiterait pas à utiliser la force si besoin.

Petit Pont et Préfecture de Police

L'île de la Cité constitue le noyau de la Ville de Paris et toute son administration va être concentrée sur cette île dès le Moyen-Âge.

Ancien tribunal correctionnel

On y trouve également les tribunaux, la préfecture de police dont le 36, quai des Orfèvres et le tribunal correctionnel que l'on peut voir sur la photo ci-dessus.

Toutefois, en 2018 l'ensemble des tribunaux quittent l'Île de la Cité pour le quartier des Batignolles où l'on rend désormais la justice dans un immense bâtiment de verre. Selon un article du Parisien, seules la cour de cassation et la cour d'appel exercent sur l'Île de la Cité.

Pont Notre-Dame, l'Hôtel-Dieu et la cathédrale Notre-Dame-de-Paris

Sur la photo ci-dessus, on aperçoit à droite du Pont Notre-Dame, l'Hôtel-Dieu et la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Pierre Favetou et Pierre Nicou, dans leur ouvrage Le grand Paris et ses îles nous apprennent que l'île de la Cité abrite seulement 1100 habitants mais qu'elle accueille 14 millions de visiteurs par an.

Pont Notre-Dame

Pour se rendre vers le quartier du pouvoir temporel et spirituel empruntons le pont Notre-Dame !

Le premier pont Notre-Dame est construit en 1853. Les Parisiens vont vite le surnommer le « Pont du Diable » car il y a beaucoup d'accidents.

Pont Notre-Dame (détail)

Sur ce pont, on remarque la présence de la tête de Dionysos entouré de feuilles de vigne et de têtes de bélier. Sur la partie verte en métal, ajoutée en 1912, on remarque la présence de motifs de chardons qui symbolisent la Vierge mais aussi la défense contre l'ennemi.

Tête de Dionysos

Aujourd'hui, nous avons la chance de voir quelques vestiges du Paris médiéval sur l'Île de la Cité telle que la Conciergerie, ancien lieu de pouvoir.

Pont au Change

Sur la photo ci-dessous, on peut déjà admirer l'horloge de la Tour sculptée par un certain Germain Pilon nous précisent Pierre Faveton et Pierre Nicou dans leur ouvrage Le grand Paris et ses îles.

Détail de la tour de l'Horloge

Faites une balade dans le Paris médiéval en commençant par la Conciergerie, lieu du pouvoir temporel au Moyen-Âge.

Les bouquinistes

Quai Saint-Michel et ses boîtes vertes

Toujours selon notre historien des ponts, les bouquinistes qui demeurent de nos jours sur les bords de Seine sont les héritiers des boutiques ambulantes que l'on trouvaient sur les ponts. Depuis 1859, les colporteurs ont officiellement le droit de vendre leurs vieux papiers et autres cartes postales sur les Ier, IVe, Ve et VIe arrondissements. On compte aujourd'hui 220 bouquinistes, chaque quai a sa spécialité (livres insolites, magazines…). Cependant, de plus en plus de bouquinistes sont amenés à vendre des objets de pacotilles comme des tours Eiffel car leur clientèle est pour l'essentiel touristique.

Fontaine du Palmier, place du Châtelet

Depuis l'Île de la Cité, on a vue sur la place du Châtelet… typiquement haussmannienne ! En effet, dans ce quartier, on construit des théâtres et sur l'Île de la Cité, les tribunaux du XIXe siècle contrastent avec les vestiges du Paris médiéval.

La volonté du baron Haussmann est aussi de se débarrasser des métiers considérés comme « sales » tels que les tanneurs présents autrefois dans le quartier des Halles que l'on relègue sur la Bièvre, c'est-à-dire du côté du faubourg Saint-Marcel, nous précise Nathalie Bloch-Pujo dans son œuvre intitulée Paris au fil de la Seine dévoilée. On préfère y construire des places pourvues de fontaines parfois monumentales comme la fontaine du Palmier qui célèbre une victoire napoléonienne.

À ne pas manquer sur l'Île de la Cité

Marché aux fleurs reine Elisabeth II, place Louis Lépine

Pour ceux qui aiment les fleurs et les plantes, place Louis Lépine se trouve l'un des rares marchés aux fleurs de la capitale (les autres se trouvent place de la Madeleine et place des Ternes). Pour cela, il suffit juste de descendre à la station de métro Cité.

