lundi 25 août 2014

Commerces d'hier et d'aujourd'hui : crèmeries, laiteries et fromageries

Même s'il est encore fréquent de parler de « fromagerie », il est d'un autre temps d'évoquer la « laiterie » ou la « crèmerie ». Néanmoins, il existe encore ce type d'établissement, uniquement en façade !
On verra ce que sont devenues ces laiteries et crèmeries qui ont disparu du paysage parisien.
Tout d'abord, il faut rappeler qu'avant l'existence de nos supermarchés, vous alliez à la crèmerie lorsque vous vouliez acheter du beurre, des œufs ou du fromage.
Enfin, l'ensemble des devantures sont classées monuments historiques.

Ebel où la faïence est mise à l'honneur

13, rue Rougemont IXe arrondissement.

Le restaurant du numéro 13 de la rue Rougemont dans le IXe arrondissement a remplacé la crèmerie qui s'y trouvait auparavant. La devanture — œuvre d'Ebel — daterait du dernier quart du XIXe siècle.

147, rue Saint-Martin IIIe arrondissement (détail).

Dans le même esprit, au 147, rue Saint-Martin dans le IIIe arrondissement se trouve une ancienne crèmerie repris par une boutique de vêtements. Autre œuvre d'Ebel (voir la signature en bas à droite de la faïence) cette façade daterait de 1925 (source: Mérimée). La céramique représente une femme portant une sorte d'amphore ainsi qu'un panier à œufs dans un décor rural. Au-dessus du personnage, on distingue trois petits chats prêts à boire leur petit lait.

La Belle Époque
Tout comme les boulangeries, les façades des crèmeries classées monuments historiques présentent des décors de style Belle Époque.


202, rue Saint-Jacques VIe arrondissement.
À première vue, sur la photo ci-dessus, on voit un traiteur asiatique. En y regardant de plus près, on se rend compte que ce traiteur occupe une ancienne crèmerie. Cette boutique a été décorée par L. Mougin entre 1910 et 1927.

Détail de la crèmerie.Détail de la crèmerie.
6, rue du Pont-Louis-Philippe IVe arrondissement.

L'artisan chocolatier du numéro 6 de la rue du Pont-Louis-Philippe dans le IVe arrondissement cache une ancienne crèmerie.
La devanture est signée « R. Albert » et date de 1900. Cette façade met à l'honneur les boîtes de conserves ainsi que les légumes cuits. Les lettres sont ornées de fleurs de type « monnaie du pape », fleurs chères à l'Art nouveau.

Détail de la crèmerie.Détail de la crèmerie.

Tout comme chez « Benoist et Fils », les panneaux de « R. Albert » présentent des scènes rurales. Ici, on voit une femme en train de traire une vache entourée de canards et de poules.

Détail de la crèmerie.

Les années 30

25, rue Danielle Casanova Ier arrondissement.

Nous sommes dans les années 30 et pourtant les panneaux sont encore signés « Benoist et Fils ». Il s'agit certainement de la troisième génération de cette famille de décorateurs. Cette œuvre pourrait être l'une de leur dernière réalisation selon le livre de Dominique Camus, Paris décors. Art nouveau - Art déco. Si vous aimez le thé, la visite en vaut la peine (je vous conseille de lever le nez en l'air et d'observer le plafond si vous avez l'occasion d'y aller).
Nous sommes en pleine période « Art déco ». Les lettres sont en fer forgé plaquées sur du marbre. Ici, nous sommes dans une ancienne laiterie. Lorsque ce terme ne désignait pas le local où l'on transformait le lait, le terme de « laiterie » pouvait aussi signifier le lieu où l'on vendait des produits laitiers.

10, rue Lecourbe XVe arrondissement.

On sait que cette devanture recouverte de marbre date des années 20 ou 30. Un restaurant asiatique a remplacé la crèmerie.

124, rue Saint-Charles XVe arrondissement.

Dans le même esprit, un peu plus loin dans le XVe arrondissement, une façade de marbre et des lettres grises décorent ce magasin d'antiquités. La devanture a été installée dans les années 30 et est l’œuvre de Guittard et de Rama.

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