dimanche 2 février 2020

3. Pastiches et anachronismes au XIXe siècle: le néo-gothique

Le style néo-gothique va s'exprimer surtout entre les années 1870 et 1914. Au dernier quart du XIXème siècle, on aime le Moyen-Âge. Selon Jean-Marc Larbodière dans son ouvrage Les hôtels particuliers parisiens, l'architecte Viollet-le-Duc ou Victor Hugo n'ont pas hésité à parler de « Moyen-Âge gothique » pour désigner le XIXème siècle.

Caractéristiques du style néo-gothique


29, rue des Marronniers, XVIème arrondissement

La brique, matériau par excellence

Comme on a pu le voir dans le style néo-renaissance, la brique qui avait disparu dès le milieu du XVIIème siècle revient et on mélange ce matériaux avec de la pierre en y ajoutant un toit d'ardoise. Au 29, rue des Marronniers, on pourrait croire que cet édifice date du début du XVIIème siècle.

Porte d'entrée

Toutefois, on y a ajouté des éléments gothiques comme on peut le voir sur la porte d'entrée avec ses petites sculptures et sa fenêtre à meneaux. Quant aux fenêtres situées en lucarne (sur la première photo), elles sont de forme pointue et le balcon situé à l'angle est pourvu de mouchettes comme aux Moyen-Âge.

45, rue Cortambert, XVIème arrondissement

Autre exemple d'hôtel particulier de style néogothique, le 45, rue Cortambert de l'architecte Léon Salvan qui a essentiellement œuvré dans le XVIème arrondissement.
Avec sa façade de briques, on retrouve des caractéristiques du style Louis XIII comme au début du XVIIème siècle. Pourtant, on retrouve également des éléments gothiques.

Fenêtre

On y trouve notamment des fenêtres en forme d'ogive. Sur la photo ci-dessus, la fenêtre est pourvue de trois colonnes très fines à chaque extrémité et des sculptures animalières viennent orner cet élément. On remarquera ici que les animaux sont des êtres fabuleux.

Détail de la façade

Autour des fenêtres, on observe des balustrades sculptées pourvues de mouchettes en forme de « S » et des ornementations. Enfin, une frise longe la partie en avant-corps de la façade. En outre, on sait que cet édifice ne date pas du début du XVIIème siècle car des lucarnes en bois blanc ont été ajoutées. Leur forme en feuille de trèfle est aussi une référence au Moyen-Âge.
Selon le Plan Local de l'Urbanisme, cet hôtel particulier aurait été construit en 1890.

Polychromie


1-3, rue Greuze, XVIème arrondissement
Autre caractéristique, le mélange des couleurs sur les façades : la blancheur au rez-de-chaussée, de la brique bariolée et un toit gris d'ardoise.
L'architecte, Eugène-Victor Tougard de Boismilon selon le PLU, a réussi à construire un hôtel particulier en tenant compte de l'angle que forme le terrain. L'étroitesse de l'édifice fait qu'il n'y a que deux pièces à chaque étage.

Porte d'entrée du numéro 1 de la rue Greuze

On peut voir à travers la photo ci-dessus l'aspect médiéval : les sculptures animalières, la forme en accolade au-dessus de la porte et la finesse des colonnettes.

Détail de la façade

Côté jardin, on peut admirer un personnage assis au centre d'un mur de pierre. On pourrait presque croire que nous sommes au Moyen-Âge mais les fenêtres sont beaucoup trop récentes. La façade de cet hôtel particulier indique l'année 1883.

Arcs brisés


26, rue Gay Lussac, Vème arrondissement

L'architecture gothique est très fine et présente de nombreuses voûtes ogivales et des formes parfois monumentales. Le néo-gothique va réutiliser ces formes et l'adapter aux matériaux modernes. Au 26, rue Gay Lussac dans le Vème arrondissement, la porte d'entrée se présente sous la forme d'un arc brisé.

Détail de la façade
La porte d'entrée est gardée par deux personnages grotesques inspirés du Moyen-Âge.
Selon l'ouvrage d'Hélène Hatte et de Frédéric Tran intitulé Paris. 300 façades pour les curieux, cette façade d'un certain Seitz daterait de 1868.

Ornementations sculptées


68, rue Ampère, XVIIème arrondissement

Au numéro 68 de la rue Ampère (rue connue pour abriter de nombreux ateliers d'artistes), on trouve un petit hôtel particulier de style néo-gothique. Érigé en 1880 selon la base Mérimée par un certain Weyher, l'édifice classé monument historique présente les caractéristiques typiques du style : des fenêtres à meneaux au rez-de-chaussé et au premier étage, un balcon pourvu de mouchettes, une porte avec une accolade et de petites sculptures aux extrémités.

