dimanche 24 décembre 2023

DEMEURES DE PARISIENS CELEBRES : Introduction


Flamme de la Liberté, place Diana XVIe arrondissement

Les gens célèbres fascinent et suscitent la curiosité. Il suffit de voir tous les touristes que l'on croise au cimetière du Père-Lachaise.

Ainsi, la princesse de Galles, Lady Diana n'a jamais été parisienne et n'a vraisemblablement jamais vécu dans la capitale mais elle y est décédée sous le pont de l'Alma à proximité de cette flamme en 1997. Aujourd'hui, de nombreux touristes se pressent sur cette place devenue un lieu de culte associé à la princesse de Galles, la "princesse des cœurs". Pourtant, à l'origine, la torche est un cadeau du journal Herald Tribune symbole de l'amitié franco-américaine selon le site de l'Office de tourisme de Paris. Construite en 1987, ce monument parisien est une réplique de la flamme de la statue de la Liberté. 

Même dans la mort, certaines icônes sont associées à d'étranges cultes. Qu'elles soient intellectuelles ou populaires, les célébrités attirent. 

Ce que ce thème n'est pas…

Si vous voulez savoir à tout prix où habite Kim Kardashian ou Xavier Niel, passez votre chemin. Ce thème n'est pas un carnet d'adresse VIP dans le but de jouer les paparazzis. Toutes les célébrités dont il est question ici ne sont plus de ce monde.

Ce thème n'est pas l'inventaire non plus de toutes les personnes connues qui ont leur plaque apposée sur un mur avec la mention  "a habité cet immeuble" - parfois juste pour quelques mois ou quelques années - car on en trouve énormément à Paris.

Plaque de la rue Agar, XVIe arrondissement

En outre, ce thème ne recouvre pas toutes les célébrités ni tous les quartiers de Paris. La ville lumière a attiré tellement de personnes célèbres - écrivains, hommes politiques, compositeurs, danseurs, architectes, peintres, sculpteurs etc. - qu'il est impossible d'évoquer tout le monde. Qui plus est, j'ai été confrontée cette année à la fermeture de certains musées tels que le musée Pasteur, le musée Edith Piaf et la toute nouvelle maison Gainsbourg lors de mes pérégrinations photographiques. 

Ce que ce thème est…

Ce thème vous propose de découvrir quelques adresses où ont vécu de nombreuses personnalités à Paris et pour certaines où elles reposent aujourd'hui.

On remarquera que les écrivains sont un peu surreprésentés par rapport aux scientifiques (ces derniers pourront peut être faire l'objet d'un thème ultérieur, histoire qu'ils aient aussi leur place!) et ce n'est pas un hasard ni volontaire car le mythe du Paris littéraire a bien existé. 

En outre, une grande place est accordée aux cimetières car on y croise du beau monde et les cimetières à Paris sont plus considérés comme des musées en plein air que comme de simples nécropoles.

Enfin, j'ai essayé de respecter une certaine parité : Parisiens et Parisiennes célèbres.

Je vous propose de vous balader d'abord dans l'Ouest parisien avec ses immeubles haussmanniens et ses maisons-musées. Puis de visiter la rive gauche avec son quartier des ministères et Saint-Germain-des-Prés sans oublier le cimetière du Montparnasse. Un bref passage du côté du Vieux Paris est également abordé. Puis, nous nous orienterons à l'Est et son incontournable cimetière du Père-Lachaise. Nous terminerons notre balade people plus au Nord de Paris et plus précisément dans le quartier de la Nouvelle Athènes et Montmartre.


Bibliographie


Ouvrages et œuvres


* Claire LEMONNIER, Elles ces Parisiennes. Promenade à la rencontre de femmes d'exception, Parigramme (2018)

* (Dir) Eric FAUGUET, Maisons célèbres. Écrivains artistes philosophes musiciens scientifiques, Les itinéraires patrimoine culture environnement (2015)

* Francis LECOMPTE et Alexandre GRENIER, Paris et ses écrivains, Les Essentiels du Patrimoine, Editions Massin (2015)

* Francis LECOMPTE et Alexandre GRENIER, Paris et ses musiciens, Les Essentiels du Patrimoine, Editions Massin (2017)

* Francis LECOMPTE, Noémie LE GUERN-MAGUER, Paris, ses savants et ses inventeursLes Essentiels du Patrimoine, Editions Massin (2018)

Jacques HILLAIRET, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de Minuit, 9e édition (1985)

(Dir) Roseline de AYALA, Dictionnaire historique de Paris, Le Livre de Poche, La Pochotèque (2013)

* Jacques BAROZZI, Secrets des cimetières de ParisLes Essentiels du Patrimoine, Editions Massin (2012)

* Madame de Sévigné, "Je vous écris tous les jours…" Premières lettres à sa fille, Collection Folio, Gallimard (2019)

* Dominique Bona, Berthe Morisot. Le secret de la femme en noir. Le Livre de Poche, Grasset (2019)


Dans la presse


* "Gréco, Vian, Prévert... Quand le Tout-Paris festoyait dans la cave du Tabou", de Charles de Saint-Sauveur, publié dans Le Parisien, le 27/09/2020

* "Les rues mythiques de Paris : le boulevard Saint-Germain, l'artère la plus chère de France", de Sébastien Thomas, publié dans Le Parisien, le 21/01/2022

* "On a repeint le mur de Gainsbourg", publié dans Le Parisien, le 02/07/2013

* "À Paris, la rue Daguerre pleure Agnès Varda", publié dans de Céline Carez, Le Parisien, le 29/03/2019

* "Patrimoine à Paris : carrément royale, la place des Vosges !", de Bénédicte Agoudetsé, publié dans Le Parisien, le 01/10/2022

