samedi 13 juin 2015

L'Art déco dans l'architecture parisienne : introduction

L'Art déco est un style architectural développé principalement au lendemain de la Première Guerre mondiale et qui connaît son apogée dans les années 1920 avant de décliner peu à peu dans les années 1930.
Ce style s'illustre aussi bien un peu partout dans le monde (l'Empire State Building aux Etats-Unis, par exemple) que dans les arts décoratifs (meubles, sculptures, vases, affiches…) ou bien dans la mode vestimentaire. Pourtant ici, il ne sera question que d'architecture à Paris, principal sujet du blog.

Pour mes recherches, j'ai principalement utilisé l’œuvre de Jean-Marc Labordière, Paris Art déco. L'architecture des années 1920, aux éditions Massin (2008). J'ai également récupéré des informations lors de l’exposition 1925 quand l'Art déco séduit le monde à la Cité de l'architecture et du patrimoine en 2014. Enfin, j'ai complété par le site Wikipedia — toujours en vérifiant les sources indiquées en bas de page. Certains liens hypertextes vous permettent de consulter des articles. Enfin, d'autres sites web sont cités au fur et à mesure.

De l'Art nouveau à l'Art déco

Porte du 63, rue Blomet, XVe arrondissement.

Dans l'Art nouveau, on est plus dans les courbes et les coups de fouets (cf. le thème de l'Art nouveau). Dans l'Art déco, l'immeuble a gagné en sobriété ; néanmoins, l'aspect décoratif est loin d'être négligé. La Première Guerre mondiale précipite la fin de l'Art nouveau, art plus « insouciant » et l'apparition de l'Art déco met fin petit à petit au style néo-haussmannien qui subsistait encore jusqu'au début du XXe siècle. Les bow-windows sont toujours là mais de formes plus géométriques et les boursouflures d'autrefois disparaissent petit à petit.

Outre l'aspect géométrique, le style Art déco se caractérise par une prédominance de motifs floraux, de ferronneries et on y trouve également des mosaïques.

Autant dans l'Art nouveau on était dans l'opulence, autant dans l'Art déco on est plus dans la sobriété — la Grande Guerre est passée par là. Il faut aussi avoir à l'esprit qu'une crise du logement apparaît au lendemain du conflit mondial, il faut construire et vite.

L'Art déco décline avec le style Moderne (ou International), en bref le style Le Corbusier. Cette déclinaison est aussi liée à la Seconde Guerre mondiale qui approche à la fin des années 1930.

L'habitat privé dans l'Art déco. 1ere partie

Caractéristiques et spécificités du style Art déco

Dans l'habitat privé, l'Art déco s'exprime à travers les bow-windows, des fenêtres en hauteur, des combles pentus et des façades qui se géométrisent.

109, rue des Entrepreneurs, XVe arrondissement.
Dans l'immeuble représenté ci-dessus, on reconnaît quelques caractéristiques de l'Art déco. Selon Wikipedia, cet immeuble aurait été construit par Gaston et Juliette Tréant-Mathé vers 1938-1939, toutefois les sources de l'encyclopédie en ligne ne sont pas citées.

Porte du 58, rue du Roi-de-Sicile, IVe arrondissement (1925).

Avec l'Art déco, des portes en demi-cercles apparaissent notamment avec de la faïence comme au 58, rue du Roi-de-Sicile dans le quartier du Marais ou bien avec de la brique en toute simplicité au 3, rue François Mouthon dans le XVe arrondissement (photo ci-dessous).

3, rue François Mouthon, XVe arrondissement.

Des frontons et des décorations atypiques


5, rue Victor Schoelcher, XIVe arrondissement.
Cette façade nous montre que l'Art déco peut être très sophistiqué. La base Mérimée date cet édifice construit par Paul Follot de 1912. Les ferronneries sont d'Edgar Brandt (je vous conseille fortement de lire sa page Wikipedia).

Détail de la façade.

Le toit est pentu et légèrement bombé, une bande de fleurs entoure une large fenêtre ovale.

Porte.
La base Mérimée nous informe de l'influence du style viennois notamment pour ses dorures.
Enfin, cet immeuble assez atypique à Paris est classé monument historique.

8, avenue de Breteuil, VIIe arrondissement.

