lundi 25 août 2014

Commerces d'hier et d'aujourd'hui: introduction et préambule

Dans ce thème consacré aux commerces, il ne s'agit pas de recenser toutes les boutiques de Paris (sinon, ça ressemblerait à un annuaire) mais d'observer certaines devantures qui reflètent une histoire de Paris. Ces boutiques datent essentiellement du XIXe et de la première moitié du XXe siècle. Certaines ont été témoins des constructions haussmanniennes, d'autres ont subi les transformations liées à nos nouveaux modes de consommation. Elles ont été par chance conservées. On verra surtout que ces boutiques ont une âme et qu'il est important de les préserver.

Bibliographie
Pour la datation, j'ai utilisé la base Mérimée conçue par le très sérieux Ministère de la Culture et que vous pouvez consulter via Wikipedia. J'ai utilisé essentiellement deux ouvrages : le livre de Dominique Camus, Paris décors. Art nouveau - Art déco… (2011) et celui de Sybil Cana et de Bruno Cabani, Paris. Boutiques de toujours. Leur histoire et leur âme (2007). Ponctuellement, j'ai consulté le livre de Dominique Lesbros, Curiosités de Paris. L'inventaire insolite des trésors minuscules. (2012). Enfin, j'ai complété par les sites officiels, Wikipedia, les panneaux de la Mairie de Paris et quelques articles du Parisien.

Enseigne du cabaret le Chat noir.
Avant de vous lancer dans l'aventure des commerces, vous pouvez commencer par une visite au Musée Carnavalet qui consacre une salle entièrement dédiée aux commerces Parisiens et à leurs enseignes. Vous trouverez des enseignes allant du XVIe au XXe siècle comme celle du Chat noir (1881) représentée ci-dessus.

Commerces d'hier et d'aujourd'hui : restaurants débits de boissons et autres salons de thé

Pour débuter ce chapitre sur les lieux de restauration ont été regroupés quelques établissements par quartier.

Au cœur des Halles

33, rue du Pont-Neuf, Ier arrondissement.
Au Chien Qui Fume est un restaurant mythique à Paris. Situé dans l'ancien quartier des Halles des grossistes, ce restaurant accueillait autrefois les « forts des Halles ».
Selon son site officiel, ce restaurant aurait été ouvert en 1740 sous la forme d'une simple auberge. Suite aux reconstructions haussmanniennes, le restaurant aurait été rebâti. La base Mérimée précise que la devanture et le décor (y compris l'intérieur) dateraient du dernier quart du XIXe siècle (date de l'immeuble où il est situé).

Détail.


Sur cette photo, on peut lire, en bas « Téléphone central 07-42 ». Selon l'histoire de la numérotation téléphonique en France, c'est dès 1912 que le nom du bureau du rattachement précède 4 chiffres, ici « Central ». On peut donc situer la date de la devanture actuelle au premier quart du XXe siècle.
On verra, par la suite que les écritures dorées sur fond noir constituent le type de décor majeur des années 1900, style qu'on surnommera « Belle époque » ou Art nouveau.
Le site officiel nous apprend qu'en 1920, un nouveau propriétaire aurait exhibé son chien en train de fumer… D'où le nom du restaurant et de ses représentations canines… Les panneaux dateraient au plus tard des années 1920.


38, rue de Montorgueil, Ie arrondissement.
Sur la très fréquentée rue Montorgueil, vous croiserez forcément l'Escargot. Cet établissement a ouvert ses portes en 1875 (contrairement à 1832 qui est affiché sur l'enseigne) par un marchand de vins nommé Bourreau et d'un restaurateur nommé Mignard. La base Mérimée nous informe de travaux de reconstructions autour de 1900. Selon le livre de Dominique Camus, Paris décors. Art nouveau - Art déco…, le décor intérieur daterait du Second Empire où l'on peut admirer des œuvres de Georges Clairin.
Le style d’établissement va encore de pair avec le type de population de l'époque, c'est-à-dire les classes populaires qui consommaient des escargots comme les bourgeois pouvaient consommer des huîtres. Puis en 1890, un certain Lecomte ajoute des huîtres à son menu, la clientèle commence à changer.
C'est en 1919 qu'André Terrail, alors propriétaire de la Tour d'argent, reprend l'établissement.
En 1975, la fille d'André Terrail reprend le restaurant, puis rénove le décor avant de le céder en 2005 à d'autres propriétaires. L'établissement est classé monument historique.

Détail de l'enseigne.