* "À Montmartre avec Orlando, le frère de Dalida : "Le mercredi, les enfants lui chantaient ses chansons", d'Eloïse Duval, publié dans Le Parisien, le 30/04/2022

* "La marquise de Sévigné hôte illustre du Marais", de Danielle Chadych, publié dans Paris. De Lutèce à nos jours, n°10 septembre-octobre-novembre 2015

* "Sur la tombe d'Oscar Wilde : des fleurs plutôt que des baisers rouges", publié dans L'Express, le 30/11/2011

* "Chez Dalida, dans sa maison cachée sur les hauteurs de Montmartre", de Fanny Guénon des Mesnards, publié dans AD le 23/02/2023


Sur Internet

* Base POP (Plateforme Ouvert du Patrimoine)

* Paris.fr

* Plan Local de l'Urbanisme (PLU) 

* Culture.gouv.fr

* Servicehistorique.sga.defense.gouv.fr

*  Parisjetaime.com (site officiel de l'Office de tourisme de Paris)

* Data.bnf.fr

* France3-regions.francetvinfo.fr


Podcasts

* Radiofrance.fr : "Madeleine Vionnet ou la haute-couture libre", Autant en emporte l'Histoire, Stéphanie Duncan, Emmanuelle Fournier, Juliette Goux, diffusé le 02/05/2021

* Radiofrance.fr/franceculture : « Gainsbourg, rue de Verneuil, tout est presque resté tel quel trente ans après sa disparition », par Benoît Grossin, publié le 02/03/2021 

* Youtube.com : "Découverte : le Père-Lachaise, un cimetière vivant", Météo à la carte

* INA.fr, "La tombe de Jim Morrison au Père Lachaise : un lieu de culte intemporel", publié le 02/07/2021

Paname autour de la Nouvelle Athènes, Lucie Lagoutte, publié le 26/06/2023

Brochures et autres

* Documentation du musée Clémenceau

* Documentation de la Maison de Balzac

* Documentation de la Maison d'Auguste Comte

Documentation de la Maison de Victor Hugo

* Panneaux de la Ville de Paris


Panneau Ville de Paris




Au fil de la lecture, des liens hypertextes vous sont proposés. Certains mènent à la page Wikipédia consacrée à la biographie d'une célébrité ou d'un artiste qui l'a représentée, d'autres font référence à des thèmes déjà abordés dans ce blog. 

















DEMEURES DE PARISIENS CELEBRES : L'Ouest parisien

 Notre balade commence par le Triangle d'or, aux alentours des Champs-Élysées et la partie la plus huppée du XVIe arrondissement au nord de la Muette. 

Autour des Champs-Elysées

De célèbres peintres, écrivains et figures de la mode ont vécu autour du quartier des Champs-Elysées.

Berthe Morisot (1841-1895)

40, rue Paul Valéry, XVIe arrondissement

Dominique Bona dans son ouvrage Berthe Morisot. Le secret de la femme en noir nous apprend que Berthe Morisot et son mari Eugène Manet achètent un terrain et font construire un immeuble situé rue de Villejust - ancien nom de la rue Paul Valéry - en 1882. D'après le nom sur la façade, l'architecte serait un certain J. Moritz. Le couple et leur fille vont occuper deux étages nous précise la biographe. Derrière cette façade, on peut deviner un petit jardin et l'atelier de la peintre. C'est ici que le couple reçoit leurs amis artistes (Mallarmé, Whistler, Caillebotte, Mary Cassat, Degas etc.)
À la mort d'Eugène Manet, Berthe Morisot doit quitter son hôtel particulier pour des raisons financières mais le conserve pour le faire louer.

10, rue Weber, XVIe arrondissement

C'est en 1892 que Berthe Morisot et sa fille Julie s'installent au 10, rue Weber (photo ci-dessus). Ainsi, l'impressionniste peut peindre au bois de Boulogne situé juste à côté.  Au dernier étage de cet immeuble, Berthe Morisot y installe son atelier nous précise Dominique Bona. Cette adresse sera la dernière demeure de Berthe Morisot soit jusqu'en 1895. 


Plaque du 40, rue Paul Valéry

Revenons au 40, rue Paul Valéry. Toujours selon la biographe de Berthe Morisot, à la mort de l'artiste, sa fille Julie retourne dans l'immeuble particulier hérité de ses parents. Elle y installe ses cousines. Julie Manet épouse un certain Ernest Rouart (issu d'une famille de collectionneurs). L'une de ses cousines Jeannie Gobillard épouse l'écrivain Paul Valéry. Les couples vont habiter l'immeuble.


40, rue Paul Valéry (détail)





Selon le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet, des appartements appartiendraient toujours aux descendants. L'édition du dictionnaire date de 1985 ; toutefois, comme on peut le constater près de la porte cochère, l'atelier Rouart est toujours là.


Marcel Proust (1871-1922)

102, boulevard Haussmann, VIIIe arrondissement

S'il y a un écrivain qui n'a connu que les beaux quartiers, c'est bien Marcel Proust. L'écrivain a grandi essentiellement dans le XVIe arrondissement avant de s'installer dans un petit studio situé au 102, boulevard Haussmann dont on peut voir la façade qui abrite une banque aujourd'hui sur la photo ci-dessus.
Selon Francis Lecompte dans son ouvrage intitulé Paris et ses écrivains, il s'agirait d'une maison familiale. 
Cette façade présente des colonnes ioniques autour d'une porte monumentale. La plaque nous précise que Marcel Proust y aurait vécu de 1907 à 1919. Toutefois, Francis Lecompte et l'historien Jacques Hillairet évoquent plutôt l'année 1906 comme date d'entrée dans l'immeuble. Il est fort possible qu'à l'époque de Marcel Proust la façade ait été différente car on peut lire en haut à droite "Delolme architecte 1925".
Selon Jacques Hillairet, Marcel Proust aurait été expulsé de son studio suite au rachat de l'immeuble par la banque Varin Bernier dont on peut lire le nom sur la façade. Le site de la BNF confirme que cette banque fait partie du groupe CIC.