Autre façade plutôt atypique, celle du n°8 de l'avenue de Breteuil dans le VIIe arrondissement. Cette immeuble construit en 1938 présente des balcons dits « à l'espagnole » avec des ferronneries bombées. Alors que la plupart du temps, en Art déco, les façades sont beaucoup plus plates tel le style « paquebot » comme on peut voir sur la photo représentant une école de 1936 ci-dessous.

66, rue des Morillons, XVe arrondissement.

Des colonnes qui donnent de la hauteur


3, square Jouvenet, XVIe arrondissement.

Au 3, square Jouvenet dans le XVIe arrondissement, on remarque la présence d'un immeuble tout en hauteur. Ici, la blancheur des colonnes contraste avec la brique. Ce contraste lui donne une allure monumentale dans cette toute petite rue. Cet édifice daterait de la fin des années 1920 et du début des années 1930.
On peut voir aussi sur cette façade un  fronton pourvu d'écailles de poissons (photo ci-dessous).

Détail du 3, square Jouvenet.

Bas reliefs fleuris

32, rue de Montholon, IXe arrondissement.

Autre caractéristique de l'Art déco parisien : les fleurs. Il n'est pas rare de voir un immeuble aux bas reliefs fleuris comme l'attestent ces édifices situés dans trois différents quartiers.

28, avenue de Lamballe, XVIe arrondissement (1925).

2, boulevard Edgar Quinet, XIVe arrondissement.

La présence de sculptures


26, avenue de Lamballe, XVIe arrondissement (1926).

Dans le Paris Art déco la sculpture est souvent présente.

51, rue Raynouard, XVIe arrondissement (1928-1930)

Dans l'immeuble (classé monument historique) du 51, rue Raynouard des frères Perret, la sculpture d'André Abbal s'invite à l'extérieur.

19, avenue de Versailles, XVIe arrondissement (1930).




21, avenue de Versailles (1930).

Aux 19 et 21, avenue de Versailles, on remarque un duo d'immeubles présentant une tête sculptée.

2, rue Péclet, XVe arrondissement.

4, rue Péclet, XVe arrondissement.

40, rue Mademoiselle, XVe arrondissement.
Plus impressionnant encore, les immeubles des rues Péclet et Mademoiselle situées à proximité l'une de l'autre représentent des visages sculptés sur une façade blanche.
Selon la Société Historique et Archéologique du XVe arrondissement de Paris, le XVe arrondissement est l'un des arrondissements où l'on a beaucoup construit dans le style Art déco dans l'entre-deux-guerres.
Dans ces immeubles, on remarque une prédominance de la couleur noire pour les ferronneries et de la couleur blanche pour les façades. Enfin, les mascarons présentent un aspect plus moderne : rue Péclet, les personnages féminins ont les cheveux courts.

Ferronneries et mosaïques


58, rue du Général Delestrain, XVIe arrondissement.

Au 58, rue du Général-Delestraint dans le XVIe arrondissement, on aperçoit une façade pourvue de ferronneries florales.

Détail de la ferronnerie.
Sur cette photo, on peut voir l'une des façades de la maison de l'architecte Paul Guadet construite pour lui-même. Selon la base Mérimée qui classe cet édifice aux monuments historiques, l'immeuble principal datant de 1912 est situé eu 95, boulevard Murat mais cette partie est l'extension de l'immeuble d'origine érigée entre 1922 et 1924. Cette information est corroborée par le site Archiweb, site de la Cité de l'architecture et du patrimoine. Cette dernière considère Paul Guadet comme l'un des précurseurs du mouvement moderne notamment pour son utilisation du béton armé. Malgré tout, la façade qui nous intéresse est pourvue de briques de couleurs et de formes différentes qui lui donnent du relief. Enfin, au-dessus de la fenêtre, on remarque la présence de carreaux de faïence.

Détail de la façade du 10, boulevard de Port Royal, VIe arrondissement.


Au n°10 du boulevard de Port Royal, dans le VIe arrondissement, on peut voir l'immeuble d'un certain Georges Jacquet de 1937.
Sur les ferronneries du balcon, une danseuse est sculptée autour d'un thème abstrait. Il pourrait s'agir de la danseuse Isadora Duncan avec son voile décédée dix ans plus tôt.

7, rue Jacques Mawas, XVe arrondissement.

Enfin, aux n°7 et 9, rue Jacques Mawas, dans le XVe arrondissement, on peut voir deux immeubles pourvus de ferronneries et de mosaïques Art déco. On remarque, plus particulièrement la présence de mosaïques sous les fenêtres.