Marché aux fleurs reine Elisabeth II

Le marché aux fleurs reine Elisabeth II est créé en 1808. Autrefois, le marché s'étendait jusqu'aux quais et on l'y vendait des oiseaux. Aujourd'hui, le marché est réduit à la place Louis Lépine et est reconnaissable grâce à ses pavillons en verre et en fonte qui datent de Gustave Eiffel selon le reportage de V. Ponsy et de L. Simondet pour France 3 intitulé « Le marché aux Fleurs, l'un des lieux préférés de la reine Elisabeth II, en péril ? » En 2014, lors de sa dernière visite officielle à Paris, la reine Elisabeth II visite le marché aux fleurs et depuis le lieu a été rebaptisé à son nom.

Pour finir notre balade sur l'Île de la Cité, je vous propose une promenade du côté du Pont Neuf.

Pont Neuf

Plus ancien pont de Paris, le pont Neuf est inauguré en 1608 par Henri IV. À l'époque on voulait construire un pont qui reliait le quartier de Saint-Germain-des-Prés au Louvre. Pour cela, on fait appel à Baptiste Androuet du Cerceau nous précise Jean-Marc Larbodière, l'auteur des Ponts de Paris.

Dès son inauguration, on ne construit pas de maisons sur le pont. Toutefois, comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, on remarque la présence d'hémicycles situés au niveau des piles du pont.

Il faut imaginer, à l'origine la présence de petits commerces sur ces balcons : des bouquinistes, des décrotteurs de chaussures, des marchands ambulants, etc.

Pont Neuf

Le pont Neuf a la particularité de traverser toute la Seine de la rive droite à la rive gauche. Une prouesse pour l'époque puisque le pont se situe sur la pointe de l'Île de la Cité. On y trouve notamment la statue équestre d'Henri IV (pour en savoir plus sur la statue d'Henri IV, vous pouvez consulter la page consacrée à la place Dauphine).

Mascarons du pont Neuf

Outre les balcons à chaque pile du pont Neuf, on remarque la présence de mascarons plutôt grotesques.

Réverbère du pont Neuf

Sous le Second Empire, les balcons du pont Neuf sont transformés en bancs publics et on en profite pour embellir le pont par de nouveaux candélabres. C'est à Victor Baltard que l'on confie cet ouvrage, nous précise Jean-Marc Larbodière notre historien des ponts.

On y trouve une tête de Neptune, dieu de la mer entouré de dauphins (la représentation que l'on avait des dauphins au XIXe siècle).

La Samaritaine, vue depuis le pont Neuf

Du côté de la rive droite, se trouvait auparavant une pompe à eau appelée la Samaritaine. Au début du XXe siècle est inauguré le grand magasin, la Samaritaine.

Pont Neuf vu depuis la voie Georges Pompidou

Si le pont Neuf attire de nombreux touristes de nos jours, il est devenu pour les Parisiens un lieu de promenade surtout depuis la piétonnisation de la voie Georges Pompidou en 2017. Le pont Neuf classé Monument Historique est inscrit sur la liste du patrimoine mondial selon la base POP.

Rives de Seine : du pont des Arts au pont d'Iéna

Pont des Arts

Autour du Louvre

Institut de France

L'Art institutionnel

Le pont des Arts relie le musée du Louvre à l'Institut de France. Jean-Marc Larbodière, dans son ouvrage consacré aux ponts de Paris, précise que le pont d'origine date de 1803. Le musée du Louvre s'appelait alors « palais des Arts », ce qui explique le nom du pont.

Ce pont à la particularité d'être piéton. Reconstruit à plusieurs reprises, le pont actuel retouché par l'architecte Louis Arretche est constitué de bois azobé, c'est-à-dire de bois de fer.

Si aujourd'hui, le pont des Arts attire des cinéastes, des artistes et des jeunes qui aiment boire et jouer de la guitare au clair de lune, la passerelle attire surtout des touristes et autres amoureux qui aiment – ou qui aimaient ? – afficher leur amour au travers d'un cadenas.