8bis, rue Laurent Pichat, XVIe arrondissement

En 1919, Marcel Proust est hébergé chez son ami Jacques Porel, fils de la comédienne Réjane au 8bis, rue Laurent Pichat pour quelques mois avant de s'installer rue de l'Amiral Hamelin jusqu'à sa mort dans un petit pied à terre selon Jacques Hillairet. 


Plaque du 8bis, rue Laurent Pichat

Victor Hugo (1802-1885)

124, avenue Victor Hugo, XVIe arrondissement


Selon Francis Lecompte dans son ouvrage intitulé Paris et ses écrivains, Victor Hugo se serait installé au 50, avenue d'Eylau (ancien nom de l'avenue Victor Hugo) en 1878. En 1881, l'avenue est rebaptisée "avenue Victor Hugo" du vivant de l'auteur (ce qui est extrêmement rare). Sur cette façade typiquement haussmannienne, on remarque la présence d'un mascaron qui représente l'écrivain avec la main sur sa tempe - l'œuvre d'un certain Fonquergne selon Jacques Hillairet dans son dictionnaire. L'auteur des Misérables y meurt en 1885. Toutefois, Jacques Hillairet nous apprend que l'immeuble qu'a connu Victor Hugo aurait été démoli en 1909 tandis que la façade de Pierre Humbert que nous voyons sur la photo indique l'année 1907. 
Et non, Victor Hugo ne contemplait pas son portrait lorsqu'il rentrait chez lui ! Nous aurons l'occasion d'évoquer une autre adresse où a vécu Victor Hugo dans un autre quartier.

Les sœurs Callot et Madeleine Vionnet avenue Montaigne

41, avenue Montaigne, VIIIe arrondissement

D'après le Dictionnaire historique de Paris, l'avenue Montaigne devient dans les années 1930 l'un des lieux privilégiés de la haute-couture française. Les grands noms de la mode s'appellent notamment Poiret, Chanel, Jeanne Lanvin et les sœurs Callot.
Selon le site du ministère de la culture, l'entreprise des sœurs Callot est en plein essor dès la Belle époque : les sœurs Callot participent notamment à l'Exposition universelle de 1900 et leurs dentelles se sont exportées jusqu'aux États-Unis. Hélas, avec la crise de 1929, l'entreprise va être rachetée à la fin des années 1930 avant de fermer définitivement dans les années 1950. 

34, avenue Montaigne, VIIIe arrondissement

Autre figure de la mode haute couture dont la plaque figure encore sur le trottoir de l'avenue Montaigne, Madeleine Vionnet (1876-1975). Selon l'ouvrage de Claire Lemonnier Elles ces Parisiennes. Promenade à la rencontre des femmes d'exception, Madeleine Vionnet exerce d'abord chez les sœurs Callot avant de créer sa propre maison de couture dès 1912. Madeleine Vionnet est connue pour avoir moderniser la mode : elle retire la gaine, le corset et pratique la couture de biais. Ses collections sont présentées par des modèles pieds nus.

En outre, Madeleine Vionnet s'est attachée à ce que ses employées puissent bénéficier de bonnes conditions de travail et d'avantages sociaux, et ce bien avant les lois de 1936. La couturière crée également le copyright pour protéger ses créations d'éventuelles copies selon Sophie Kurkdjian que l'on peut entendre dans le programme "Autant en emporte l'Histoire" sur France Inter, Madeleine Vionnet, où la haute-couture libre. 


Quartier de la Muette

Des noms de la politique, de la littérature et du sport ont vécu dans le sud-ouest parisien.

Georges Clemenceau (1841-1929)

8, rue Benjamin Franklin, XVIe arrondissement

Vous avez la possibilité de visiter le dernier appartement où a vécu Georges Clemenceau. L'appartement du journaliste et homme politique est classé Monument historique et est labellisé "Maison des Illustres" comme nous l'indiquent les deux logos rouges à gauche de la photo. 


Salle à manger

Selon l'œuvre d'Eric Fauguet Maisons célèbres. Écrivains artistes philosophes musiciens scientifiques, Georges Clemenceau s'y serait installé dès 1895 soit juste après l'affaire de Panama. Celui que l'on surnommait le Tigre y aurait rédigé ses articles consacrés à Dreyfus de 1899 à 1903.


Détail de la salle à manger

Selon la documentation du musée, l'appartement de Georges Clemenceau est devenu un musée en 1931 grâce à un admirateur - un certain James Stuart Douglas - et propriétaire de l'immeuble. 


Commode avec calendrier

Le dernier logement de Georges Clemenceau serait resté intact puisque les descendants auraient accepté de laisser l'essentiel des meubles et objets. Le calendrier que l'on voit ci-dessus s'arrête à la date du 24 novembre 1929, soit le jour de la mort de Georges Clemenceau.


Bureau

Malgré ses mandats politiques, Georges Clemenceau refuse ses logements de fonction et préfère travailler dans son bureau en forme de fer à cheval situé dans sa salle de travail. 


Lit

Le lit avec des ornements asiatiques présente un dragon. Le mobilier, notamment le lit et le grand 
bureau seraient l'œuvre de l'ébéniste Gabriel Viardot.

Bureau de la chambre

Dans sa chambre, l'homme politique dispose également d'un petit bureau pour pouvoir y travailler à toute heure.


