samedi 21 décembre 2013

Les animaux de la forêt

Nombreux sont les animaux de la forêt sur nos façades parisiennes, essentiellement dans les beaux quartiers. Vous pouvez rencontrer aussi bien des belettes que des renards ou bien des écureuils.

La belette.

38, avenue Félix Faure, XVe arrondissement.
La biche et le cerf.

119, avenue de Choisy, XIIIe arrondissement.
Au 119 de la rue de Choisy, on ne peut être que surpris de croiser ce cerf accompagné d'un ours et un sanglier en plein cœur du quartier asiatique! La façade de cet immeuble est consacrée aux animaux de la chasse (cf. "le sanglier", plus bas).


2, avenue Emile Acollas, VIIe arrondissement.



7, rue Juliette Lamber, XVIIe arrondissement.

On peut assister à une scène de chasse au cerf sur certaines façades comme celle du 7, rue Juliette Lamber dans le XVIIe arrondissement. Dans la symbolique, le cerf peut évoquer la royauté ou le sacrifice dans la chrétienté: l'animal est sacrifié puis ses bois, en repoussant peuvent évoquer la résurrection du Christ. Certains rois de France tels que Charles VI ou Charles VII ont utilisé l'image du cerf pour les représenter (source: wikipedia). Enfin, c'est un animal qu'on associe à la chasse.

L'écureuil.

20, rue Raynouard, XVIe arrondissement.


Selon le livre de Monique Main et de Françoise Perreaux, Les Animaux de Paris, l'écureuil est le symbole de l'épargne et de la prévoyance. Un écureuil comme signe d'épargne nous fait tout de suite penser à une certaine Caisse d'Epargne. Contrairement au Crédit Lyonnais avec ses Lions, je n'ai noté aucune agence à Paris représentant des écureuils sur un immeuble haussmannien.

Que font les écureuils parisiens? L'écureuil est souvent représenté en train de manger des noisettes...

125, avenue Mozart, Paris XVIe.

L'écureuil est également représenté "en couple".

72, avenue de Versailles, Paris XVIe.




25, rue Alain Chartier, Paris XVe.


Le porc-épic, qui s'y frotte s'y pique.

J'ai trouvé qu'un seul porc-épic à Paris. La bête se trouve au 82, boulevard de la Tour Maubourg dans VIIe arrondissement.


82, boulevard de la Tour Maubourg, Paris VIIe arrondissement.

Le porc-épic est doté d'une couronne qui fait clairement référence à Louis XII. D'ailleurs, cette représentation (que je n'ai pas pu dater) est proche de celle que l'on trouve sur la façade de l'Hôtel de Bourgtheroulde à Rouen (XVIe-XIXe siècle).


Le loup.

Un loup a retenu mon attention, celui du 22, rue Oudinot dans le VIIe arrondissement.

22, rue Oudinot, VIIe arrondissement.

Le fait d'être situé au-dessus de la porte peut laisser penser qu'il trône tel un trophée de chasse au-dessus d'une cheminée.
Le loup peut être vu aussi comme un animal protecteur.

La grenouille.

Une fois de plus, au 132, rue de Courcelles dans le XVIIe arrondissement figure un animal de petite taille et rare dans l'architecture parisienne.

132, rue de Courcelles, XVIIe arrondissement.

Cour intérieure du 151, rue de Grenelle, Paris VIIe arrondissement.
Derrière la belle façade art nouveau de Jules Lavirotte se cache une cour couverte de briques et d'une remarquable "fontaine-grenouille".
On remarque que ce sont des immeubles art nouveau où l'on trouve cet animal.


Le lapin.

Il existe peu de représentations de lapins sur nos façades.

1, place du Général Catroux, Parix XVIIe arrondissement (le lapin se trouve sur la partie droite).


L'hôtel Gaillard.

Au 1, place du Général Catroux dans le XVIIe arrondissement, vous pouvez voir un immense édifice fait de brique rouge et sombre. Il est écrit "Banque de France" près de la porte principale. D'après le panneau planté par la Mairie de Paris, on y apprend qu'un banquier du nom d’Émile Gaillard fait construire un édifice par Jules Février entre 1878 et 1884. L'édifice est racheté par la Banque de France en 1919. Selon le site Wikipedia, le banquier était un grand collectionneur d'objets et d’œuvres d'art du Moyen-âge et de la Renaissance. Ce qui expliquerait l'aspect renaissance de cet hôtel particulier (l'architecte se serait inspiré du château de Blois selon l’écriteau de la Mairie).

