dimanche 13 octobre 2013

Les animaux domestiques

Les animaux domestiques.

La présence d'animaux domestiques est souvent due à des raisons plus pratiques qu'esthétiques. On classe dans les animaux domestiques : les chevaux, les bovins ou encore le bouc.

Intéressons-nous d'abord au cheval.

Selon le livre de Magalie Chanteux et de Jacques Borrozi, Le Bestiaire de Paris, l'image du cheval dans le patrimoine architectural de Paris tend à disparaître petit à petit. La majorité des immeubles pris en photo datent du XIXe siècle - siècle durant lequel le cheval faisait partie de la société. Le cheval était alors utilisé pour les transports de voyageurs, du courrier, des ordures ménagères et tous types de livraison. De surcroît, de nombreux hôtels particuliers et certains commerces - de type grands magasins- avaient leurs écuries. Il reste peu de témoignages du Paris équestre sur les immeubles et pourtant...

13, rue Geoffroy Saint-Hilaire, XIIIe.

13, rue Geoffroy Saint-Hilaire, XIIIe.
Il existait à Paris plusieurs marchés aux chevaux dont celui de la rue Geoffroy Saint-Hilaire dans le XIIIe arrondissement. Ce pavillon date de 1760 mais le marché aux chevaux existait semble t-il au XVIe siècle (source: Wikipedia). On y vendait des chevaux mais aussi des porcs, des ânes, des mules et des chiens.

222, rue du Faubourg Saint-Martin, Xe. Probable emplacement d'une écurie.





Angle de la rue du Roi de Sicile et de la rue Vieille du Temple

Cette boutique qui vend des chaussettes en 2013 se trouve à la place d'une ancienne boucherie chevaline. Pourquoi préciser "chevaline"? Il faut savoir qu'avant 1866, il était interdit (ou tabou) de consommer de la viande de cheval. Suite à une famine dans les années 1870, la viande de cheval commence alors à être consommée. Selon les Curiosités de Paris, Inventaire insolite des trésors minuscules de Dominique Lesbros, en 1905 on dénombrait 311 boucheries chevalines à Paris, sans compter les étals sur les marchés... Cette boutique située au plein cœur du Marais vendait bien de la viande de cheval. La façade date de 1949 et est classée monument historique.

Autre témoignage du Paris équestre, la boutique Hermès.
En 1987, pour fêter ses 150 ans, Hermès fait monter ce cheval au-dessus de sa première boutique au 24, rue du faubourg-Saint-Honoré.

Si vous vous baladez  vers le 24, rue du Faubourg Saint- Honoré (VIIIe arrondissement), vous remarquerez la présence d'un cavalier tenant un drapeau à chaque main situé à l'angle de la rue Faubourg-Saint-Honoré et de la rue Boissy-d'Anglas. Hermès nous rappelle ici que la maison vendait à l'origine (1837) des équipements pour chevaux et que son premier client était avant tout le cheval. Avec l'avènement des chemins de fers, puis de l'automobile, Hermès s'oriente vers les bagages qui "collent" plus à l'air du temps...
Sur la page historique de son site Internet, vous pouvez lire en détail l'histoire de la prestigieuse marque de luxe française: http://lesailes.hermes.com/fr/fr/


Les bovins de Paris.

Selon le livre, Les Animaux de Paris, de Monique Main et Françoise Perreaux, les bovins sur nos façades parisiennes reflètent les empreintes d'un Paris plus populaire que bourgeois. Pouvez-vous vous imaginer, en plein cœur du Marais juste en face des boutiques de fringues ou de gadgets une boutique avec des carcasses de viandes pendues? Et pourtant au 67, rue de Turenne (IIIe arrondissement), avant 1914, il y avait bien une boucherie!


Sous les têtes, on voit encore les crochets qui permettaient de suspendre les carcasses d'animaux.

Sur le site de Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Rue_de_Turenne) on peut voir une photo de cette boucherie datant de 1900. Les têtes de bœufs auraient été déplacées jusque sur cette porte - la boutique étant autrefois situé juste à gauche.


Sites d'anciens abattoirs.

139, avenue Jean Jaurès, XIXe arrondissement.

Sur l'actuelle avenue Jean Jaurès, on peut voir deux bœufs au-dessus d'une porte. Il pourrait s'agir d'un ancien abattoir construit avant (ou pendant) le "Marchés aux bestiaux" dit aussi "Abattoirs" construits non loin de cette avenue dans l'ancienne commune de La Vilette en 1867 et qui ont disparu en 1974.