dimanche 24 décembre 2023

DEMEURES DES PARISIENS CELEBRES : Centre de Paris

 Baladons-nous dans le centre de Paris où ont vécu d'illustres Parisiens.

Au cœur du Paris historique

68, rue Jean-Jacques Rousseau, Ier arrondissement

Louise Dupin (1706-1799)

Louise Dupin est connue pour avoir été une salonnière du siècle des Lumières. Claire Lemonnier, dans son ouvrage intitulé Elles ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception, nous affirme que Jean-Jacques Rousseau fréquente le salon de Mme Dupin.


Plaque


La plaque de la façade de l'immeuble nous confirme cette information. Jean-Jacques Rousseau habite la même rue que la salonnière qui s'appelle alors, rue Plâtrière. Le philosophe est embauché par Louise Dupin comme secrétaire.
Pourquoi évoquer Louise Dupin ? C'est ce thème qui m'a permis de connaître l'auteure. Louise Dupin semble avoir été une féministe avant l'heure - nous sommes en plein XVIIIe siècle - car elle prône l'égalité entre les sexes dans ses œuvres. 


Cour du 68, rue Jean-Jacques Rousseau, Ier arrondissement

Louise Dupin habite un très chic hôtel particulier. Dans la cour, on observe des fenêtres ornées de mascarons et de pilastres ioniques.

Cadran solaire

Le cadran solaire constitue le petit trésor caché de cet hôtel particulier.


Escaliers

Selon le dictionnaire de Jacques Hillairet, l'hôtel Dupin serait classé Monument Historique dont l'escalier (photo ci-dessus).

Denis Diderot (1713-1784)

39, rue de Richelieu, Ier arrondissement

Selon Francis Lecompte et Alexandre Grenier, dans leur ouvrage Paris et ses écrivains, Denis Diderot aurait vécu au numéro 39 de la rue de Richelieu. L'immeuble - classé Monument Historique - aurait été construit à la fin du XVIIe siècle. Toutefois, la base POP précise que l'immeuble a été retouché au début du XVIIIe siècle.


Colette (1873-1954)

9, rue de Beaujolais, Ier arrondissement

S'il y a une personnalité que l'on associe au Palais Royal, c'est bien l'écrivaine Colette. Jacques Hillairet nous apprend dans son dictionnaire que Colette aurait vécu au numéro 9 de la rue de Beaujolais de 1927 à 1929, puis de 1938 jusqu'à sa mort en 1954. 

Plaque


La Ville de Paris rend hommage à Colette avec le portrait en médaillon que l'on observe à l'entrée du passage du Perron.

Pour aller plus loin sur le Palais Royal et son histoire, je vous invite à parcourir le thème que ce blog a consacré aux passages couverts


Jean-Baptiste Lully (1632-1687)

Basilique Notre-Dame-des-Victoires, place des Petits-Pères, IIe arrondissement

Francis Lecompte et Alexandre Grenier nous apprennent dans leur ouvrage intitulé Paris et ses musiciens que le compositeur Jean-Baptiste Lully aurait vécu dans la très chic rue Boissy d'Anglas, bien que souvent présent à Versailles pour divertir le roi Louis XIV.

Orgue de la basilique

Toutefois, lors d'une répétition dans une église, le compositeur se blesse et meurt. Son corps est enterré à la basilique Notre-Dame-des-Victoires.

Sépulture de Jean-Baptiste Lully

Pour édifier la sépulture, on fait appel à certain Pierre Cotton. Le buste est l'œuvre d'Antoine Coysevox. Sous la Révolution, la sépulture est démontée pour être mise à l'abri au musée des Monuments français. En 1817, la sépulture revient à la basilique. En 1871, les Communards démontent à nouveau la sépulture…Pour la voir, vous devrez lever les yeux car la sépulture est érigée en hauteur et est posée contre un mur. 

Frédéric Chopin (1810-1849)

Hôtel Baudard de Saint-James, 12, place Vendôme, Ier arrondissement

Frédéric Chopin, place Vendôme ? Bien qu'on associe le compositeur romantique au quartier de la Nouvelle Athènes, Frédéric Chopin serait décédé au numéro 12 de la très chic place Vendôme selon Francis Lecompte et Alexandre Grenier dans leur ouvrage consacré aux musiciens de Paris.


Plaque


Cette information est confirmée par la plaque que l'on aperçoit près de la porte de l'hôtel Baudard de Saint-James. La base POP nous apprend que cet édifice, typique du style classique et classé Monument historique, a été érigé au premier quart du XVIIIe siècle. Des mascarons ornent les fenêtres en forme d'arcade tandis que les balustrades présentent une ferronnerie noire et dorée digne du roi Soleil !

