Notre promenade people se poursuit autour des quartiers de Saint-Germain-des-Prés, du Montparnasse et de ses alentours, puis du quartier dit "des Ministères".
Saint-Germain-des-Prés
Métro Saint-Germain-des-Prés |
Notre balade commence par le métro et plus précisément à la station de la ligne 4, Saint-Germain-des-Prés.
Station de métro de Saint-Germain-des-Prés
Intéressons-nous à la fresque intitulée Le mythe Saint-Germain : un lexique amoureux qui présente le quartier ou plutôt son passé. Dès notre arrivée dans le métro, nous tombons nez à nez sur cette fresque qui évoque l'esprit de Saint-Germain-des-Prés, en tout cas celui de l'après-guerre car depuis quelques décennies, le quartier a changé un peu de visage.
Léopold Sédar Senghor |
Depuis le XIXe siècle, Paris est au cœur de nombreux romans notamment à travers les œuvres de Balzac, Zola… Au XXe siècle, le mythe du Paris littéraire va se poursuivre au moins jusque dans les années 1960 nous précise le Dictionnaire historique de Paris.
Miles Davis et Juliette Gréco |
Mis à part les écrivains, le quartier de Saint-Germain-des-Prés va attirer dans les années 1950 des artistes de jazz qui se retrouvent au Tabou (aujourd'hui disparu), cave où l'ou pouvait croiser Boris Vian, des jazzmen américains et Juliette Gréco autre figure du quartier, nous précise Charles de Saint-Sauveur dans un article du journal Le Parisien.
Simone de Beauvoir |
Le couple le plus emblématique de ce quartier est Jean-Paul Sartre (1905-1980) et Simone de Beauvoir (1908-1986). Les deux intellectuels se retrouvent au Café de Flore - qui possède son poêle à charbon pendant la Seconde Guerre mondiale - ou bien à la brasserie Les Deux Magots selon Francis Lecompte dans son ouvrage intitulé Paris et ses écrivains.
Café de Flore |
Toujours selon Francis Lecompte, Jean-Paul Sartre est contraint de quitter son appartement de la rue Bonaparte en 1962 à cause de ses prises de positions en faveur de l'indépendance de l'Algérie.
42, rue Bonaparte où à vécu J.-P. Sartre jusqu'en 1962 |
En l'an 2000, la mairie de Paris décide de rendre hommage au couple en rebaptisant la place Saint-Germain-des-Prés, place "Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir".
Place Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir |
Marguerite Duras (1914-1996)
5, rue Saint-Benoît, VIe arrondissement |
D'après Francis Lecompte dans son ouvrage consacré aux écrivains Parisiens, Marguerite Duras, née en Indochine, emménage au numéro 5, de la rue Saint-Benoît dès 1942. L'écrivaine s'installe au 3e étage et a ses habitudes dans le quartier.
4, rue Saint-Benoît, VIe arrondissement |
Marguerite Duras fréquente, entre autres, le restaurant Le Petit Saint-Benoît (photo ci-dessus). Même si elle conserve cette adresse jusqu'à sa disparition en 1996, l'auteure de l'Amant préfère Trouville à Paris car elle souvent importunée par des groupies qui viennent frapper à sa porte.
Serge Gainsbourg (1928-1991)
5bis, rue de Verneuil, VIIe arrondissement |
Toujours dans l'univers des mots mais en chanson, le compositeur et chanteur Serge Gainsbourg est également une figure du quartier de Saint-Germain-des-Prés.
L'auteur de La Javanaise y est décédé en 1991 ; toutefois la façade du 5bis, rue de Verneuil ne cesse d'être taguée si bien qu'à chaque fois que vous vous y rendez, celle-ci est toujours différente. Selon un article du Parisien, un ravalement de façade aurait eu lieu en 2013 - effaçant ainsi tous les graffitis ; néanmoins, le mur aurait été recouvert immédiatement de nouveaux graffitis…
Le site Internet, maisongainsbourg.fr nous annonce l'ouverture de la maison-musée pour la fin septembre 2023. À l'heure où est rédigé cet article, il n'est pas encore ouvert au public et je n'ai pas encore eu l'occasion de m'y rendre.
Le photographe Tony Frank a publié un livre en 2017 intitulé 5bis, rue de Verneuil dans lequel il dévoile ses photos prises au domicile du chanteur.
Le photographe évoque la maison de Serge Gainsbourg dans le cadre d'une interview à France Culture. Selon le photographe, Serge Gainsbourg s'y serait installé dès la fin des années 1960. La grille que l'on voit à droite de la photo ci-dessus n'existait pas au départ. Cette grille y aurait été ajoutée car de nombreux fans venaient sonner à sa porte… Une fenêtre aurait été murée car les badauds avaient tendance à regarder l'artiste dans son intimité.