Dans les cultures populaires, le lapin représente souvent une profession (ici, la banque).




10, rue Rosa Bonheur, Paris XVe arrondissement.
Au 10, rue Rosa Bonheur, un loup chasse le lapin. Ici, les animaux semblent être un clin d’œil à la peintre animalière Rosa Bonheur (1822-1899) puisque la rue a été baptisée ainsi en 1900 afin de rendre hommage à l'artiste.


On associe aussi le lapin à l'enfance.
Deux façades de commerces liés à l'enfance - l'une, une librairie-magasin de jouets, l'autre, un magasin de vêtements pour enfants- évoquent de l’œuvre de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles dont le lapin qui est toujours en retard...


Façade des Cousins d'Alice, 36, rue Daguerre, Paris XIVe arrondissement.


Façade du Jacadi au 32, rue Saint-Antoine, Paris IVe arrondissement.
L'escargot.
1, place du Général Catroux, XVIIe arrondissement (hôtel Gaillard).
Il existe peu de représentations d'escargots (ils sont si petits!) et pourtant...
82, avenue de Breteuil, VIIe
2, rue Dorian, Paris XIIe arrondissment.

Le Renard.


Selon le livre de Monique Main et de Françoise Perreaux, Les Animaux de Paris, le renard rappelle la rudesse de la nature et évoque la ruse.

28, avenue d'Eylau, Paris XVIe arrondissement.
Le Corbeau et le Renard.

40, avenue Félix Faure, Paris XVe arrondissement.
Au 40, avenue Félix Faure, dans le XVe arrondissement, on remarque la présence d'une scène bien connue des écoliers: un corbeau tenant un fromage sur la branche d'un arbre observé par un renard "par l'odeur alléché". Il s'agit d'une rare représentation du Corbeau et le Renard extrait des Fables de La Fontaine. Le nom du sculpteur est inconnu mais on sait que l'immeuble date de 1907.


Le sanglier.

2, rue Paul Dubois, IIIe arrondissement (le sanglier est à droite).
Il existe peu de représentations du sanglier. Cet animal évoque la chasse au même titre que le cerf.

119, avenue de Choisy, XIIIe arrondissement (le sanglier est à droite).
On le retrouve souvent accompagné d'autres animaux (un aigle ou un ours).







dimanche 1 décembre 2013

Les animaux de la ferme : les moins représentés.

La chèvre.

La chèvre est un animal plutôt rare dans l'architecture parisienne, cependant, on peut en voir un sur l'immeuble à l'angle de la rue Dubois et de la rue Perrée, dans le 3è arrondissement.

Chèvre de la rue Paul Dubois, Paris IIIe arrondissement.



Partie droite de la façade de la rue du Jardinet, VIe arrondissement.
Dans le VIe arrondissement, rue du Jardinet, la façade d'un salon de thé oriental ne passe pas inaperçue. Une chèvre observe des animaux aquatiques (voir "animaux aquatiques").


Détail de la façade du 134, rue Mouffetard, Paris Ve.
Façade de la fromagerie Androuët.

Au 134 de la rue Mouffetard, on remarque la belle façade du fromager Androuët et d'un traiteur italien représentant des animaux dont une chèvre (ou une biche). A l'origine, une charcuterie tenait place au n°134 de la rue Mouffetard.

Façade de la boutique.

Si l'immeuble date du XVIIe siècle, la façade daterait de 1929 et serait l’œuvre d'un certain Adhigeri (ou Eldi Gueri) selon le Guide du Routard.  Sur le premier plan, on peut voir quatre panneaux représentant des images champêtres. Au second plan, le "gibier" est représenté sur un fond ocre et d'inspiration baroque. Les dessins ont été sculptés selon la méthode du sgraffito (ciment gratté). Cette façade est classée monument historique depuis 1990.

La poule et ses poussins.

1, rue Cortot, XVIIIe arrondissement.