15, rue Montmartre, Ier arrondissement.
Malgré la fermeture sur la photo, ce restaurant existe bel et bien aujourd'hui. Ce restaurant est un autre témoignage du quartier des Halles à l'époque du marché. Au départ appelé Halles-Bar, le singe pèlerin, puis Le Cochon à l'Oreille est situé dans un immeuble datant du XVIIIe siècle depuis les années 1900. Cet établissement est classé monument historique, notamment pour ses panneaux situés à l'intérieur. Selon le livre de Dominique Camus, Paris décors. Art nouveau - Art déco…, ces panneaux évoquent, entre autre, le Paris des Halles avec divers marchands. La base Mérimée nous apprend que Boulenger (que nous aurons l'occasion d'évoquer dans un autre chapitre) et Ringuet sont les maîtres d’œuvre de ces panneaux.


5, rue des Prouvaires, Ier arrondissement.
Il existe d'autres établissements installés depuis plus d'un siècle dans ce quartier comme celui représenté sur la photo ci-dessus. À vous d'arpenter les rues et de les découvrir…

Autour du Marais, de l'Île-Saint-Louis et de la Cité
Autres quartiers, autres types d'établissements.

Nous verrons bien souvent qu'un commerce en cache un autre.

5, rue Charlemagne, au "Village de Saint-Paul", IVe arrondissement.
Sur cette photo, on peut voir qu'une galerie a pris la place d'un ancien bar.


13, rue Michel Le Comte, IIIe arrondissement.
Difficile d'imaginer ce grossiste d'accessoires en restaurant. Et pourtant, la base Mérimée nous informe de son ancienne activité. Il s'agit bien d'un ancien débit de boisson. Sa vitrine est typique du style Restauration - c'est-à-dire entre 1814 et 1830. La porte d'entrée est entourée de deux colonnes de type corinthiennes où sont représentés des feuilles d'acanthes, des têtes de Bacchus et du raisin. Les fenêtres sont ornées d'arcades. Cette devanture est classée monument historique.


7, rue des Rosiers, IVe arrondissement.
La fermeture de l'ancien restaurant-traiteur Goldenberg en 2006 illustre la transformation que subit la capitale depuis quelques années. Les petits commerces sont petit à petit mangés par les boutiques de prêt-à-porter et autres pâtisseries de luxe. Goldenberg était une institution dans la gastronomie d'Europe centrale. Située en plein Pletzl (quartier juif installé depuis le XIIIe siècle à Paris), Goldenberg a dû fermer ses portes en 2006 notamment parce qu'il ne respectait plus les conditions d'hygiène.

Autre boutique située en plein Pletzl en face de l'ancien Goldenberg.
Malgré la volonté des associations de quartier de conserver leur patrimoine culturel, l'ancien restaurant n'a pas échappé à l'ouverture d'une boutique de prêt-à-porter tout comme la boutique juste en face et de nombreuses boutiques du Marais. La fermeture de Goldenberg a beaucoup intéressé la presse à l'époque (il avait été aussi le lieu de « l'attentat de la rue des Rosiers » en 1982). Vous pouvez ainsi consulter notamment l'article de Camille Neveu dans Le Parisien daté du 5 mars 2008.



Mariage Frères, 30, rue du Bourg-Tibourg IVe arrondissement.

Autre institution dans le quartier du Marais : Mariage Frères. Ce commerçant et salon de thé existe depuis 1854. Les boutiques de la rue du Bourg-Tibourg datent de la première moitié du XIXe siècle (source : Wikipedia).


24, rue Chanoinesse, IVe arrondissement.
Les touristes doivent certainement mieux connaître la rue Chanoinesse que les Parisiens ! Dans cette rue, située tout prêt de la cathédrale Notre-Dame, vous tomberez sous le charme de cette devanture fleurie. L'Auberge du Vieux Paris, aujourd'hui restaurant gastronomique, était un ancien débit de boisson. Sa devanture, classée monument historique, date du premier quart du XIXe siècle (source: Base Mérimée). Elle présente une grille bleue, des colonnes ioniques où sont représentés des raisins avec la figure de Bacchus. On remarque également la présence de pommes de pin. Selon le livre de Dominique Camus, Paris décors. Art nouveau - Art déco…, ce symbole nous indique la présence d'un ancien cabaret et/ou d'un ancien débit de boisson. Les devantures à grilles sont typiques d'anciens débits de boisson.

Le quartier Latin

La base Mérimée nous apprend que la devanture date des années 1930 et 1940. Selon le livre de Dominique Camus, Paris décors. Art nouveau - Art déco…, le restaurant se serait installé dans le Quartier Latin dans les années 30.