Toujours selon Tony Frank, la maison héritée par sa fille Charlotte serait restée intacte. On peut imaginer des murs entièrement noirs et des objets placés à des endroits bien précis.
Il ne reste plus qu'à réserver son billet pour visiter la maison-musée !
Auguste Comte (1798-1857)
Salon |
Un peu plus à l'est de Saint-Germain-des-Prés et plus précisément dans le quartier de l'Odéon, se trouve la maison d'Auguste Comte que vous pouvez visiter.
Salle à manger |
Au numéro 10 de la rue Monsieur le Prince (VIe arrondissement), au deuxième étage, le dernier appartement du philosophe Auguste Comte a été entièrement reconstitué dans les années 1960 nous indique la documentation de la Maison d'Auguste Comte.
Les meubles en bois d'acajou que l'on voit sur les photos auraient été achetés par Auguste Comte.
Cabinet de travail |
En 1848, Auguste Comte crée la Société positiviste et reçoit dans cette pièce l'ensemble de ses membres.
Tête néphrologique |
Au-dessus de la cheminée du cabinet de travail, on distingue une tête néphrologique qui indiquerait les fonctions de chaque partie du cerveau selon le médecin Franz Joseph Gall (auteur du mythe de la "bosse des maths") qu'admire Auguste Comte.
Salle de cours |
Auguste Comte, polytechnicien est connu pour avoir enseigné les mathématiques dans son appartement. Toujours selon la documentation de la Maison d'Auguste Comte, le tableau noir serait d'origine.
Chambre à coucher |
C'est dans sa chambre que le philosophe serait mort, probablement d'un cancer de l'estomac. À droite de la photo, on remarque la présence de la redingote et du chapeau haut de forme du philosophe seuls vêtements conservés d'Auguste Comte.
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
14, rue Monsieur-le-Prince, VIe arrondissement |
Selon Jacques Hillairet dans son Dictionnaire historique des rues de Paris, le compositeur Camille Saint-Saëns aurait habité le numéro 14 de la rue Monsieur-le-Prince de 1876 à 1889.
Le compositeur habite un immeuble néo-Louis XIII éclectique de la première moitié du XIXe siècle nous précise la documentation du PLU.
Ce que l'on remarque en premier est sa porte en bois sous forme d'arcade avec un mascaron au-dessus. On observe également deux sculptures. La figure de gauche représente une figure féminine qui étudie. À ses pieds on voit une miniature d'Athéna, déesse que l'on associe à la sagesse. Alors que la figure de droite, dans une posture plus lascive a déjà laissé tomber son livre. Ces deux figures seraient une représentation du vice et de la vertu.
Café Les Deux Magots |
En début de chapitre, nous avons vu dans le métro comment le passé du quartier de Saint-Germain-des-Prés était illustré. Il s'agit bien du passé car les librairies qui caractérisaient le quartier autrefois sont désormais remplacées par des boutiques de luxe. Sans oublier le prix au mètre carré (le boulevard Saint-Germain serait, selon un article du Parisien, l'artère la plus chère de France) qui concentre une population particulièrement aisée.
Montparnasse et ses alentours
À l'aube du XXe siècle, le quartier du Montparnasse va attirer de nombreux artistes - français et étrangers. Parmi ces artistes, on y croise Fernand Léger, Ossip Zadkine, Guillaume Apollinaire, Amedeo Modigliani, Pablo Picasso, Tsuguharu Foujita…
Gertrude Stein (1874-1946)
27, rue de Fleurus, VIe arrondissement |
Selon Claire Lemonnier dans son ouvrage intitulé Elles ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception, on apprend que l'écrivaine Gertrude Stein s'installe à Paris au 27, rue de Fleurus dans le VIe arrondissement avec son frère. Ils vont accueillir de nombreux artistes notamment américains : Ernest Hemingway et Francis Scott Fitzgerald. Devenue collectionneuse, Gertrude Stein côtoie les peintres dont Pablo Picasso qui l'immortalise dans son portrait.
Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, l'écrivaine habite un immeuble de type post-haussmannien construit par Gabriel Pasquier en 1894 (comme nous l'indique l'immeuble). Au-dessus de la porte d'entrée, on observe un mascaron qui représenterait Hercule protégé par son manteau en peau de lion de Némée.
Françoise Sagan (1935-2004)
25, rue d'Alésia, XIVe arrondissement |
Dans les années 1970, l'écrivaine Françoise Sagan habite rue Guynemer à proximité du jardin du Luxembourg. Elle est reconnue dans la rue et décide de quitter son appartement pour un quartier plus discret, rue d'Alésia nous précise Claire Lemonnier dans son œuvre consacrée aux Parisiennes.
L'écrivaine et sa compagne Peggy Roche emménagent dans un immeuble plutôt coquet qui date de 1881. Cet immeuble, érigé par un certain Henry L. Duchesne selon le PLU est pourvu d'un atelier d'artiste ajouté en 1890.