Détail du balcon

Ce que l'on remarque surtout, ce sont les sculptures. Ici, on peut voir des personnages masculins, des dragons sur la frise et surtout une gargouille à chaque extrémité. La façade nous indique que l'auteur de ces sculptures est un certain Antoine Margotin .

6, rue Alfred Roll, XVIIème arrondissement

Autre exemple d'hôtel particulier néo-gothique, le 6 de la rue Alfred Roll. Selon le PLU, cet édifice aurait été construit à la fin du XIXème siècle.

Détail de la façade
Les thèmes sculptés font référence au style troubadour notamment les animaux fabuleux autour des portes, le canard au-dessus de la porte et surtout le personnage qui tourne un moulin.

Personnage de la façade

Tourelles octogonales


94, rue du Ranelagh, XVIème arrondissement

Autre caractéristique du style néo-gothique : les tourelles. Ici nous sommes en plein pastiche selon l'ouvrage d'Hélène Hatte et Frédéric Tran, Paris. 300 façades pour les curieux. On retrouve les caractéristiques de la fin du style gothique : la brique rouge qui contraste avec la pierre blanche, la porte en bois, les fenêtres à meneaux, le toit d'ardoise mais aussi les mouchettes en forme de trèfle etc. À l'intérieur de la tourelle située à gauche de l'édifice, on devine un escalier en colimaçon.
Cet hôtel particulier très proche du style Louis XII, a été construit par Auguste Duvert en 1885 pour le comte Caix de Saint-Aymour selon le PLU.

Détails anachroniques


9, rue Léo Delibes, XVIème arrondissement

Au 9, rue Léo Delibes dans le XVIème arrondissement, vous tomberez sur un édifice néo-gotique, voire néo-renaissance. L'immeuble est construit en 1894 par un certain Sergent selon le PLU.
Ici, la brique recouvre la majeur partie la façade.

Sculpture

Nous avons l'exemple d'un édifice qui montre que l'éclectisme utilise les matériaux de son époque avec des symboles que l'on associe au Moyen-Âge.

Sculpture

En effet, de nombreuses sculptures représentent des musiciens (on est en plein style troubadour) qui évoquent plus des personnages du Moyen-Âge que des contemporains de Sergent.

Détail de la façade

Sur la photo ci-dessus, outre les sculptures on aperçoit deux petites fenêtres ornées d'une accolade comme au Moyen-Age.

Balcon

Pour finir sur cette adresse, la balustrade est pourvue de mouchettes en forme de feuilles, un magnifique dragon trône sous le balcon et une gargouille veille contre les mauvais esprits… On note que les gargouilles sont placées juste au-dessus des gouttières de sorte qu'elles nous rappellent le rôle qu'avaient les gargouilles au Moyen-Âge : outre l'aspect symbolique, celui de permettre à l'eau de s'écouler…

117, rue de la Tour, XVIème arrondissement

Pour finir sur l'aspect anachronique du style éclectique, je vous propose d'observer la façade du 117 de la rue de la Tour.
Ici, le rez-de-chaussée et le premier étage sont constitués de pierre de taille, le deuxième étage est fait de brique beige et rouge. Quant au dernier étage et les combles, ils sont de couleur gris ardoise. La juxtaposition des différents matériaux est plutôt atypique à cette époque. Il est possible que les combles aient été ajoutés ultérieurement.
Selon le PLU, nous sommes en 1921 et cet édifice est l'œuvre de Marcel Henri Albert Dastugue et de Paul Viard.

Sculpture

L'édifice a été construit au XXème siècle mais les personnages sculptés sont vêtus comme au Moyen-Âge.

Fenêtres

Tout comme dans de nombreux édifices néo-gothiques, les balustrades sont pourvues de mouchettes en forme de trèfles et surtout on remarque la présence d'animaux fabuleux comme on peut le voir au centre de la photo.
En outre, on constate que la fenêtre de gauche est pourvue de vitraux — typiques du style gothique  qui ont fait leur retour dans la seconde moitié du XIXème siècle et qui s'est affirmé dans le style Art nouveau.

Curiosités du style néo-gothique

Les rares expressions d'art gothique d'époque médiévale se trouvent essentiellement dans le centre de Paris (le Louvre, la tour Jean sans Peur etc.) alors que la plupart des édifices néo-gothiques se trouvent majoritairement dans l'ouest parisien parfois dans des quartiers qui ne faisaient pas partie de la ville de Paris au Moyen-Âge comme les XVIème et XVIIème arrondissements. Ces quartiers qui attirent une clientèle bourgeoise et fortunée vont être les lieux privilégiés de l'expression d'une certaine fantaisie.