En effet, le pont des Arts a été le premier pont à avoir subi les effets dévastateurs des cadenas dits « d'amour » au point de menacer de s'effondrer sous le poids des cadenas bien accrochés. Il est difficile de savoir d'où vient cette pratique (d'Italie ? de Serbie ?). L'idée est de marquer son nom sur le cadenas, de jeter la clé dans le fleuve – en d'autres termes, jeter du métal dans la Seine – puis de s'embrasser.

Depuis 2015, selon un article du Parisien, les cadenas ont été retirés et remplacés par des parapets vitrés quitte à enlaidir légèrement le pont.

Pont du Carrousel

En outre, la Seine est le lieu privilégié pour admirer le Louvre et ses alentours.

La Seine

Sur le pont du Carrousel, on trouve des sculptures allégoriques de Louis Petitot à chaque extrémité dont celles de la Seine (photo ci-dessus) ou de l'Abondance.

L'Abondance

Le pont d'origine date du XIXe siècle mais le pont que l'on connait aujourd'hui a été remanié dans les années 1930, notamment en y ajoutant des lampadaires modernes. Pour cela, on fait appel à Raymond Subes toujours selon notre historien des ponts.

Lampadaire du pont du Carrousel

Le sculpteur conçoit un réverbère télescopique, pourvu d'un moteur nous précise Dominique Lesbros dans son ouvrage Curiosités de Paris.

Musée du Louvre, pavillon de la Trémoille

Le Louvre, musée le plus visité au monde est d'abord une résidence royale. Si l'ancienne forteresse médiévale est située toute proche du fleuve, c'est pour mieux surveiller l'ennemi anglais susceptible d'envahir Paris depuis la Normandie. La proximité du fleuve permet au roi de France de pouvoir s'échapper en cas d'urgence pour quitter Paris grâce à la Seine nous précise Nathalie Bloch-Pujo dans son ouvrage Paris au fil de la Seine dévoilée.

Musée du Louvre, porte des Lions

Au XVIe siècle, on décide d'y ajouter le palais des Tuileries (aujourd'hui disparu) dont il reste le pavillon de Flore (photo ci-dessous).

Pavillon de Flore

Sous le Second Empire, le Louvre devient un musée. On en profite pour restaurer le pavillon de Flore.

Triomphe de Flore

Le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux participe à cette restauration notamment à travers sa sculpture représentant une femme entourée de putti situés sous les œils-de-bœufs.

À ne pas manquer dans le quartier

13, quai Voltaire

Admirer le Louvre depuis la Seine, oui, mais n'oublions pas la rive gauche et ses immeubles cossus du VIIe arrondissement.

L'immeuble le plus remarquable en face du Louvre est certainement ce tout petit immeuble – certainement le plus étroit et le plus petit de Paris – situé au 13, quai Voltaire.

Détail de la façade

La porte est richement décorée de têtes de lions et d'un mascaron. Au-dessus, deux griffons viennent décorer une magnifique fenêtre.

Il s'agirait, selon le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet, de deux anciens hôtels particuliers construits l'un derrière l'autre. L'étroitesse de la porte d'entrée s'expliquerait par le fait qu'il fallait passer par l'hôtel situé en amont avant de pouvoir accéder au second. Cette curiosité architecturale aurait été initiée par un certain avocat, Pierre Bringallier.

13-15, quai Voltaire

Le numéro 15 n'est pas mal non plus avec sa façade de brique.

Détail de la façade du n°15, quai Voltaire

Construit en 1894 selon la date indiquée sur la façade, l'immeuble présente des pilastres cannelés corinthiens aux fenêtres. Ces dernières sont richement décorées de fruits, de feuilles, de mascarons… nous sommes en plein éclectisme.

La Seine des Tuileries

Habiter le quai Voltaire ou le quai Anatole France est un privilège car on a vue sur la Seine, le Louvre et les Tuileries.

Passerelle Léopold Sédar-Senghor

Pour aller au jardin des Tuileries, rien de plus simple que de traverser la passerelle Léopold Sédar-Senghor.