Elsa Schiaparelli (1890-1973)

Hôtel de Fontpertuis, 21, place Vendôme, Ier arrondissement

Autre figure de la mode de l'entre deux guerres, Elsa Schiaparelli qui investie le numéro 21 de la place Vendôme. Elle y vend ses collections colorées et surréalistes se démarquant ainsi de sa grande rivale Coco Chanel nous précise Claire Lemonnier dans son ouvrage intitulé Elles ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception.

Le Marais

Ce quartier attire des personnes célèbres de presque toutes les époques - Marc-Antoine Charpentier au XVIIe siècle, Francis Blanche ou Annie Girardot notamment au XXe siècle - et de divers milieux (artistiques, politiques…) nous précise un article du journal Le Parisien

Arcade de la place des Vosges, IVe arrondissement

Intéressons-nous à certains de ses illustres habitants notamment sur la place des Vosges.

Georges Simenon (1903-1989)


21, place des Vosges, IVe arrondissement

Selon Francis Lecompte et Alexandre Grenier, dans leur ouvrage intitulé Paris et ses écrivains, l'écrivain Georges Simenon vit à Paris dès 1919. L'écrivain habite diverses adresses plutôt modestes. Puis, lorsqu'il commence à bien gagner sa vie grâce au commissaire Maigret, il s'installe dans la très chic place des Vosges.


Victor Hugo (1802-1885)

Hôtel de Rohan-Guémené, 6, place des Vosges, IVe arrondissement


S'il fallait citer un Parisien célèbre qui a habité la place des Vosges, c'est bien Victor Hugo. En 1833, Victor Hugo est déjà connu. L'auteur de Hernani loue le deuxième étage de l'hôtel de Rohan-Guémené nous précise Eric Fauguet dans son ouvrage Maisons célèbres. Écrivains artistes philosophes, musiciens scientifiques.

Fresque

Victor Hugo y rédige Ruy Blas, une partie des Misérables, les Contemplations... et y vit avec femme et enfants.


Salon rouge

Lorsque vous visitez la maison de Victor Hugo, vous découvrez le salon où l'écrivain recevait ses amis artistes. Selon la documentation du musée certains meubles que l'on peut voir s'y trouvaient du vivant de l'auteur.

Salon chinois

Le salon chinois que vous pouvez admirer dans la maison-musée est une reconstitution. En effet, suite au coup d'Etat du 2 décembre 1851 par le futur Napoléon III, Victor Hugo est exilé (à Bruxelles, Jersey puis Guernesey). C'est en exil que Victor Hugo va se constituer un mobilier inspiré de la Chine - style très à la mode à cette époque - ainsi que de la céramique de style hollandais.

Mobilier chinois

Lors de la visite, vous pouvez admirer la salle à manger (photo ci-dessous).


Salle à manger

Les meubles présents dans la salle à manger sont aussi une reconstitution. Même si l'écrivain en possédait déjà lorsqu'il habitait la place des Vosges, il les transforme et les personnalise en exil. Victor Hugo avait une préférence pour le style gothique.


Chambre

Selon la documentation de la maison de Victor Hugo, la chambre que voient les visiteurs serait une reconstitution de la chambre qu'occupait Victor Hugo dans son dernier appartement, au 124, avenue Victor Hugo que nous avons déjà évoqué dans la première partie consacrée à ce thème.
L'écrivain serait mort dans ce lit de style Louis XIII, le 22 mai 1885.

Selon Eric Fauguet dans son ouvrage intitulé Maisons célèbres. Écrivains artistes philosophes musiciens scientifiques, le musée parisien consacré à Victor Hugo aurait été ouvert en 1902 (soit 100 ans après sa naissance). Il s'agirait du premier musée de la sorte car auparavant, il n'existait pas de musées littéraires. 

Victor Hugo par Auguste Rodin


La visite vaut le coup d'œil car en plus du mobilier, vous pouvez admirer des tableaux, des sculptures, des photos, des manuscrits…

Marquise de Sévigné (1626-1696)

L'une des façades du musée Carnavalet, IIIe arrondissement

Marie de Rabutin-Chantal, plus connue sous le nom de Madame de Sévigné est une personnalité que l'on peut associer au quartier du Marais. La célèbre épistolière du XVIIe siècle naît au 1bis, place des Vosges à l'hôtel de Coulanges nous indique Danielle Chadych dans son article consacré à la marquise de Sévigné pour le magazine Paris de Lutèce à nos jours
Marie de Rabutin-Chantal devient marquise de Sévigné suite à son mariage célébré à l'église Saint-Gervais - non loin de son lieu d'habitation. Puis, le couple s'installe au 11, rue des Lions-Saint-Paul. Mme de Sévigné met au monde sa fille Françoise-Marguerite baptisée à l'église Saint-Paul. Devenue veuve à seulement 25 ans, la marquise de Sévigné habite la rue Charlot, puis la rue du Temple, la rue de Thorigny et la rue des Franc-Bourgeois.