S'il y a bien un quartier qui évoque l'aspect champêtre à Paris, c'est bien Montmartre. Cependant, il y a peu de représentations d'animaux rappelant la ferme.












lundi 11 novembre 2013

Les animaux domestiques: entre chiens et chats

Les animaux domestiques vivent avec nous et figurent sur nos façades d'immeubles. La plupart des animaux représentés sont le reflet social de leur propriétaire. Le chien et le chat illustrent bien l'idée que la propriété privée est accueillante et bien gardée.
Sur certaines façades, chiens et chats cohabitent comme sur ces trois photos d'immeubles situés dans les beaux quartiers parisiens.
Sur la façade du 6, rue Alfred Roll, le chien porte un casque de soldat. La maison est ainsi bien gardée!
6, rue Alfred Roll, XVIIe arrondissement.
Autre ambiance à Montmartre où le chien observe les chats qui se câlinent.
19, rue du Mont-Cenis, XVIIIe arrondissement.

Au 76 et 78, rue Mademoiselle, on remarque la présence peu banale d'un chat et d'un cocker. Si cet immeuble datant de 1903 est ordinaire, la céramique avec les salamandres qui entourent la porte est l’œuvre d'Alexandre Bigot, auteur de sculptures Art nouveau que l'on retrouve sur certaines façades parisiennes.
76, rue Mademoiselle, XVe arrondissement.

La figure du chien: le gardien du logis.


44, rue Monge, Ve arrondissement.

Dans la symbolique, le chien peut guider les âmes vers l'au-delà, chasser les mauvais esprits et garder les enfers mais sur nos façades on retiendra surtout l'aspect "gardien du logis". Au 44, rue Monge, ajouter une plaque "chien méchant" s'avère inutile!


12, boulevard Arago, XIIIe.
Au 12, boulevard Arago, c'est une ancienne église (vestige de l'ancienne église Saint Hippolyte) que le chien protège.

Parfois, le chien peut représenter un blason.
77bis, rue Legendre (XVIIe).

Le 77bis de la rue Legendre a manifestement appartenu à la famille des Nicolay  — une famille de la noblesse française — puisque le lévrier que l'on aperçoit évoque le blason de la famille (http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Nicola%C3%AF).


Scène de chasse.

5, rue Larrey, Ve arrondissement.
La façade du 5, rue Larrey représente des chiens attrapant un cerf. A cette adresse aurait vécu, selon le site Parismyope.blogspot.fr, le sculpteur Eugène Legrain proche du sculpteur Henri Alfred Jaquemart (sculpteur animalier du XIXè siècle) dont ce bas relief est l’œuvre. Ici, le chien est dans son rôle de chasseur.


Le chat.
132, rue de Courcelles, XVIIe.

Le chat apparaît un peu plus souvent sur nos façades que le chien. Sa présence nous souhaite la bienvenue.


197ter, rue Saint-Charles, XVe.
Sur cette maison Belle Époque datée de 1901, on peut croiser le dernier chat (l'autre aurait disparu) sculpté par un certain P. Demange. La maison vaut le détour et pas seulement pour le chat...


44, rue de Brunel ou 13, rue de Labie, XVIIe
Dans ce quartier plutôt méconnu, on aperçoit une ribambelle de chats jouant avec une pelote de laine ou faisant leurs griffes sur le mur. Ici, le chat a marqué son territoire sur tout le long de la façade!


1bis, rue Pomereu, XVIe.
Les chats sont bien connus pour être de bons grimpeurs. En revanche, pour redescendre, c'est un peu plus difficile.

Le plus souvent, le chat est représenté en train d'attraper des proies.

19, rue du Mont-Cenis, XVIIIe.


29, Avenue Rapp, VIIe.


Rue Crémieux, XIIe.

90, rue Georges Lardennois, XIXe arrondissement.
 Au 90, rue Georges Lardennois le chat tente d'attraper une souris sur le toit d'un pavillon. Ici, nous ne sommes plus dans une architecture de type haussmannienne mais dans un pavillon qui figure sur la butte Bergeyre. Selon le site du quartier des riverains, cet endroit a été épargné par les constructions du Second Empire du fait de la nature de son sol. Après la démolition d'un stade, des habitations ont été construites des années 20 à 50.





















dimanche 13 octobre 2013

Les animaux domestiques

Les animaux domestiques.

La présence d'animaux domestiques est souvent due à des raisons plus pratiques qu'esthétiques. On classe dans les animaux domestiques : les chevaux, les bovins ou encore le bouc.