Honoré de Balzac (1799-1850)

47, rue Raynouard, XVIe arrondissement

L'écrivain Honoré de Balzac a connu de nombreuses adresses aujourd'hui disparues excepté son pavillon que l'on peut aujourd'hui visiter. Outre les raisons financières, l'écrivain se serait installé au 47, rue Raynouard dès 1840 afin d'être au calme et suffisamment proche de Paris car nous sommes à cette époque-là dans le village de Passy et non encore à Paris, nous précise Eric Fauguet dans son ouvrage intitulé Maisons célèbres. Écrivains artistes philosophes musiciens scientifiques .



Maison avec vue sur le jardin

En plus du calme de la campagne, l'écrivain dispose d'un magnifique jardin. Dans les années 1840, il ne faut pas oublier que la tour Eiffel n'existe pas encore ainsi que la plupart des immeubles qui ont été construits a posteriori
Selon le panneau de la Ville de Paris, Honoré de Balzac y aurait séjourné jusqu'en 1847 sous le pseudonyme de "M. de Breugnol". Jacques Hillairet précise que le logement que l'on peut visiter aujourd'hui a été remodelé.


Cabinet de travail

Le musée nous permet d'admirer le cabinet de travail de l'écrivain. On peut y voir la table de travail et le fauteuil en bois de noyer.
On remarque à droite de la photo ci-dessus, la présence d'une porte asiatique en marqueterie accrochée au mur. Selon la documentation du musée, cette porte proviendrait de l'hôtel de Balzac acquis par l'auteur de La Comédie humaine dès 1846.

Cheminée du cabinet de travail

On observe une cheminée qui daterait du Second Empire selon Eric Fauguet, dans son ouvrage intitulé Maisons célèbres. Écrivains artistes philosophes musiciens scientifiques.


Illustration de l'Hôtel de Balzac par Dargaud


Sur la photo ci-dessus, on aperçoit un tableau qui représente l'ancien hôtel de Balzac. Selon la documentation de la Maison de Balzac, l'hôtel de Balzac situé rue Fortunée (actuelle rue Balzac) aurait été détruit en 1890.

D'après l'ouvrage d'Eric Fauguet, la maison de Balzac est classée Monument Historique en 1913.

Aujourd'hui, la maison-musée labellisée Maison des Illustres abrite une association qui met en avant toute l'œuvre d'Honoré de Balzac et met à disposition une bibliothèque pour les chercheurs.


Suzanne Lenglen (1899-1938)

65, rue du Ranelagh, XVIe arrondissement

Selon l'ouvrage intitulé Elles, ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception, la talentueuse joueuse de tennis Suzanne Lenglen serait née au 65, rue du Ranelagh (ou au hameau situé juste à côté, les sources ne sont pas très claires). 


Détail de la façade

Dès son plus jeune âge, Suzanne Lenglen, encouragée par son père entraîneur, joue au tennis. Elle remporte à l'âge de 15 ans son premier tournoi de Roland Garos. En plus de développer de nouvelles techniques de jeu, elle ose porter des tenues plus légères et colorées. 
On peut imaginer que Suzanne Lenglen devait disposer de très bonnes conditions matérielles et financières pour exercer son talent lorsque l'on observe l'immeuble cossu qu'elle a connu. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, l'immeuble somptueusement décoré présente des guirlandes de fruits et de fleurs, des mascarons ainsi qu'une fine ferronnerie…


Cimetière de Passy

Pour clore ce chapitre sur le très chic ouest parisien, je vous propose un bref passage au cimetière de Passy où l'on peut croiser du beau monde.

Pavillon d'accueil du cimetière de Passy

Selon Jacques Barozzi dans son ouvrage intitulé Secrets des cimetières de Paris, la plupart des cimetières que l'on peut arpenter datent de l'Empire, soit le début du XIXe siècle. Celui de Passy date de 1820 et est annexé à la Ville de Paris en 1860. Le pavillon que l'on observe dans la photo ci-dessus date des années 1930 nous précise le panneau de la Ville de Paris.


Sépulture de Marcel Dassault

Ce cimetière à la particularité d'abriter des familles plutôt bourgeoises, des industriels, des personnes issues de la finance. On y trouve particulièrement des pionniers de l'aviation, notamment Henri Farman dont on aperçoit la tombe sur la photo ci-dessous, Maurice Bellonte et Dieudonné Costes. La sculpture funéraire serait l'œuvre de Paul Landowski selon l'œuvre de Jacques Barozzi. On voit l'aviateur manœuvrer son biplan.

Tombe d'Henri Farman

Néanmoins, on y dénombre quelques artistes comme le couple Edouard Manet et Berthe Morisot, Réjane mais aussi des écrivains comme Jean Giraudoux ou le journaliste Henri Fouquier.


Tombe d'Henry Fouquier

Enfin, on constate qu'à travers les personnes célèbres, le cimetière de Passy reflète ses anciens habitants de l'ouest parisien ou bien des personnes liées à ces beaux quartiers tel que Robert Mallet-Stevens qui a pas mal construit dans le XVIe arrondissement. 

Pour en savoir plus sur Robert Mallet-Stevens et les ateliers d'artistes qu'il a construit, c'est 👉 ici.

Tombe de Robert Mallet-Stevens

D'autres artistes à découvrir figurent dans ce cimetière qui n'est pas désagréable et peut se visiter en une seule fois. Néanmoins, parmi tous les cimetières que j'ai arpenté à Paris, le cimetière de Passy est particulièrement bruyant. En effet, ce cimetière à la particularité d'être juxtaposé à la place du Trocadéro avec une forte circulation automobile.