Construire un pont à cette place est relativement récent car sous l'Ancien régime, le jardin des Tuileries appartenait à la famille royale et la présence d'un pont était inutile. Dans le contexte haussmannien, sous le Second Empire, le jardin s'ouvre à la population et l'on construit un pont à l'origine, en métal nous confirme Jean-Marc Larbodière dans son œuvre consacrée aux ponts.

Passerelle Léopold Sédar-Senghor

La passerelle Léopold Sédar-Senghor d'aujourd'hui a été conçue par Marc Mimram à la fin du XXe siècle. Deux arches se superposent : l'une s'appuie sur les berges et l'autre sur les quais.

Promenade Edouard Glissant

Depuis 2017, les Parisiens peuvent profiter des quais de Seine pour se promener, faire du sport, réaliser des activités culturelles et ludiques et ce, dans un contexte de recherche d'espaces verts.

À ne pas manquer dans le quartier

Jardin des Tuileries

Au jardin des Tuileries, vous pouvez admirer de nombreuses œuvres en plein air d'illustres sculpteurs tels que Rodin, Maillol ou Belmondo.

La Seine et la Marne, jardin des Tuileries

Dans le parc, on trouve des allégories de fleuves dont la Seine mise à l'honneur dans cette sculpture représentant Neptune, le dieu de la mer.

Pont de la Concorde et la place de la Concorde

C'est dans ce quartier, en plein cœur de Paris, que l'on trouve de nombreuses institutions : l'Assemblée nationale; le ministère des Affaires étrangères (photo ci-dessous) etc. mais aussi les musées tels que l'Orangerie des Tuileries, le Jeu de Paume…

Ministère des Affaires Etrangères caché derrière les arbres

Vestiges des Expositions universelles

Bateaux sur le port des Champs-Élysées

Entre le pont Alexandre III et la tour Eiffel, Paris regorge de vestiges monumentaux des Expositions universelles qui ont eu lieu entre le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle.

En 1900 a lieu l'Exposition universelle à Paris. Pour cela, la ville lumière va mettre tout en œuvre pour illustrer son savoir-faire et ses prouesses techniques. C'est à ce moment-là que Paris va mettre en chantier le métro – qui sera inauguré en 1900 avec ses édicules Guimard – la gare d'Orsay et la gare de Lyon vont voir le jour; le Grand et le Petit palais vont être édifiés et, pour mettre en avant l'amitié franco-russe, on inaugure l'avenue Nicolas II en l'honneur du tsar de Russie entre les Champs-Élysées et l'esplanade des Invalides nous précise Philippe Enrico-Attal dans son article consacré à l'Exposition universelle de 1900 pour le magazine Paris de Lutèce à nos jours. Toujours selon le journaliste, c'est autour de la Seine que vont se dérouler les festivités de cette exceptionnelle exposition universelle.

Pour aller plus loin sur le thème des expositions universelles, vous pouvez vous rendre sur les pages qui y sont consacrées dans le thème « Paris invite le monde ».

Pont Alexandre III

Pont Alexandre III

Afin de célébrer l'amitié franco-russe dans un contexte européen inquiétant en cette fin de XIXe siècle, on décide de construire un magnifique pont.

Construit pour des raisons diplomatiques, le pont Alexandre III présente toutefois une prouesse pour son époque car il s'étend sur une largeur de 40 mètres, nous précise Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage consacré aux ponts de Paris.

Sous le pont Alexandre III

On y retrouve le « style Eiffel », très à la mode à l'époque. Sous le tablier du pont, on remarque la présence de briques rouges. Lorsque l'on regarde le pont de l'extérieur, on n'imagine pas du tout la présence d'un tel matériau.

Plaque

Selon l'article de David Chanteranne consacré au pont Alexandre III dans le magazine Paris de Lutèce à nos jours, c'est en 1896 que Nicolas II vient poser la première pierre de ce pont en l'honneur de son père le tsar Alexandre III. Ce sera en 1900 que le président de la République Émile Loubet inaugurera ce pont comme il est indiqué sur l'un des quatre pylônes du pont (photo ci-dessous).

Plaque d'inauguration

Le pont est remarquable notamment parce qu'il est somptueusement décoré de dorures et de sculptures.

