lundi 1 décembre 2014

Art nouveau : Jules Lavirotte, le VIIe arrondissement mis à l'honneur

Autant Hector Guimard est l'architecte du XVIe arrondissement, autant Jules Lavirotte est celui du VIIe arrondissement. Moins connu que le précédent, Jules Lavirotte n'en est pas moins imaginatif.
Né à Lyon en 1864, Jules Lavirotte étudie aux beaux arts de Lyon, puis de Paris. Entre 1898 et 1908, Jules Lavirotte érige quelques immeubles avec notamment la collaboration de sculpteurs tels qu'Alexandre Bigot ou Camille Alaphilippe.

151, rue de Grenelle, VIIe arrondissement (1898)


Porte du 151, rue de Grenelle.
Cette première œuvre est plutôt classique, toutefois le décor de cette porte mérite son attention. La représentation de deux lézards, dont l'un mange un épis de maïs est assez rare dans l'architecture parisienne à cette époque. Dans le chapitre consacré aux animaux, on a pu voir comment les animaux étaient souvent représentés sur les façades de style Art nouveau.

Porte de la cour du 151, rue de Grenelle.
Sur les portes de cet immeuble, l'utilisation du fer forgé tout en finesse est caractéristique du style Art nouveau.

12, rue de Sédillot, VIIe arrondissement (1899)


Façade.

Ce lieu — aujourd'hui, lycée italien Leonardo da Vinci — est plutôt proche du style néo-gothique. Pourtant, on peut parler de style Art nouveau car l'aspect végétal est mis en valeur et le fer forgé des fenêtres est finement travaillé.
Porte du 12, rue de Sédillot.


Fenêtres.


Détail de la façade.

3, square Rapp, 1899-1900 (VIIe arrondissement)


Façade.

Sur cette façade, on remarque que tous les balcons sont différents tant au niveau des matériaux (pierre, brique) qu'au niveau de la forme (certains sont bombés, d'autres sont droits).
L'aspect rococo est plutôt caractéristique du style de Jules Lavirotte, dans le choix des matériaux ou dans l'épaisseur des colonnes.

Détail de la façade.
Selon Wikipedia, cet immeuble — où habitait Jules Lavirotte — a été classé monument historique.

29, avenue Rapp (VIIe arrondissement), 1900

Façade de l'immeuble.

En 1900, Jules Lavirotte construit pour le céramiste Alexandre Bigot, alors propriétaire de cet immeuble, un édifice impressionnant.
La façade est une illustration parfaite de l'exubérance du style de Jules Lavirotte. Alexandre Bigot a déposé les panneaux en grès flammés caractéristique de son style. Par ailleurs, on observe l'utilisation de différentes couleurs pour les sculptures (de l'artiste Jean-Baptiste Larrivé). Cette façade a reçu le prix du jury au concours des façades de Paris. L'immeuble est classé monument historique.

Porte du 29, avenue Rapp.

La symbolique érotique


On verra dans la partie consacrée aux arts décoratifs que l'Art nouveau est truffé de symboles érotiques. C'est le cas de la façade de cet immeuble notamment la porte de forme phallique ou les représentations féminines.

Fenêtre en forme de vase.

Œuvre typique de l'Art nouveau


Outre les présences féminines, on retrouve le thème animalier (salamandre, chat, oiseau, renard, paons...). La végétation est également très présente (les tiges qui entourent la porte, fleurs entre les chats et les oiseaux...).

Salamandre sur la porte.
Cette salamandre qui fait office de poignée nous fait penser au lézard qui dégustait son épis de maïs au 151, rue de Grenelle .


Bœufs sous un balcon.
Renard entourant le cou du personnage féminin.

Chats tentant d'attraper des volatiles.

134, rue de Grenelle, VIIe arrondissement (1903)

Porte du 134, rue de Grenelle.

Moins exubérant que l'immeuble précédant, la porte d'entrée de cet immeuble est fidèle au style de Jules Lavirotte et de l'Art nouveau.


On imagine qu'à l'intérieur de tous les immeubles, le décor est aussi soigné qu'à l'extérieur. Ci-dessus, la porte menant à la cour ou la fenêtre de la cage d'escaliers.

Céramic Hôtel 

34, avenue de Wagram, VIIIe arrondissement (1904).

Façade.
Jules Lavirotte fait appel à Alexandre Bigot qui recouvre la façade de briques et de grès flammés.
Sa façade est intéressante à tous les niveaux : le rez-de-chaussée est quasi-totalement couvert de lianes.

Détail du rez-de-chaussée.
Les lianes atteignent le premier étage.

Fenêtre du 1er étage.

Les trois étages supérieurs possèdent des balcons richement décorés.

Balcons.
Le thème végétal est très représenté (les fleurs et les tiges). Sur la photo ci-dessus, on remarque la présence de scarabées. Les sculptures sont l’œuvre de Camille Alaphilippe.
Selon le site Wikipedia, le Céramic Hôtel est lauréat du concours en 1905 des façades de Paris. Cette façade est classée monument historique.

169, boulevard Lefèbvre, XVe arrondissement (1906)

169, boulevard Lefèbvre.
En 1906, Jules Lavirotte construit une maison à « petit loyer » (selon le site Wikipedia) située au 169, boulevard Lefèbvre dans le XVe arrondissement.


Détail de la façade.
La frise picturale représentant des tournesols assez géométriques se rapproche plus du style sécession plus en vogue en Europe centrale comme en Autriche.

23, avenue de Messine, VIIIe arrondissement (1906)


Angle du 23, avenue de Messine.

La même année, Jules Lavirotte construit un immeuble dans les quartiers bourgeois. Ici, la façade est plus sage toutefois on retrouve le thème végétal. Pour construire les balcons, Jules Lavirotte fait appel à Dondelinger qui réalise les ferronneries.
Détail des balcons et ses ferronneries.
Jules Lavirotte collabore également avec Léon Binet et Alexandre Bigot pour les sculptures.
Détail du rez-de-chaussée.


Intérieur.

Bibliographie


Je me suis basée sur le livre de Janine Casevecchie Paris. Art nouveau, du site Wikipedia et de la base Mérimée.

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