DEMEURES DES PARISIENS CELEBRES : Rive gauche

 Notre promenade people se poursuit autour des quartiers de Saint-Germain-des-Prés, du Montparnasse et de ses alentours, puis du quartier dit "des Ministères".

Saint-Germain-des-Prés

Métro Saint-Germain-des-Prés

Notre balade commence par le métro et plus précisément à la station de la ligne 4, Saint-Germain-des-Prés. 

Station de métro de Saint-Germain-des-Prés

Intéressons-nous à la fresque intitulée Le mythe Saint-Germain : un lexique amoureux qui présente le quartier ou plutôt son passé. Dès notre arrivée dans le métro, nous tombons nez à nez sur cette fresque qui évoque l'esprit de Saint-Germain-des-Prés, en tout cas celui de l'après-guerre car depuis quelques décennies, le quartier a changé un peu de visage.

Léopold Sédar Senghor

Depuis le XIXe siècle, Paris est au cœur de nombreux romans notamment à travers les œuvres de Balzac, Zola… Au XXe siècle, le mythe du Paris littéraire va se poursuivre au moins jusque dans les années 1960 nous précise le Dictionnaire historique de Paris.


Miles Davis et Juliette Gréco

Mis à part les écrivains, le quartier de Saint-Germain-des-Prés va attirer dans les années 1950 des artistes de jazz qui se retrouvent au Tabou (aujourd'hui disparu), cave où l'ou pouvait croiser Boris Vian, des jazzmen américains et Juliette Gréco autre figure du quartier, nous précise Charles de Saint-Sauveur dans un article du journal Le Parisien.


Simone de Beauvoir

Le couple le plus emblématique de ce quartier est Jean-Paul Sartre (1905-1980) et Simone de Beauvoir (1908-1986). Les deux intellectuels se retrouvent au Café de Flore - qui possède son poêle à charbon pendant la Seconde Guerre mondiale - ou bien à la brasserie Les Deux Magots selon Francis Lecompte dans son ouvrage intitulé Paris et ses écrivains

Café de Flore

Toujours selon Francis Lecompte, Jean-Paul Sartre est contraint de quitter son appartement de la rue Bonaparte en 1962 à cause de ses prises de positions en faveur de l'indépendance de l'Algérie.


42, rue Bonaparte où à vécu J.-P. Sartre jusqu'en 1962

En l'an 2000, la mairie de Paris décide de rendre hommage au couple en rebaptisant la place Saint-Germain-des-Prés, place "Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir".


Place Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir


Marguerite Duras (1914-1996)

5, rue Saint-Benoît, VIe arrondissement

D'après Francis Lecompte dans son ouvrage consacré aux écrivains Parisiens, Marguerite Duras, née en Indochine, emménage au numéro 5, de la rue Saint-Benoît dès 1942. L'écrivaine s'installe au 3e étage et a ses habitudes dans le quartier. 

4, rue Saint-Benoît, VIe arrondissement


Marguerite Duras fréquente, entre autres, le restaurant Le Petit Saint-Benoît (photo ci-dessus). Même si elle conserve cette adresse jusqu'à sa disparition en 1996, l'auteure de l'Amant préfère Trouville à Paris car elle souvent importunée par des groupies qui viennent frapper à sa porte.

Serge Gainsbourg (1928-1991)

5bis, rue de Verneuil, VIIe arrondissement

Toujours dans l'univers des mots mais en chanson, le compositeur et chanteur Serge Gainsbourg est également une figure du quartier de Saint-Germain-des-Prés. 
L'auteur de La Javanaise y est décédé en 1991 ; toutefois la façade du 5bis, rue de Verneuil ne cesse d'être taguée si bien qu'à chaque fois que vous vous y rendez, celle-ci est toujours différente. Selon un article du Parisien, un ravalement de façade aurait eu lieu en 2013 - effaçant ainsi tous les graffitis ; néanmoins, le mur aurait été recouvert immédiatement de nouveaux graffitis… 
Le site Internet, maisongainsbourg.fr nous annonce l'ouverture de la maison-musée pour la fin septembre 2023. À l'heure où est rédigé cet article, il n'est pas encore ouvert au public et je n'ai pas encore eu l'occasion de m'y rendre.

Le photographe Tony Frank a publié un livre en 2017 intitulé 5bis, rue de Verneuil dans lequel il dévoile ses photos prises au domicile du chanteur.
Le photographe évoque la maison de Serge Gainsbourg dans le cadre d'une interview à France Culture. Selon le photographe, Serge Gainsbourg s'y serait installé dès la fin des années 1960. La grille que l'on voit à droite de la photo ci-dessus n'existait pas au départ. Cette grille y aurait été ajoutée car de nombreux fans venaient sonner à sa porte… Une fenêtre aurait été murée car les badauds avaient tendance à regarder l'artiste dans son intimité.
Toujours selon Tony Frank, la maison héritée par sa fille Charlotte serait restée intacte. On peut imaginer des murs entièrement noirs et des objets placés à des endroits bien précis.
Il ne reste plus qu'à réserver son billet pour visiter la maison-musée !


Auguste Comte (1798-1857)

Salon

Un peu plus à l'est de Saint-Germain-des-Prés et plus précisément dans le quartier de l'Odéon, se trouve la maison d'Auguste Comte que vous pouvez visiter.

Salle à manger

Au numéro 10 de la rue Monsieur le Prince (VIe arrondissement), au deuxième étage, le dernier appartement du philosophe Auguste Comte a été entièrement reconstitué dans les années 1960 nous indique la documentation de la Maison d'Auguste Comte. 
Les meubles en bois d'acajou que l'on voit sur les photos auraient été achetés par Auguste Comte.