Détail.

9, rue Jacques Mawas, XVe arrondissement.

Cour d'entrée du 14, rue Chomel, VIIe arrondissement.
Enfin, sur le thème de la mosaïque, on peut trouver des fontaines de style Art déco tout comme l'atteste celle de la cour du 14, rue Chomel en face du Bon Marché.

Style abstrait


Détail de la façade du 1, rue Nicolas Houël, Ve arrondissement.

55bis, rue de la Convention, XVe arrondissement.
Même si l'Art déco se propose de figurer des personnages ou des animaux (cf. le thème animalier du blog), on remarque la présence de décorations plutôt abstraites comme le montrent les deux photos ci-dessus).

Décors en céramiques


185, rue Belliard, XVIIIe arrondissement.
L'utilisation de la céramique qui avait débuté avec l'Art nouveau se poursuit avec l'Art déco.
Au 185, rue Belliard dans le XVIIIe arrondissement, on ne peut pas rater cet édifice dont la façade est totalement recouverte de céramique.

Détail de la façade.
Il s'agit de l'immeuble Deneux du nom de l'architecte qui l'a construit vers 1912. La céramique de Gentil & Bourdet cache toute la partie en béton.

Détail de la façade.
Un architecte muni de ses instruments est représenté au-dessus d'une porte.

Ateliers d'artistes


9, rue Delambre, XIVe arrondissement.

Pour clore cette première partie consacrée à l'habitation privée dans l'Art déco, je vous propose de faire un petit tour du côté des ateliers d'artistes.
Celui du 9, rue Delambre dans le XIVe arrondissement est l’œuvre d'Henry Astruc et de Francis Jourdain pour la verrerie. Cet atelier est classé monument historique selon la base Mérimée. Les vitraux sont d'origine.
Détail de la façade avec les vitraux.

21 - 23, rue Froidevaux, XIVe arrondissement (1929).

Juste en face du cimetière du Montparnasse, dans le XIVe arrondissement, on croise un immeuble à la façade monumentale.
Au centre, la façade est pourvue de larges fenêtres typiques des ateliers d'artistes ainsi que l'utilisation de la céramique alors que de chaque côté, la brique couvre les logements. Toutefois, la partie en brique n'est pas dénuée de sophistication car des panneaux de mosaïques florales trônent entre certaines fenêtres.

Détail de la façade.

En bas de l'immeuble, on apprend que cet édifice date de 1929 et est l’œuvre d'un certain Georges Grimbert.

L'habitat privé dans l'Art déco : 2e partie. Les logements sociaux

27, rue Legendre, XVIIe arrondissement.

Le grand retour de la brique dans l'habitat privé


Après quelques siècles d'absence (depuis l'époque Louis XIII), la brique revient progressivement avec la Révolution industrielle. Ce matériau est alors utilisé pour ériger des écoles primaires (la loi Jules Ferry est passée par là), des bureaux de Postes, des Bains douches…
Si vous avez jeté un œil aux articles consacré à l'Art nouveau, vous avez pu voir comment l'utilisation de la brique avait été amèrement accueillie par le public à la fin du XIXe siècle. Dans l'Art déco, la brique va constituer un élément fondamental et c'est dans le logement social qu'on la retrouvera le plus.

Dans l'entre-deux-guerres, la ville de Paris décide de consacrer les 250 mètres qui correspondent au tracé du boulevard des Maréchaux à des promenades publiques, des stades, des terrains de sport, parc des expositions et bien sûr, des habitations.
Dans les années 1920, on construit des Habitations à Bon Marché qu'on appelle HBM (ancêtre de nos HLM).

À quoi ressemblent les HBM?


16-24, rue Brillat-savarin, XIIIe arrondissement.
Les HBM se caractérisent par l'utilisation massive de la brique ; l'affinement de la silhouette (alors que style haussmannien est plus imposant) ; aucun bas relief n'est sculpté mais on va jouer sur les formes et les couleurs  les immeubles n'excèdent pas 6 étages.
L'îlot situé au 16, rue Brillat-Savarin dans le XIIIe arrondissement est un exemple type des HBM de l'entre-deux-guerre.

Détail d'une façade de l'îlot du 16-24, rue Brillat-savarin, XIIIe arrondissement.
Cette façade présente un décor floral autour des fenêtres.