43, rue de Seine, VIe arrondissement.


Détail de la devanture (classée monument historique).
L'établissement se compose de deux salles dont l'une était un débit de boisson et l'autre une salle de billard comme on peut voir sur la devanture. Par ailleurs, il est rare à Paris de trouver ce type de trace sur les devantures.
Les salles possèdent des panneaux en céramique de style Art déco représentant des scènes de vie d'un café. Ces panneaux auraient été l’œuvre d'une artiste d'Amérique latine dont on ignore l'identité, nous dit le livre de Dominique Camus. D'autres panneaux représentent divers portraits.


26, rue de Seine, VIe arrondissement.
Cette banale galerie d'art de la rue de Seine à pris la place d'un cabaret du XVIIe siècle. L'enseigne est classée monument historique, nous dit la base Mérimée. La devanture est typique de celles des débits de boisson comme on l'a vu précédemment : des grilles avec des colonnes de type plus ou moins corinthiennes, du raisin et ses pommes de pin.

Enseigne de l'ancien Au Petit Maure.
Le site Wikipedia nous précise que l'enseigne de l'ancien cabaret Au Petit Maure, célèbre dès le règne d'Henri IV, demeure au-dessus de la boutique.

Le Centre et l'Est parisien
Angle du 80, rue du Faubourg Poissonnière et du 24, rue des Messageries, Xe arrondissement.

Dans des quartiers plus « populaires », on peut croiser également d'autres établissements assez anciens comme ce restaurant dont la devanture est classée monument historique. On retrouve la devanture typique du débit de boisson du style Restauration : une grille (c'est également le nom du restaurant) avec sa représentation de Bacchus mise en évidence au-dessus des portes d'entrée et des colonnes corinthiennes avec ses feuilles d'acanthes.


1, rue Jules Vallès, XIe arrondissement.
C'est dans un ancien bistrot appelé Au Réveil Matin que la famille Chardenoux a conçu un restaurant typique de la Belle époque en 1909. Le verre gravé est d'origine, nous dit la base Mérimée. Le comptoir en marbre (au centre de la photo) est remarquable. Le zinc n'est plus d'origine — l'original ayant été réquisitionné pendant la guerre. En plus de vendre des apéritifs à 20 centimes et des« vins de Saumur de Vouvray & de Beaujolais », les Chardenoux vendaient un savon minéral qui servait à nettoyer les zincs. Le plafond présente également des moulures et une peinture du ciel. Récemment repris par Cyril Lignac, le restaurant attire une clientèle plus en adéquation avec ce qu'est devenu le quartier aujourd'hui, c'est-à-dire une clientèle plus branchée.
Source: Paris décors. Art nouveau - Art déco… de Dominique Camus.

Les beaux quartiers

16, avenue Victor Hugo, XVIe arrondissement.
Pour clore ce chapitre consacré aux restaurants et tout autres ex-débits de boissons en tous genres, je vous présente Prunier, un pur chef-d’œuvre de l'Art déco.
Cet établissement classé date de 1925. La façade qui évoque les produits de la mer est l’œuvre d'Auguste Labouret. Tout l'intérieur est également classé, nous précise la base Mérimée.
Le livre de Dominique Camus, Paris décor. Art nouveau - Art déco…nous apprend qu'en 1872, un certain Alfred Prunier ouvre un comptoir à huîtres dans le quartier de la Madeleine. Le succès est au rendez-vous. En 1897, le fils Émile Prunier reprend l'affaire et diversifie les fruits de mer : homard, coquillages, clams etc. En 1923, Émile Prunier ouvre une succursale, Prunier Traktir avenue Victor Hugo… Lorsque sa fille reprend le restaurant, un décor entièrement consacré à la mer est conçu. L'établissement appartiendrait à Pierre Bergé et a été restauré en 1993.

Commerces d'hier et d'aujourd'hui : boulangeries-pâtisseries

J'ai recensé une trentaine de boulangeries-pâtisseries classées monuments historiques dans Paris dont en voici quelques exemples.
La plupart de ses établissements datent du début du XXe siècle et sont de style « Belle Époque » avec les écritures dorées sur fond noir. Nous verrons que malgré l’urbanisation de Paris, les devantures de boulangeries reflètent la vie rurale.

Boulangeries de l'est parisien
Angle du 85bis, rue de Charenton et du 2, rue Emilio Castelar XIIe arrondissement.

Cette boulangerie est située en rez-de-chaussée d'un immeuble datant de 1906. La devanture présente des panneaux retraçant les moissons. Ces panneaux seraient l’œuvre d'un certain « Th. Luc ».