Cabinet de travail

En 1848, Auguste Comte crée la Société positiviste et reçoit dans cette pièce l'ensemble de ses membres. 
Tête néphrologique

Au-dessus de la cheminée du cabinet de travail, on distingue une tête néphrologique qui indiquerait les fonctions de chaque partie du cerveau selon le médecin Franz Joseph Gall (auteur du mythe de la "bosse des maths") qu'admire Auguste Comte. 

Salle de cours

Auguste Comte, polytechnicien est connu pour avoir enseigné les mathématiques dans son appartement. Toujours selon la documentation de la Maison d'Auguste Comte, le tableau noir serait d'origine.


Chambre à coucher

C'est dans sa chambre que le philosophe serait mort, probablement d'un cancer de l'estomac. À droite de la photo, on remarque la présence de la redingote et du chapeau haut de forme du philosophe seuls vêtements conservés d'Auguste Comte.

Camille Saint-Saëns (1835-1921)

14, rue Monsieur-le-Prince, VIe arrondissement

Selon Jacques Hillairet dans son Dictionnaire historique des rues de Paris, le compositeur Camille Saint-Saëns aurait habité le numéro 14 de la rue Monsieur-le-Prince de 1876 à 1889.
Le compositeur habite un immeuble néo-Louis XIII éclectique de la première moitié du XIXe siècle nous précise la documentation du PLU. 
Ce que l'on remarque en premier est sa porte en bois sous forme d'arcade avec un mascaron au-dessus. On observe également deux sculptures. La figure de gauche représente une figure féminine qui étudie. À ses pieds on voit une miniature d'Athéna, déesse que l'on associe à la sagesse. Alors que la figure de droite, dans une posture plus lascive a déjà laissé tomber son livre. Ces deux figures seraient une représentation du vice et de la vertu.


Café Les Deux Magots

En début de chapitre, nous avons vu dans le métro comment le passé du quartier de Saint-Germain-des-Prés était illustré. Il s'agit bien du passé car les librairies qui caractérisaient le quartier autrefois sont désormais remplacées par des boutiques de luxe. Sans oublier le prix au mètre carré (le boulevard Saint-Germain serait, selon un article du Parisien, l'artère la plus chère de France) qui concentre une population particulièrement aisée.

Montparnasse et ses alentours

À l'aube du XXe siècle, le quartier du Montparnasse va attirer de nombreux artistes - français et étrangers. Parmi ces artistes, on y croise Fernand Léger, Ossip Zadkine, Guillaume Apollinaire, Amedeo Modigliani, Pablo Picasso, Tsuguharu Foujita…

Gertrude Stein (1874-1946)

27, rue de Fleurus, VIe arrondissement

Selon Claire Lemonnier dans son ouvrage intitulé Elles ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception, on apprend que l'écrivaine Gertrude Stein s'installe à Paris au 27, rue de Fleurus dans le VIe arrondissement avec son frère. Ils vont accueillir de nombreux artistes notamment américains : Ernest Hemingway et Francis Scott Fitzgerald. Devenue collectionneuse, Gertrude Stein côtoie les peintres dont Pablo Picasso qui l'immortalise dans son portrait.

Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, l'écrivaine habite un immeuble de type post-haussmannien construit par Gabriel Pasquier en 1894 (comme nous l'indique l'immeuble). Au-dessus de la porte d'entrée, on observe un mascaron qui représenterait Hercule protégé par son manteau en peau de lion de Némée.


Entrée du 27, rue de Fleurus, VIe arrondissement


Françoise Sagan (1935-2004)

25, rue d'Alésia, XIVe arrondissement

Dans les années 1970, l'écrivaine Françoise Sagan habite rue Guynemer à proximité du jardin du Luxembourg. Elle est reconnue dans la rue et décide de quitter son appartement pour un quartier plus discret, rue d'Alésia nous précise Claire Lemonnier dans son œuvre consacrée aux Parisiennes. 

L'écrivaine et sa compagne Peggy Roche emménagent dans un immeuble plutôt coquet qui date de 1881. Cet immeuble, érigé par un certain Henry L. Duchesne selon le PLU est pourvu d'un atelier d'artiste ajouté en 1890.

Détail de l'immeuble

La façade de l'immeuble est dotée de sculptures présentant des scènes bucoliques entrecoupées de pilastres corinthiens.

Georges Brassens (1921-1981)


9, impasse Florimont, XIVe arrondissement

Georges Brassens, né à Sète mais Parisien pendant de nombreuses années, a connu essentiellement les XIVe et XVe arrondissement selon le site Internet de la Ville de Paris qui retrace sa biographie.
On apprend notamment que le chanteur aurait vécu au 9, impasse Florimont pendant 22 ans, de 1944 à 1966 chez un couple, Jeanne Le Bonniec et Marcel Planche, sans oublier les chats !

Détail de la façade

Georges Brassens s'installe dans cette impasse discrète mais facilement accessible. Vous ne pouvez pas la rater, la Ville de Paris, qui manifestement aime l'artiste, ayant posé une affiche contre le mur visible depuis la rue d'Alésia.


Affiche de la Ville de Paris

Par la suite, l'artiste se serait installé rue Santos-Dumont dans le XVe arrondissement.

Buste de Georges Brassens

Aujourd'hui, un parc porte son nom dans le XVe arrondissement pour lui rendre encore un dernier hommage.

Agnès Varda (1928-2019)

86, rue Daguerre, XIVe arrondissement

Dans la palpitante rue Daguerre vivait la réalisatrice de la Nouvelle vague, Agnès Varda. La maison, plutôt discrète et moderne est entièrement couverte de rose. Selon Claire Lemonnier dans son ouvrage Elles ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception, la réalisatrice aurait vécu à cette adresse de 1951 jusqu'à sa mort en 2019.
À sa mort, de nombreux voisins sont venus lui rendre hommage car Agnès Varda était une figure discrète et appréciée du quartier.