Porte d'entrée du 23ter du boulevard Berthier, XVIIème arrondissement

Au 23ter du boulevard Berthier, vous tomberez sur une façade qui pourrait faire penser à un porche d'église gothique.
La haute porte présente un fronton de forme ogivale avec des dragons sculptés qui portent une couronne. Dans l'ouvrage Paris. 300 façades pour les curieux, les auteurs expliquent que le retour au passé est un retour spirituel. C'est au XIXème siècle que l'on restaure de nombreux édifices gothiques, l'exemple le plus connu est la restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris par Viollet-Le-Duc. Cette manière de représenter le passé est toujours exagérée.

Détail de la façade

Tout comme pour le style néo-renaissance, on n'hésite pas à parler de pastiche telles les sculptures grotesques de la photo ci-dessus.

Signature de la façade avec sa sculpture troubadour

La façade est signée Albert Sélonier et date l'édifice de l'année 1900.

Façade du 2, rue de Lota, XVIème arrondissement

Autre exemple de façade néo-gothique où l'on représente le Moyen-Age de manière exagérée, le numéro 2 de la rue de Lota dans le XVIème arrondissement.
On retrouve quelques caractéristiques classiques du néo-gothique : les tourelles, les mouchettes aux motifs gothiques sur les balustrades, la porte en ogive etc. On sait bien que l'immeuble ne date pas du Moyen-Âge : le toit d'ardoise est pourvu de lucarnes décorées en bois, les fenêtres sont inspirées du style Renaissance (au rez-de-chaussée à gauche de la photo), la marquise au-dessus de la porte d'entrée, la petite grille etc.

Angle du 2, rue de Lota et du 137, rue de Longchamp

Intéressons-nous à l'angle de cet édifice.

Détail de la fenêtre

L'angle est pourvu d'une fenêtre dont la balustrade contient des mouchettes gothiques. Le plus étrange, outre les dragons aux extrémités on remarque la présence d'un personnage à la curieuse posture, de plus ce personnage n'est pas vraiment vêtu comme au XIXème… Cette construction de 1894 conçue par Paul Dureau et d'Emile Orième selon le PLU est typique du néo-gothique. On est dans l'exagération avec ces personnages exubérants et fabuleux.
Autre curiosité du style néo-gothique de cette fin du XIXème siècle, la Maison Eymonaud.

Détail du 7, impasse Marie Blanche, XVIIIème arrondissement

Sur la photo ci-dessus, on remarque une façade néo-gothique blanche plutôt simple et géométrique notamment avec sa tourelle de forme rectangulaire — jusqu'à présent on avait plutôt vu des tourelles aux formes arrondies.
Ici, on y voit qu'un seul aspect de cet édifice car le plus intéressant se trouve plus loin dans l'impasse.

Détail du 7, impasse Marie Blanche, XVIIIème arrondissement

On trouve une maison de couleur blanche couverte de pans de bois.

Fenêtre gothique

D'emblée, on remarque la présence d'une fenêtre aux vitres gothiques.
On est en plein style troubadour. Selon le site Internet de la radio France Bleue dans un programme court consacré à ce lieu atypique, cet édifice serait issu d'un ancien hôtel particulier, l'hôtel de l'Escalopier construit en 1835 pour l'historien et collectionneur Charles de L'Escalopier. Ce dernier, fan de culture médiévale mais aussi de botanique se fait construire une serre et même une salle de sport ! Plus tard, le propriétaire installe sa collection de livres. Bien après sa mort, l'hôtel est revendu et son nouveau propriétaire, Ernest Eymonaud, ajoute entre 1892 et 1897 la partie qui comprend notamment la fameuse tourelle rectangulaire que l'on a vue dès l'entrée de l'impasse.
Selon la base Mérimée, cette construction — inscrite aux monuments historiques — serait l'œuvre de Joseph-Charles de Guirard de Montarnal.

Détail d'un balcon

Ernest Eymonaud, nous précise la base Mérimée, était un sculpteur, ce qui pourrait expliquer l'abondance des sculptures. Sur la photo ci-dessus, on observe trois saynètes. Celle de gauche représente un sculpteur dans son atelier (Ernest Eymonaud ?) ; au centre, des personnages aux costumes d'époque médiévale ; enfin, à droite un homme qui semble être en fin de vie. Aux extrémités de ce balcon figure deux personnages sculptés dont un porte une couronne.

Détail du balcon

Sous ce balcon, on remarque la présence de gargouilles — un classique du néo-gothique — mais surtout ces deux personnages grotesques aux airs de Quasimodo…

Fenêtres sculptées
Sous les deux fenêtres ci-dessus, les visages sculptés représentent des militaires et des aristocrates inspirés du Moyen-Âge ou du début de la Renaissance.


Tourelle

Sur cette façade, on trouve quelques classiques de la période gothique comme la tourelle (photo ci-dessus).

Porte d'entrée

Quant à la porte d'entrée, celle-ci présente les caractéristiques du néo-gothique avec l'accolade richement décorée.