Pylône, côté ouest quai d'Orsay

Quatre pylônes bordent les entrées du pont. Chaque pylône représente, à travers des personnages inspirés de la mythologie grecque, des allégories comme les Arts ou la Renommée au combat (photo ci-dessus) avec le cheval Pégase et le personnage féminin à la trompette à son sommet. On y retrouve des allusions à Charlemagne, à la France de la Renaissance et de Louis XIV. Les allégories ont pour but de représenter la paix entre la France et la Russie nous précise notre historien des ponts.

Sculpture

Sur les pylônes figurent des bas reliefs qui représentent la proue d'un bateau avec un personnage mythologique, certainement Poséidon.

L'enfant au poisson

Outre des dorures, le pont Alexandre III est doté de nombreuses sculptures marines.

Nymphe de la Néva

Classé Monument Historique, le pont Alexandre III a été conçu notamment par l'ingénieur Jean Résal nous précise la base POP.

Motif situé à l'arrière de la nymphe

Le pont représente notamment des nymphes de la Néva, le fleuve qui travers la ville de Saint-Petersbourg nous précise Jean-Marc Larbodière.

Pont sur la Néva et l'Ermitage à Saint-Petersbourg, Russie

Le pont Alexandre III est doté de nombreuses représentations animalières marines.

Salamandre

Sur les berges, on remarque la présence de salamandres (photo ci-dessus) situées sur les bittes d'amarrage.

Poissons, coquillages et tournesol

Sur la partie en pierre, on remarque la présence de poissons (ou de dauphins) ; sur la charpente du pont, on observe des coquillages dorés mais aussi des fleurs de tournesol.

Thème floral

Sur le pont, on peut voir des décors floraux, typiques de la Belle époque.

La Ronde des amours

Sur ce pont richement décoré, on observe la présence de sculptures au niveau des lampadaires.

Réverbère

Pour finir sur le pont Alexandre III, on remarque la présence de symboles de la République française comme le coq gaulois ou le bateau, symbole de Paris.

Coq gaulois

À ne pas manquer dans le quartier

Esplanade des Invalides

N'oublions pas que le pont Alexandre III relie les Invalides au Grand et au Petit Palais.

La Seine et le Grand Palais

De nos jours, les berges de Seine sont devenues des lieux de promenades incontournables pour les Parisiens. On s'y promène, on y boit un verre dans de nombreuses péniches.

Le Flow

Le soir, les DJ sets du Flow ou du Rosa Bonheur font bouger les Parisiens.

Le Rosa Bonheur

Pont de l'Alma

Zouave du pont de l'Alma

Autre pont, autre exposition universelle. Le pont de l'Alma a été conçu pour l'Exposition universelle de 1855 sur une idée du baron Haussmann selon Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage consacré aux Ponts de Paris.

Ce qui nous intéresse ici n'est pas le pont qui a été modifié mais la sculpture qui sert de repère aux Parisiens sur la montée des eaux.

Le zouave, nous précise Madeleine Leveau-Fernandez dans son ouvrage intitulé Paris histoires d'eaux, est une œuvre du sculpteur Georges Diebolt de 1856. Il évoque un combattant de la guerre de Crimée. Il porte une veste, des culottes bouffantes et un fez (un chapeau).

Ce pont arbore surtout son fameux zouave qui monte la garde de la montée des eaux même s'il n'a aucune valeur scientifique.

Si le zouave a les pieds dans l'eau, on ferme les berges. Si le zouave a les cuisses dans l'eau, on arrête la navigation fluviale. Si le zouave a de l'eau jusqu'au cou nous sommes alors en pleine crue. C'est ce qu'il s'est passé en 1910.

Entre le 22 et le 29 janvier 1910, il pleut abondamment sur la capitale. La Seine commence à déborder et inonder les quais de Bercy, de Passy et des Orfèvres.

Très vite les transports : le métro, les tramways (les ancêtres de nos autobus), les trains vont être à l'arrêt car les gares d'Austerlitz et Saint-Lazare sont inondées. Certaines usines vont s'arrêter notamment celle de la SUDAC (que l'on a déjà évoquée dans le premier chapitre) qui arrête toutes les horloges de la Ville de Paris le 21 janvier à 22h53 nous précise Philippe Enrico-Attal dans son article consacré à la crue de 1910 pour le magazine Paris de Lutèce à nos jours.