45, rue Popincourt XIe arrondissement.

Cette boulangerie « française et viennoise » date de 1900. Les panneaux ont été réalisés par « Benoist et Fils » et représentent des scènes champêtres.

Ateliers « Benoist et Fils »
Depuis le milieu du XIXe siècle, de nombreuses boutiques ont cherché à embellir leur devanture. Les boutiquiers ont fait appel à des décorateurs. Certains décorateurs se sont spécialisés dans le commerce d'alimentation dont « Benoist et Fils » ou Thivet. C'est la raison pour laquelle on voit souvent leurs noms apparaître sur les devantures… En ce qui concerne « Benoist et Fils », la maison aurait été fondée en 1859 et aurait été très active entre 1885 et 1936 (source : Mérimée).

La boulangerie vue depuis la rue du Chemin Vert.

Ce qui est intéressant sur cette façade, ce sont les inscriptions dorées où les pains anglais et viennois sont mis à l'honneur. Depuis le XIXe siècle, ces catégories de pains deviennent de plus en plus à la mode.

28, boulevard Beaumarchais XIe arrondissement.


Au 28, boulevard Beaumarchais, on peut admirer une belle façade d'époque 1900. La boutique est entièrement classée monument historique. La céramique est l’œuvre de « Benoist et Fils ». Ici, ce sont les fleurs des champs (coquelicots et chardons) qui décorent la façade.

La boulangerie vue depuis la rue du Pasteur Wagner.
Centre de Paris : autour des Halles, du Marais et du Quartier Latin

Stohrer, 51, rue Montorgueil IIe arrondissement.
À deux pas des Halles, on peut déguster des pâtisseries, des glaces et du chocolat. Comme nous l'indique l'enseigne, cet établissement est fondé en 1730. À gauche, un panneau de la Mairie de Paris décrit l'histoire de ce lieu : en 1725, Marie Leczynska, épouse de Louis XV, demande au cuisinier-pâtissier Monsieur Stohrer de la suivre à Versailles. Cinq ans plus tard, Monsieur Stohrer ouvre sa boutique rue Montorgueil.

Sol en mosaïque de Stohrer.
Le panneau de la mairie nous apprend aussi que la décoration date de 1868 et que les peintures sont l’œuvre du peintre Paul Baudry.
Selon le livre de Dominique Camus, Paris décors. Art nouveau - Art déco…, le plafond serait l’œuvre de l'atelier Thivet.

Détail du décor de Paul Baudry.
Sur le panneau ci-dessus, le personnage tient un baba dans sa main droite — Nicolas Storher est considéré comme le créateur de cette pâtisserie — et des savarins dans sa main gauche.

Détail du décor de Paul Baudry.
L'autre personnage tient un panier de fleurs et des feuilles de laurier.

Cette volonté de décorer sa boutique en faisant appel à des décorateurs de renom était une façon de se démarquer et d'attirer ainsi la clientèle.

2, rue des Barres IVe arrondissement.
En vous baladant derrière l'Hôtel-de-Ville, vous croiserez sur votre route le restaurant Chez Julien. Sa façade est intéressante car deux types d'établissements se juxtaposent. D'abord, on remarque la présence d'une grille typique du premier quart du XIXe siècle (1820 plus exactement selon la base Mérimée) d'ancien débit de boisson. Cette partie de la devanture appartenait à l'auberge Au Pigeon Blanc ou Au Deux Pigeons. Si on regarde de plus près, on constate la présence de panneaux typiques des boulangeries de type « Belle Époque » comme le montre la photo ci-dessous.

Détail du restaurant Chez Julien.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, une boulangerie aurait succédé à l'auberge.

Détail du restaurant Chez Julien.
En 1900, des panneaux réalisés par « l'atelier Gilbert » auraient été ajoutés. Ces panneaux évoquent le thème des moissonneurs, des germes de blé et des moulins.
Pour conclure sur cet établissement, on voit bien que les commerces se renouvellent. Cette tendance au changement va s'intensifier par la suite.

28, rue des Blancs Manteaux IVe arrondissement.
Cette devanture située dans le Marais est encore une ancienne boulangerie devenue restaurant. Seule la grille est classée aux monuments historiques. Le premier commerce daterait du premier quart du XIXe siècle.

Porte de l'ancienne boulangerie.
Sur la photo ci-dessus, on reconnait le blé mis en évidence sur la grille qui rappelle son ancienne activité.