Façades rue de Mouzaïa, XIXe arrondissement.
Dans le « quartier de la Mouzaïa », on trouve des logements aux formes et aux couleurs différentes : la brique qui contraste avec la pierre et des couleurs différentes qui se jouxtent.

Le style pavillon

Façade du n°6 de la rue des Glycines, XIIIe arrondissement.

L'Art déco n'épargne pas les pavillons qui ont tendance à utiliser des matériaux et des couleurs.

Porte d'entrée de la villa des Glycines, XIIIe arrondissement.


4, rue Georges Braque, XIVe arrondissement.
Pour terminer ce chapitre, voici un exemple de villa Art déco, rue Georges Braque à deux pas du parc Montsouris. Sa façade est monochrome mais différentes formes très géométriques lui donne un peu de relief. Je vous conseille de regarder les villas aux alentours, plusieurs d'entre elles annoncent la modernité.

L'Art déco : les lieux publics

Station de métro Vaneau, VIIe arrondissement (1923).
Dans les années 1920, la priorité est donnée à la construction de logements dont la ville manque cruellement. C'est pourquoi les édifices publics ne représentent qu'un tiers des constructions Art déco à Paris.

La station de métro Vaneau sur la ligne n°10 en constitue un exemple. S'éloignant du style Art nouveau avec les édicules Guimard aux courbes végétales très prononcées, les candélabres d'Adolphe Dervaux font leur apparition dans un style guidé par une idée de simplicité. Sur la photo, on remarque la présence de briques de camaïeux bleus qui contrastent avec la blancheur de la façade. La calligraphie change également par rapport aux stations de son prédécesseur.

Bureaux et entreprises


Façade de la Maison Dorel, 45, rue de Tocqueville, XVIIe arrondissement.

Cette façade date de 1923. Même si des similitudes avec l'Art nouveau se font sentir (les dorures nous font penser au style Sécession viennois), les formes, les mosaïques et la géométrie nous plongent dans le style Art déco.

Détail de la façade

Le site de la Bnf nous apprend que la maison Dorel est une entreprise spécialisée dans la reproduction de documents (cartes, plans, dessins…) fondée en 1900. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette entreprise, vous pouvez jeter un œil au blog du journaliste Denis Cosnard.

Les administrations


Porte du 21, rue Jasmin, XVIe arrondissement (1913)
Selon le site Archiwebture de la Cité de l'Architecture, Paul Guadet aurait construit de nombreux édifices administratifs dont des agences postales comme celle de la rue Jasmin dans le XVIe arrondissement.

Angle du 21, rue Jasmin, XVIe arrondissement

27, rue des Haies, XXe arrondissement (1924 - 1928)

Autre type de lieu public : les bains douches municipaux. Ce type d'établissement apparaît dans la seconde moitié du XIXe siècle dans le cadre du mouvement hygiéniste initié, entre autres, par Louis Pasteur (source Wikipédia).
L'édifice représenté sur la photo est l’œuvre d'Henri Gautruche et de Georges Planque. L'édifice est totalement Art déco : présence de briques et de céramique, juxtaposition de différentes couleurs…

Détail des Bains-douches

On remarque la présence d'une sorte de marquise en béton pourvue d'une décoration qui laisse passer la lumière.

Détail des Bains-douches
Autres détails : la céramique reprend le thème de l'entrée de l'édifice (les cercles blancs sur fond bleus) et la façon dont les briques ont été disposées donne du relief à la façade.

Façade du 22, rue Sextius Michel, XVe arrondissement (1910 - 1911)
La façade de l'école Rouelle dans le XVe arrondissement ne laisse pas indifférent!
D'après le site de l'école Rouelle qui retrace l'historique de cet établissement, on apprend que Louis Bonnier est désigné pour la construction de l'école.
Louis Bonnier est un architecte qui a débuté sa carrière en plein Art nouveau et qui a poursuivi avec l'Art déco. L'architecte est notamment connu pour sa piscine de la Butte aux Cailles située dans le XIIIe arrondissement (photo ci-dessous). Le style de la piscine de la Butte aux Cailles est un exemple de la transition entre l'Art nouveau et l'Art déco (cf. l'article intitulé « L'Art nouveau : les autres architectes » dont une partie est consacrée à cette transition).

Piscine de la Butte aux Cailles, 5, place Paul Verlaine, XIIIe arrondissement (1924)

Quant aux céramiques, elles sont l’œuvre de Gentils & Bourdet qui, comme Louis Bonnier, passent de l'Art nouveau à l'Art déco.