23, rue de Sévigné, IIIe arrondissement

En 1677, la marquise de Sévigné loue un bâtiment, l'hôtel Carnavalet devenu un musée en 1898 selon l'historien des rues de Paris, Jacques Hillairet. 

L'entrée du musée Carnavalet présente des bas reliefs (photo ci-dessus). Au-dessus de la porte, on remarque la présence de deux anges qui trônent au-dessus de casques et cuirasses militaires. Deux lions gardent l'entrée de la maison ainsi que deux figures allégoriques. Au-dessus des pilastres ioniques, on peut y lire la date de 1661.

Cour de l'hôtel Carnavalet

Lorsque l'on entre dans la cour de nos jours, on aperçoit la sculpture d'Antoine Coysevox qui représente le roi Louis XIV. À l'époque où a vécu la marquise de Sévigné, cette sculpture ne figurait pas dans sa cour. Selon le socle, cette œuvre aurait été érigée à l'Hôtel de Ville suite à l'une des rares visites du roi Louis XIV dans la capitale en 1689. 

Toujours selon l'article du magazine Paris de Lutèce à nos jours, l'hôtel Carnavalet aurait été conçu au XVIe siècle par un certain Nicolas Dupuis pour Jacques de Ligneris, membre du parlement sous François Ier.

Sculptures de la cour

Dans la cour figurent des sculptures allégoriques.


Sculptures de la cour

Selon le dictionnaire de Jacques Hillairet, les bas reliefs qui représentent les quatre saisons avec les signes du zodiaque (photo ci-dessus) serait l'œuvre du sculpteur Jean Goujon et de son atelier. L'article du magazine Paris de Lutèce à nos jours nous précise que l'hôtel Carnavalet aurait été remanié au XVIIe siècle par Mansart (d'où la date de 1661 à l'entrée de l'actuel musée).

Portrait de la marquise de Sévigné par Claude Lefèbvre


Revenons à la marquise de Sévigné. La locataire s'installe à l'hôtel Carnavalet au rez-de-chaussée -principalement pour y recevoir sa fille - et au premier étage. Sa fille, la comtesse de Grignan part avec son conjoint en Provence. La marquise de Sévigné, éloignée de sa fille, ne va cesser de lui écrire. C'est ainsi que naît l'épistolière.

Bureau de la marquise de Sévigné


La marquise de Sévigné acquiert un magnifique bureau laqué de style chinois que vous pouvez admirer dans la salle du musée qui concentre quelques biens personnels de son illustre locataire.
La marquise de Sévigné qui était très attachée à sa fille aurait correspondu avec elle trois fois par semaine. Les lettres sont publiées de nos jours. Dans les lettres adressées à sa fille, la marquise de Sévigné évoque notamment sa vie privée et ce qu'il se passe dans son quartier comme un incendie chez le voisin par exemple. Toutefois, le plus intéressant de sa correspondance concerne la société mondaine : elle évoque le suicide du maître d'hôtel Vatel, la mort du maréchal de Turenne, le procès de Nicolas Fouquet dont elle est très proche. On considère les lettres de Mme de Sévigné comme l'un des meilleurs témoignages de son époque. 
Malgré une vie passée principalement dans le Marais, Mme de Sévigné meurt chez sa fille à l'occasion d'une de ses visites à Grignan.


François Couperin (1668-1733)

4, rue François Miron, IVe arrondissement

À proximité de l'église Saint-Gervais habitait François Couperin ainsi que de nombreux membres de la famille Couperin, tous des musiciens.
Selon le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet, on sait que la famille habite un immeuble datant de 1733 (soit à la mort de François Couperin), flambant neuf à l'époque et situé à proximité d'un ancien cimetière avec les odeurs qui pouvaient se faire sentir…Heureusement pour les descendants de François Couperin, le cimetière est détruit en 1765.

Orgue de l'église Saint-Gervais, IVe arrondissement


Les membres de la famille Couperin avaient l'habitude de jouer de l'orgue à l'église Saint-Gervais qui jouxte le numéro 4 de la rue François Miron.


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