La crue de 1910 (8,62 mètres) laissera une empreinte car ce phénomène dit centennal a été la première à avoir été photographiée (on proposait des balades en barques aux touristes pour montrer l'importance des dégâts).

Cette crue a eu des conséquences dans la vie des Franciliens car les approvisionnements ont été difficiles et les actifs ont connu une période de chômage technique. De plus, lors de la décrue, les autorités ont eu la malheureuse idée de déverser les ordures dans la Seine…

À voir dans le quartier

Jardin de l'Archipel des Berges de Seine Nikki de Saint-Phalle

Dans le cadre de la piétonnisation des berges de Seine, la Ville de Paris a aménagé un jardin accessible au public depuis 2014. Le jardin de l'Archipel des Berges de Seine Nikki de Saint-Phalle repose sur des barges métalliques flottantes.

Serre du jardin de l'île aux oiseaux

En plus d'un lieu de promenade, il s'agit de mettre en avant la biodiversité comme on a pu le faire avec les anciennes voies ferroviaires de la Petite Ceinture. La différence est la proximité avec le fleuve qui va attirer certains types d'oiseaux. On peut s'y promener, y bronzer et des tables de pique-nique y ont été aménagées. L'importante végétation et la proximité avec le fleuve fait que de petits animaux viennent s'y nourrir et s'y reproduire.

Bateaux Mouches

Juste en face de ce jardin réaménagé, on trouve les fameux Bateaux Mouches qui font partie du patrimoine parisien.

Selon Nathalie Bloch-Pujo dans son œuvre intitulée Paris au fil de la Seine dévoilée, lors des expositions universelles, on crée une flotte pour desservir les gares, notamment en 1900. Une fois le développement des voies terrestres achevées (le métro), on va de moins en moins utiliser ce type d'embarcation pour se déplacer.

C'est dans les années 1950 qu'un certain Jean Bruel crée la Compagnie des Bateaux Mouches très prisée des touristes.

Passerelle Debilly

Passerelle Debilly

Construite à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900, la passerelle Debilly est l'œuvre de Jean Résal nous précise Jean-Marc Larbodière. Ce pont métallique a la particularité d'avoir une arche qui repose sur ses piles à chaque extrémité.

Détail de la passerelle

Sur les culées, c'est-à-dire à chaque extrémité du pont, on retrouve des motifs Arts nouveau proches du style sécession.

La passerelle Debilly et la tour Eiffel

Ce pont n'a bénéficié d'aucune restauration – excepté le plancher en bois et la peinture – ce qui prouve sa grande solidité. Ce pont est un lieu privilégié pour admirer la tour Eiffel. Il attire aussi de nombreux mariés Chinois qui viennent s'y prendre en photo.

Enfin, c'est sur cette passerelle qu'on eu lieu en 2022 les championnats du monde de plongeon. Une petite répétition avant les Jeux Olympiques de 2024 ?

À voir dans le quartier

Jardin du musée du quai Branly-Jacques Chirac

Pour les amoureux des Arts Premiers, le musée du quai Branly-Jacques Chirac est inauguré en 2006. L'idée est de rassembler les œuvres d'arts d'Afrique, d'Océanie, d'Asie et d'Amérique dans un seul lieu car jusque là, les œuvres d'art étaient dispersées dans différents musées nous précise le site Internet du musée.

Avant d'accéder au musée visible grâce à sa grande paroi végétale, on peut se reposer au calme dans son jardin.

Détail de la façade du musée du quai Branly

L'architecte Jean Nouvel conçoit un musée coloré où le végétal est mis en avant et avec de grandes parois transparentes pour mieux nous inviter au voyage.

Tour Eiffel

Tour Eiffel

Pour clore ce chapitre sur les vestiges des expositions universelles en bord de Seine, rien de plus symbolique que la Tour Eiffel.

Construite pour l'Exposition universelle de 1889, la tour se situe en plein Champ de Mars, soit au cœur des festivités nous précise Madeleine Levau-Fernandez dans l'ouvrage intitulé Paris histoires d'eaux.

Plus qu'un symbole de Paris, la tour Eiffel est devenue un lieu de manifestations culturelles comme le concert annuel de Radio France précédant le feu d'artifice du 14 juillet.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.