Maryse Bastié (1898-1952)

23, rue Froidevaux, XIVe arrondissement

Juste en face du cimetière du Montparnasse, on remarque la présence d'un immeuble de style Art déco. Selon Claire Lemonnier dans son ouvrage consacré aux Parisiennes célèbres, l'aviatrice Maryse Bastié y aurait habité.

Détail

Sur la façade, une plaque confirme bien cette information. En-dessous on peut y lire le nom de l'entrepreneur, Auclair. Le PLU nous apprend que l'immeuble date de 1929 et que l'architecte est un certain G. Grimberg. 

Maryse Bastié fait partie des pionnières de l'aviation. Détentrice de nombreux records dès la fin des années 1920, Maryse Bastié entre à la Croix rouge pendant la seconde guerre mondiale et s'engage comme aviatrice pour l'Armée de l'Air - ce qui est exceptionnel pour une femme à cette époque - selon le site du Ministère de la Défense.

Cimetière du Montparnasse

Cimetière du Montparnasse, XIVe arrondissement

D'après Jacques Barozzi, dans son ouvrage Secrets des cimetières de Paris, le cimetière du Montparnasse ouvre ses portes en 1824. À cette date, la nécropole appartient à la ville de Montrouge avant que le quartier ne soit annexé à la capitale en 1860. 

Sculpture funéraire conçue par Niki de Saint-Phalle


Le cimetière du Montparnasse comptabilise environ 300.000 sépultures. La nécropole a la particularité d'abriter des personnes qui ont habité le quartier, des personnes qui se sont illustrées dans le domaine de l'édition, des intellectuels et c'est un cimetière où l'on voit fleurir des sculptures funéraires plus modernes et colorées. C'est le cas notamment de la tombe d'un certain Ricardo sur laquelle on aperçoit une sculpture de Niki de Saint-Phalle (photo ci-dessus). Enfin, c'est aussi un "cimetière-musée" qui attire de nombreux touristes.


Tombe de Louis Hachette

Le cimetière du Montparnasse regorge de tombes d'éditeurs-libraires comme celle de Pierre Larousse ou Louis Hachette (1800-1864) que l'on peut voir sur la photo ci-dessus.
Il faut savoir qu'au XIXe siècle, l'éditeur est aussi libraire - on ne fait pas encore forcément la différence entre celui qui gère la chaîne de production et celui qui vend les livres nous informe le Dictionnaire historique de Paris
Jusqu'à la fin du XXe siècle, Paris est une ville qui "produit" et qui vend des livres notamment dans le Quartier Latin. À l'aube du XXIe siècle, éditeurs et libraires quittent petit à petit ce cocon littéraire à cause de la hausse exorbitante des loyers du quartier. 


Tombe d'Honoré Champion

Son nom n'est pas forcément connu du grand public, toutefois Honoré Champion (1846-1913) est le fondateur des Éditions Honoré Champion encore en activité. En 1874, Honoré Champion ouvre sa librairie et maison d'édition consacrée aux sciences humaines et à la littérature.
Sa sculpture funéraire, conçue par Albert Bartholomé nous précise Jacques Barozzi dans son ouvrage consacré aux cimetières parisiens, représente le défunt devant les étagères de sa librairie.



Tombe de Charles Pigeon

Au cimetière du Montparnasse on croise des sculptures funéraires qui ne passent pas inaperçues comme celle de Charles Pigeon (1838-1915) qui serait la plus photographiée du cimetière. 
Le défunt est représenté à demi-allongé tenant un livre à la main tandis que son épouse est allongée sur le lit. Avec sa tête légèrement relevée et ses yeux ouverts, madame Pigeon ne ressemble pas tant que ça à une gisante. De plus, le couple semble porter des vêtements de jour. Pourquoi représenter une scène pleine de vie dans un cimetière ? 
Selon Francis Lecompte dans son œuvre Paris, ses savants et ses inventeurs, Charles Pigeon, ancien vendeur Au Bon Marché, travaille en 1875 dans une boutique qui vend des lampes à pétrole. À cette époque, ces lampes sont extrêmement dangereuses et les accidents ne sont pas rares. Charles Pigeon invente un système de sécurité qui va limiter les accidents et leur permettre d'éclairer plus longtemps, et vend ses lampes à bas prix. L'inventeur possède même un stand à l'Exposition universelle de 1900. Son invention va avoir un tel succès que son usine va tourner jusqu'en 1960. Cette lampe typique de la Belle Époque va péricliter avec la généralisation de l'électricité.
C'est peut être cette idée lumineuse qui aurait donné l'envie à l'auteur - anonyme - de cette sculpture de créer une scène de la vie courante. Seul l'ange qui veille sur la famille nous rappelle que cette sculpture est funéraire.

Tombe de Dumont d'Urville

Autre tombe qui s'impose à notre vue, celle de Jules Dumont d'Urville (1790-1842), le navigateur. 
C'est d'abord sa forme d'obélisque que l'on remarque, puis le buste de l'explorateur et enfin, le bas relief qui retrace quelques pans de la vie de Dumont d'Urville.


Détail de la sépulture

D'après Jacques Barozzi dans son ouvrage Secrets des cimetières de Paris, cette sculpture serait l'œuvre d'un certain Antoine-Laurent Dantan




Tombe de Maryse Bastié

Dans un tout autre style, Maryse Bastié, qui habitait l'immeuble de la rue Froidevaux avec vue sur le cimetière est inhumée au cimetière du Montparnasse.