Intéressons-nous d'abord au cheval.

Selon le livre de Magalie Chanteux et de Jacques Borrozi, Le Bestiaire de Paris, l'image du cheval dans le patrimoine architectural de Paris tend à disparaître petit à petit. La majorité des immeubles pris en photo datent du XIXe siècle - siècle durant lequel le cheval faisait partie de la société. Le cheval était alors utilisé pour les transports de voyageurs, du courrier, des ordures ménagères et tous types de livraison. De surcroît, de nombreux hôtels particuliers et certains commerces - de type grands magasins- avaient leurs écuries. Il reste peu de témoignages du Paris équestre sur les immeubles et pourtant...

13, rue Geoffroy Saint-Hilaire, XIIIe.

13, rue Geoffroy Saint-Hilaire, XIIIe.
Il existait à Paris plusieurs marchés aux chevaux dont celui de la rue Geoffroy Saint-Hilaire dans le XIIIe arrondissement. Ce pavillon date de 1760 mais le marché aux chevaux existait semble t-il au XVIe siècle (source: Wikipedia). On y vendait des chevaux mais aussi des porcs, des ânes, des mules et des chiens.

222, rue du Faubourg Saint-Martin, Xe. Probable emplacement d'une écurie.





Angle de la rue du Roi de Sicile et de la rue Vieille du Temple

Cette boutique qui vend des chaussettes en 2013 se trouve à la place d'une ancienne boucherie chevaline. Pourquoi préciser "chevaline"? Il faut savoir qu'avant 1866, il était interdit (ou tabou) de consommer de la viande de cheval. Suite à une famine dans les années 1870, la viande de cheval commence alors à être consommée. Selon les Curiosités de Paris, Inventaire insolite des trésors minuscules de Dominique Lesbros, en 1905 on dénombrait 311 boucheries chevalines à Paris, sans compter les étals sur les marchés... Cette boutique située au plein cœur du Marais vendait bien de la viande de cheval. La façade date de 1949 et est classée monument historique.

Autre témoignage du Paris équestre, la boutique Hermès.
En 1987, pour fêter ses 150 ans, Hermès fait monter ce cheval au-dessus de sa première boutique au 24, rue du faubourg-Saint-Honoré.

Si vous vous baladez  vers le 24, rue du Faubourg Saint- Honoré (VIIIe arrondissement), vous remarquerez la présence d'un cavalier tenant un drapeau à chaque main situé à l'angle de la rue Faubourg-Saint-Honoré et de la rue Boissy-d'Anglas. Hermès nous rappelle ici que la maison vendait à l'origine (1837) des équipements pour chevaux et que son premier client était avant tout le cheval. Avec l'avènement des chemins de fers, puis de l'automobile, Hermès s'oriente vers les bagages qui "collent" plus à l'air du temps...
Sur la page historique de son site Internet, vous pouvez lire en détail l'histoire de la prestigieuse marque de luxe française: http://lesailes.hermes.com/fr/fr/


Les bovins de Paris.

Selon le livre, Les Animaux de Paris, de Monique Main et Françoise Perreaux, les bovins sur nos façades parisiennes reflètent les empreintes d'un Paris plus populaire que bourgeois. Pouvez-vous vous imaginer, en plein cœur du Marais juste en face des boutiques de fringues ou de gadgets une boutique avec des carcasses de viandes pendues? Et pourtant au 67, rue de Turenne (IIIe arrondissement), avant 1914, il y avait bien une boucherie!


Sous les têtes, on voit encore les crochets qui permettaient de suspendre les carcasses d'animaux.

Sur le site de Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Rue_de_Turenne) on peut voir une photo de cette boucherie datant de 1900. Les têtes de bœufs auraient été déplacées jusque sur cette porte - la boutique étant autrefois situé juste à gauche.


Sites d'anciens abattoirs.

139, avenue Jean Jaurès, XIXe arrondissement.

Sur l'actuelle avenue Jean Jaurès, on peut voir deux bœufs au-dessus d'une porte. Il pourrait s'agir d'un ancien abattoir construit avant (ou pendant) le "Marchés aux bestiaux" dit aussi "Abattoirs" construits non loin de cette avenue dans l'ancienne commune de La Vilette en 1867 et qui ont disparu en 1974.