Détail de la porte

Au sein de cette accolade figure un personnage féminin portant une coiffe typique du Moyen-Âge. En-dessous, on croise un animal fabuleux de chaque côté…

Détail de la porte

…ainsi que de curieux personnages.

Détail de la porte

À gauche, on remarque la présence d'une salamandre, symbole de François Ier.
On est en plein esprit « gothic revival » avec une certaine nostalgie de la France d'avant la Révolution française. Le programme de France Bleu explique que de nombreuses demeures médiévales ont été détruites pendant la période révolutionnaire. Des passionnés comme ce monsieur de l'Escalopier ont voulu reconstruire des édifices qui rappellent un peu ce passé.
D'après la biographie de Joseph-Charles de Guirard de Montarnal, on voit que l'architecte va être quelque peu attiré par l'Art nouveau qui commence à faire son apparition à la fin du XIXème siècle. C'est ce que nous allons voir dans le dernier chapitre.

Du néo-gothique à l'Art nouveau


13, rue Jacques Bingen, XVIIème arrondissement

À deux pas de l'hôtel Gaillard se trouve un édifice néo-gothique construit par Hector Degeorge pour un certain M. Edgar Roper selon le PLU. La façade indique l'année 1880 pour son année de construction.
Sur cette façade, on retrouve les classiques du style néo-gothique : de la brique bariolée mélangée à de la pierre, des gargouilles, des accolades avec leurs animaux fabuleux etc.
La finesse des ornementations notamment autour des fenêtres et cette ambiance purement gothique vont inspirer le style Art nouveau comme l'hôtel Guimard construit en 1913 (vous pouvez jeter un œil à l'article consacré à Hector Guimard (en bas de la page).

Détail de la façade

L'ornementation au-dessus de la porte contient des vitraux modernes. L'utilisation du vitrail va également être de plus en plus fréquent dès la fin du XIXème siècle.

8, rue des Renaudes, XVIIème arrondissement

En 1891, nous dit le PLU, l'architecte Elisée Dupuis construit l'hôtel particulier pourvu d'un atelier d'artiste du 8, rue des Renaudes dans le XVIIème arrondissement pour un certain Daniel Dupuis. Nous reconnaissons le style néo-gothique (la brique sombre, la fenêtre en forme d'ogive et la porte ornée d'une accolade). Ici la fenêtre du premier étage est couverte de ferronnerie.

Fenêtre

La ferronnerie très fine présente des finitions légèrement gondolées. Même si on est encore loin des de coups de fouets d'Hector Guimard, ce type de ferronnerie est caractéristique du style Art nouveau.

59, avenue Raymond Poincaré, XVIème arrondissement

Il est difficile de d'affirmer que l'édifice du 59, avenue Raymond est de style néo-gothique ou Art nouveau tant on retrouve des éléments relevant des deux styles.
On retrouve des fenêtres inspirées du style néo-gothique et l'avant-corps sur la droite finissant par un toit pointu nous rappelle le néo-gothique.

Détail de la façade

Et pourtant, la façade est truffée de sculptures en forme de pommes de pin aussi bien sur la pierre que sur la ferronnerie. Le thème végétal va être une caractéristique du style Art nouveau.
L'hôtel Pauilhac, construit vers 1910 par Charles Lestrone et Camille Garnier pour les sculptures selon la base Mérimée est classé monument historique. Selon l'hôtel Mariott, son propriétaire actuel, l'édifice aurait été conçu pour pour le comte Pauilhac, un collectionneur d'armes fortuné.

39, rue Scheffer, XVIème arrondissement

Pour finir sur l'influence du néogothique dans l'Art nouveau, j'ai choisi un immeuble du 39, rue Scheffer dans le XVIème arrondissement.
Cet édifice a été construit en 1911 par Ernest Herscher nous apprend le PLU.

Façade

On retrouve ici des éléments chers à l'Art nouveau : les sculptures végétales — en l'occurrence, de Pierre Séguin pour cette façade — et la ferronnerie avec ses légers coups de fouets. Toutefois, les fenêtres en avant-corps et le mélange de la brique de couleur rose et de la pierre nous montrent bien l'influence du style néo-gothique sur l'Art nouveau.
Pour aller plus loin, sur l'Art nouveau, vous pouvez consulter les pages consacrées à ce style où figurent les plus belles façades de ce style éphémère d'avant-guerre.

Pour conclure

Tout comme pour l'Art nouveau, l'éclectisme qui a attiré une clientèle bourgeoise et très aisée va être confronté à un événement sans précédent, la Première Guerre mondiale dès 1914. De plus, l'appel à des sculpteurs et autres artisans de renom va se perdre car le savoir-faire acquis, comme nous le précise Gilles Plum dans sa conférence sur l'ornementation, ne va plus se transmettre. Il est très important de protéger tout ce patrimoine car il est difficile aujourd'hui de reproduire toutes ces sculptures et autres décorations murales.

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