Tombe de Maryse Bastié

La tombe de l'aviatrice évoque ses records et ses décorations dont la légion d'honneur. L'aile que l'on voit sur la sculpture nous fait penser à l'aile d'un avion.


Tombe d'Agnès Varda et de Jacques Demy

Agnès Varda qui a habité la rue Daguerre juste à côté du cimetière repose avec son époux Jacques Demy. On constate que la tombe du couple attire des curieux car on y trouve des traces de rouge à lèvres et des petits cœurs !

Tombe de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir

 La tombe du couple Jaques Demy et Agnès Varda n'est pas la seule à être maquillée. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, une tombe qui réunit Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir est couverte de cœurs et autres "fantaisies". Cette tombe serait l'une des plus visitées du cimetière selon Jacques Barozzi.

Plaque du 11bis, rue Victor Schoelcher, XIVe arrondissement

N'oublions pas que Simone de Beauvoir a aussi vécu juste à côté du cimetière du Montparnasse, au 11bis, rue Victor Schoelcher. Tout comme la rue Froidevaux, cette rue jouxte le cimetière.


Tombe de Serge Gainsbourg

Toujours selon l'ouvrage de Jacques Barozzi consacré aux cimetières parisiens, la tombe de Serge Gainsbourg serait également l'une des plus visitées du cimetière. Certaines personnes y déposent parfois des objets lié à l'artiste : des tickets de métro, du chou…

J'aurais pu citer d'autres tombes intéressantes du cimetière du Montparnasse. Toutefois, ce blog n'est pas un catalogue mais une première invitation au voyage. Découvrez d'autres figures des arts, des lettres, des inventeurs…D'autres sculptures plutôt inhabituelles pour un cimetière vous étonneront !

Le quartier des Ministères

Ce que l'on considère comme le quartier des ministères, des ambassades et autres bâtiments officiels correspond plus ou moins au VIIe arrondissement côté faubourg Saint-Germain et ses alentours.
Les hôtels particuliers de ce quartier appartiennent à l'origine à la grande aristocratie jusqu'à la Révolution française. Avec la Restauration sous Louis XVIII et le retour des artistocrates au XIXe siècle, les hôtels particuliers seront restitués aux propriétaires pour certains et d'autres vont être récupérés par les ministères et les ambassades selon le Dictionnaire historique de Paris. Nous allons voir ici, que certaines grandes figures de la littérature vont être associées à ce quartier.

François-René de Chateaubriand (1768-1848)

120, rue du Bac, VIIe arrondissement

Au 118-120, rue du Bac, à deux pas du Bon Marché, vous tomberez sur deux hôtels particuliers mitoyens. Il s'agit de l'hôtel de Clermont-Tonnerre et de l'hôtel Voisin. Nous sommes face à un immeuble construit en 1714 nous précise la base POP - l'immeuble est classé Monument Historique. Cet édifice, construit alors pour le compte des Missions étrangères serait l'œuvre de Claude-Nicolas Le Pas-Dubuisson. 

Détail de la façade

Les portes, qui représentent des allégories auraient été dessinées par un certain Louis Dupain. 
François-René de Chateaubriand, nous précise Jacques Hillairet dans son Dictionnaire historique des rues de Paris, aurait habité les beaux quartiers dans Paris : rue de Lille, rue des Saints-Pères, place de la Concorde, etc. En 1838 l'écrivain loue un appartement au rez-de-chaussée du 120, rue du Bac où il termine ses Mémoires d'outre-tombe avant de s'éteindre en 1848.


Comtesse de Ségur (1799-1874)

48, rue de Varenne, VIIe arrondissement

S'il y a une rue à Paris où l'on trouve plusieurs bâtiments officiels et ministères, c'est bien la rue de Varenne (Hôtel Matignon, Ministère de l'Agriculture, ambassade d'Italie…).
Cette rue a connu quelques célébrités dont Sophie Rostopchine, plus connue sous le nom de la comtesse de Ségur. L'écrivaine s'y installe en 1819 nous précise Claire Lemonnier dans son ouvrage Elles ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception. Selon le Dictionnaire de Jacques Hillairet, cet hôtel particulier aurait été érigé en 1719.

Edith Wharton (1862-1937)

53, rue de Varenne, VIIe arrondissement


Autre figure de la littérature américaine, Edith Wharton s'installe au numéro 53 de la rue de Varenne de 1910 à 1920 nous précise la plaque.

Plaque

Édith Wharton fait partie des écrivains Américains qui vivent à Paris dans la première moitié du XXe siècle comme on a déjà pu le voir précédemment avec Gertrude Stein.
 

Elsa Triolet (1896-1970) et Louis Aragon (1897-1982)

Hôtel Gouffier de Thoix, 56, rue de Varenne, VIIe arrondissement

Autres Parisiens célèbres locataires d'un appartement dans la très chic rue de Varenne, le couple Elsa Triolet et Louis Aragon. Selon l'ouvrage de Claire Lemonnier consacré aux Parisiennes célèbres, le couple se serait installé au dernier étage de l'hôtel Gouffier de Thoix entre cour et jardin (donc pas visible depuis l'extérieur). À gauche de la porte, une plaque nous informe de leur date d'arrivée dans cette annexe de l'hôtel de Matignon : de 1960 jusqu'en 1970 pour Elsa Triolet et 1982 pour Louis Aragon soit les dernières années de leur vie.
L'hôtel Gouffier de Thoix, construit en 1760 selon la base POP est classé Monument Historique.


Détail

Sur la porte, on reconnait à gauche Minerve avec sa lance et son globe. À droite, on reconnait Mars avec son casque. Nous sommes face à une façade typique du XVIIIe siècle comme la plupart des hôtels particuliers de la rue de Varenne.