29, rue des Francs-Bourgeois IVe arrondissement.
On a pu voir dans le chapitre consacré aux restaurants que les « petits commerces » étaient « mangés » par les boutiques de prêt-à-porter. Des commerces dits « de proximité » ont été les premiers a être les victimes de cette tendance. Les 29 et 23, rue des Francs-Bourgeois en sont des exemples.

23, rue des Francs Bourgeois IVe arrondissement.

Cette boutique de prêt-à-porter présente des panneaux datant de la fin du XIXe siècle de « Benoist et Fils » et d'Albert Raybaud (source : Mérimée).

15, rue de Saintonge IIIe arrondissement.


Au numéro 15 de la rue de Saintonge dans le IIIe arrondissement, un hôtel a vraisemblablement remplacé la boulangerie qui s'y trouvait depuis la fin du XVIIe siècle. C'est au XXe siècle que les ateliers « Benoist et Fils » ont posé leurs panneaux aux scènes champêtres typiques de leur travail. Le mobilier serait également d'époque (début du XXe siècle).

14, rue Monge Ve arrondissement.
Cette boulangerie pâtisserie située en plein cœur du quartier Latin met à l'honneur « Bourbonneux » — pâtissier réputé au XIXe siècle. Sur le panneau de droite, on peut lire la liste des pains vendus dans la boutique dont les biscottes qui seraient apparues dans le dernier quart du XIXe siècle et fabriquées de manière artisanale.
Détail de la boulangerie pâtisserie avec ses macarons.

Autre exemple de boulangerie de type "Belle époque" ou Art nouveau.

Boulangerie du 16, rue des Fossés-Saint-Jacques Ve arrondissement.


Détail.Détail.
Boulangeries de l'ouest parisien

53, rue de la Tour XVIe arrondissement.

En 1991, cette agence de voyage a remplacé la boulangerie qui s'y trouvait depuis le début du XXe siècle. Les panneaux champêtres sont l’œuvre de « Benoist et Fils ».

Détail avec panneaux.

Sur ce panneau, on peut lire « pains liégeois » (certainement une sorte de brioche), « pains riches » : nous sommes bien dans les beaux quartiers…

56, rue de Vanneau VIIe arrondissement.
Au 56 de la rue de Vanneau, dans le VIIe arrondissement se trouve une ancienne boulangerie à la devanture bien particulière. Même si la façade semble être de style Empire, le commerce daterait de 1910.

Détail de la boulangerie.

Détail de l'intérieur de la boulangerie.

24, rue du Commerce XVe arrondissement.
Au numéro 24 de la rue du Commerce dans le XVe arrondissement, une pharmacie a pris la place d'une ancienne boulangerie-pâtisserie-confiserie datant de 1920.

Dans ces boulangeries des beaux quartiers, on remarque que le marbre est plus présent que dans les quartiers plus modestes.

16, rue Royale VIIIe arrondissement.
Je ne m'attarderai pas trop sur Ladurée car cette pâtisserie est déjà très connue.
Ernest Ladurée crée une boulangerie en 1862 puis fait reconstruire sa boutique en pâtisserie suite à un incendie en 1871. À la fin du XIXe siècle, le peintre et affichiste Jules Chéret assure la décoration. Le cadre évoque le Second Empire. Pour tout savoir sur Ladurée, vous pouvez cliquer sur le lien.

Boulangeries de quartier : l'exemple du XIVe arrondissement.
Paris regorge de belles boulangeries de quartier classées monuments historiques. Le XIVe arrondissement en est un bel exemple (tout comme pourrait l'être le XVIIIe ou le XXe arrondissement…).

155, rue d'Alésia XIVe arrondissement (1900).

Angle du 45 avenue Raymond-Losserand et de la rue du Château XIVe arrondissement.

105 rue Vercingétorix XIVe arrondissement.


Au 105, rue Vercingétorix, dans le XIVe arrondissement, vous tomberez sur le Moulin de la Vierge. Une véritable institution puisque des succursales fleuriront dans d'autres arrondissements de la capitale. Selon le site officiel de la maison, le Moulin de la Vierge daterait de 1356 et son nom serait dû à la présence d'un moulin.
La devanture — de « Benoist et Fils », faut-il le rappeler? — date de 1907, nous précise la base Mérimée. Parmi ces cinq boutiques, trois d'entre elles sont classées monuments historiques (cf. le site officiel de la boulangerie). Dominique Camus nous apprend que la boulangerie aurait été menacée de démolition en 1977 suite à des projets d'urbanisme dans ce quartier plutôt populaire. Ce projet a été abandonné, puis la boulangerie a été classée monument historique deux années après.