Détail de la céramique de l'école Rouelle.

Les églises


Église Saint-Michel-des-Batignolles, 12bis, rue Saint-Jean, XVIIe arrondissement

Parmi les édifices publics on trouve quelques églises Art déco comme l'église Saint-Michel-des-Batignolles (photo ci-dessus).

D'inspiration romane, la construction de cette église débute dans les années 1910 pour s'achever vers 1938.
Entrée de l'église.
Le plus surprenant constitue la frise de couleurs qui entoure l'édifice et la porte d'entrée. Les couleurs vives contrastent avec la couleur naturelle de la brique. La géométrie des personnages respecte le style Art déco.
Détail de la façade de l'église.

L'intérieur des églises sont elles aussi de style Art déco comme le témoigne l'orgue de l'église Saint-François-d'Assise dans le XIXe arrondissement (photo ci-dessous).

Orgue de l'église Saint-François-d'Assise, 7-9, rue de la Mouzzaïa, XIXe arrondissement.


Se divertir dans un établissement Art déco


Façade des Folies Bergère, 32, rue Richer, IXe arrondissement.
En 1869 on inaugure un cabaret appelé Folies Bergère. Selon la base Mérimée, cette salle de spectacle est rénovée dans le style Art déco par Picaud (ou Pico) en 1928. Sa façade représenterait la danseuse Anita Barca.

Le Grand Rex, 1, boulevard Poissonnière, IIe arrondissement
 Le Grand Rex est l'un des rares cinémas de cette époque (1932) à avoir survécu à la démolition. Sa façade Art déco est l’œuvre d'Auguste Bluysen tandis qu'à l'intérieur la décoration est plus néo-baroque (colonnes antiques et ciel étoilé). Cette salle de cinéma, d'inspiration new-yorkaise (elle pourrait faire penser au Radio City Hall de New-York selon Wikipédia ou tout simplement à un gratte-ciel) voire hollywoodienne (selon la base Mérimée) est classée monument historique.

Détail de la façade du Grand Rex
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce cinéma mythique, vous pouvez suivre un parcours proposé par le Grand Rex qui dévoile son histoire.

Où voir de l'Art déco à Paris?

Pour les amateurs d'arts décoratifs, le musée du même nom (au 107, rue de Rivoli, Ier arrondissement) possède une petite collection Art déco.

D'autres lieux publics de style Art déco peuvent paraître quelconques. Pourtant, quand on entre à l'intérieur de ces édifices, on est souvent agréablement surpris. C'est le cas du théâtre des Champs-Elysées ou de la Maison de la Mutualité (photo ci-dessous).
Maison de la Mutualité, 22, rue Saint-Victor, Ve arrondissement

Art déco caché

Certains édifices peuvent présenter une façade d'un certain style et cacher une décoration Art déco à l'intérieur. C'est le cas de l'hôtel du Lutetia.

Le Lutetia, 45, boulevard Raspail, VIe arrondissement
Cette affiche montre la façade de l'hôtel de luxe en 1900. Sa façade présente une architecture plutôt Art nouveau (cf. l'histoire du Lutetia). En revanche, l'intérieur regorge de meubles, de balcons et de dorures Art déco comme en témoignent les photos ci-dessous.

Fenêtres des escaliers menant aux étages de l'hôtel
Escaliers de l'hôtel

Les chambres sont aussi restées de style Art déco.

Détail d'une chambre de l'hôtel

Au moment où je rédige cet article, le Lutetia est fermé pour travaux et une grande partie du mobilier a été vendu aux enchères courant mai 2014. On peut supposer qu'à sa réouverture, le Lutetia reste dans l'esprit Art déco car les salons, les escaliers et les lustres Lalique sont classés monuments historiques selon la base Mérimée.

Et pour finir…


Il existe d'autres lieux où l'on peut trouver des décors ou des salles Art déco mais il est difficile de tous les répertorier ! La page consacrée à l'Art déco parisien parisien dénombre seulement neuf édifices de ce style et pourtant, il existe d'autres lieux où l'Art déco est mis à l'honneur. Pour les découvrir, il faut chercher du côté des hôtels particuliers (parfois ouverts lors des journées du patrimoine).

Fenêtre de la salle Art déco de l'hôtel Potocki, 27, avenue de Friedland, VIIIe arrondissement.