lundi 25 août 2014

Commerces d'hier et d'aujourd'hui : insolite

Pour cette rubrique, j'ai rassemblé quelques boutiques assez originales que l'on peut croiser encore dans la capitale.

10, rue Tiquetonne, IIe arrondissement.
Il s'agit de l'unique façade connue de marchands de bouchons de liège selon le livre de Dominique Lesbros dans Curiosités de Paris. L'inventaire insolite des trésors minuscules (2012). Cette façade daterait de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle (source : base Mérimée). Malgré son inscription aux monuments historiques et une restauration assez récente, on peut voir que la partie droite de la base a été amputée assez récemment.

334, rue Saint-Honoré, Ier arrondissement.

L'immeuble du 334, rue Saint-Honoré dans le Ier arrondissement date de la fin du XVIIe siècle mais il est difficile de dater la boutique. La façade aux écritures dorées sur fond noir rappelle le style « Belle époque », soit le début du XXe siècle.
Il s'agit d'une papeterie-maroquinerie (seule subsiste la maroquinerie). Selon l'histoire de la maroquinerie, le terme de « maroquinerie » serait apparu au XIXe siècle et serait lié à l'invention du portefeuille (source : wikipedia). On parlait alors de maroquinerie lorsque l'on désignait le lieu où l'on vendait toutes sortes de petits objets en cuir. D'ailleurs, on remarque qu'à droite de la boutique, on peut lire les termes de « fantaisie ; piété ; luxe » et à gauche, « imprimerie ; gravure ; registres ». Il est important de rappeler qu'au XIXe siècle, la maroquinerie était réservée à une élite. Nous sommes ici dans le Ier arrondissement « de luxe ».
Enfin, autre curiosité: au-dessus du nom de la boutique trône la dédicace « À François Ier ». Serait-ce un clin d’œil au fondateur de l'imprimerie royale, notre cher roi de France ?


75, boulevard Malesherbes VIIIe arrondissement.
Boutique crée en 1880, Benneton vous propose encore aujourd'hui de vous graver vos faire-parts de mariage mais aussi des chevalières dans la plus grande tradition.
La boutique de couleur jaune et noir présente deux colonnes ioniques ainsi qu'un bas-relief en ferronnerie.



66, rue du Faubourg Montmartre IXe arrondissement.

Cette devanture bleue outre-mer dotée de mosaïques et de sculptures ne passe pas inaperçue. Il s'agit d'une ancienne maison d'hydrothérapie. Même si l'on doit aux Romains l'invention des thermes, l’hydrothérapie (l’utilisation de l'eau comme d'un remède) connaît un essor au XIXe siècle.


8, rue des Halles, Ier arrondissement.
Au 8, rue des Halles, vous croiserez peut-être ce spécialiste en dératisation avec ses cadavres de rats pendus en vitrine. Selon le site officiel, http://www.aurouze.fr, le magasin aurait été crée en 1872 par un certain Étienne Aurouze.

Les souris dansent. Pour combien de temps encore ?
Selon le livre de Sybil CANA et de Bruno CABANI, Paris. Boutiques de toujours. Leur histoire et leur âme, en 1925 l'ancienne boutique qui s'appelait autrefois Le Renard Blanc s'est installée en plein cœur des Halles. Un hasard ? Pas tout à fait puisque l'on doit à M. Aurouze l'invention de graines et de nombreux autres pièges permettant ainsi de détruire les animaux qui gênaient les nombreux commerçants du quartier. On lui doit notamment, les « graines diaboliques », la « colle du diable » ou encore la « poudramor ». Sans oublier les tapettes à souris dont certaines ont été brevetés et exportées.

Depuis les années soixante-dix, la concurrence des insecticides et le départ des commerçants du marché des Halles partis en 1969 pour Rungis ont poussé les petits-enfants Aurouze — qui ont repris la boutique — à se lancer dans des produits écologiques.

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