Détail de l'immeuble |
La façade de l'immeuble est dotée de sculptures présentant des scènes bucoliques entrecoupées de pilastres corinthiens.
Georges Brassens (1921-1981)
9, impasse Florimont, XIVe arrondissement |
Georges Brassens, né à Sète mais Parisien pendant de nombreuses années, a connu essentiellement les XIVe et XVe arrondissement selon le site Internet de la Ville de Paris qui retrace sa biographie.
On apprend notamment que le chanteur aurait vécu au 9, impasse Florimont pendant 22 ans, de 1944 à 1966 chez un couple, Jeanne Le Bonniec et Marcel Planche, sans oublier les chats !
Détail de la façade |
Georges Brassens s'installe dans cette impasse discrète mais facilement accessible. Vous ne pouvez pas la rater, la Ville de Paris, qui manifestement aime l'artiste, ayant posé une affiche contre le mur visible depuis la rue d'Alésia.
Par la suite, l'artiste se serait installé rue Santos-Dumont dans le XVe arrondissement.
Buste de Georges Brassens |
Aujourd'hui, un parc porte son nom dans le XVe arrondissement pour lui rendre encore un dernier hommage.
Agnès Varda (1928-2019)
86, rue Daguerre, XIVe arrondissement |
Dans la palpitante rue Daguerre vivait la réalisatrice de la Nouvelle vague, Agnès Varda. La maison, plutôt discrète et moderne est entièrement couverte de rose. Selon Claire Lemonnier dans son ouvrage Elles ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception, la réalisatrice aurait vécu à cette adresse de 1951 jusqu'à sa mort en 2019.
À sa mort, de nombreux voisins sont venus lui rendre hommage car Agnès Varda était une figure discrète et appréciée du quartier.
Maryse Bastié (1898-1952)
23, rue Froidevaux, XIVe arrondissement |
Juste en face du cimetière du Montparnasse, on remarque la présence d'un immeuble de style Art déco. Selon Claire Lemonnier dans son ouvrage consacré aux Parisiennes célèbres, l'aviatrice Maryse Bastié y aurait habité.
Détail |
Sur la façade, une plaque confirme bien cette information. En-dessous on peut y lire le nom de l'entrepreneur, Auclair. Le PLU nous apprend que l'immeuble date de 1929 et que l'architecte est un certain G. Grimberg.
Maryse Bastié fait partie des pionnières de l'aviation. Détentrice de nombreux records dès la fin des années 1920, Maryse Bastié entre à la Croix rouge pendant la seconde guerre mondiale et s'engage comme aviatrice pour l'Armée de l'Air - ce qui est exceptionnel pour une femme à cette époque - selon le site du Ministère de la Défense.
Cimetière du Montparnasse
Cimetière du Montparnasse, XIVe arrondissement |
D'après Jacques Barozzi, dans son ouvrage Secrets des cimetières de Paris, le cimetière du Montparnasse ouvre ses portes en 1824. À cette date, la nécropole appartient à la ville de Montrouge avant que le quartier ne soit annexé à la capitale en 1860.
Sculpture funéraire conçue par Niki de Saint-Phalle |
Le cimetière du Montparnasse comptabilise environ 300.000 sépultures. La nécropole a la particularité d'abriter des personnes qui ont habité le quartier, des personnes qui se sont illustrées dans le domaine de l'édition, des intellectuels et c'est un cimetière où l'on voit fleurir des sculptures funéraires plus modernes et colorées. C'est le cas notamment de la tombe d'un certain Ricardo sur laquelle on aperçoit une sculpture de Niki de Saint-Phalle (photo ci-dessus). Enfin, c'est aussi un "cimetière-musée" qui attire de nombreux touristes.
Le cimetière du Montparnasse regorge de tombes d'éditeurs-libraires comme celle de Pierre Larousse ou Louis Hachette (1800-1864) que l'on peut voir sur la photo ci-dessus.
Il faut savoir qu'au XIXe siècle, l'éditeur est aussi libraire - on ne fait pas encore forcément la différence entre celui qui gère la chaîne de production et celui qui vend les livres nous informe le Dictionnaire historique de Paris.
Jusqu'à la fin du XXe siècle, Paris est une ville qui "produit" et qui vend des livres notamment dans le Quartier Latin. À l'aube du XXIe siècle, éditeurs et libraires quittent petit à petit ce cocon littéraire à cause de la hausse exorbitante des loyers du quartier.
Son nom n'est pas forcément connu du grand public, toutefois Honoré Champion (1846-1913) est le fondateur des Éditions Honoré Champion encore en activité. En 1874, Honoré Champion ouvre sa librairie et maison d'édition consacrée aux sciences humaines et à la littérature.
Sa sculpture funéraire, conçue par Albert Bartholomé nous précise Jacques Barozzi dans son ouvrage consacré aux cimetières parisiens, représente le défunt devant les étagères de sa librairie.
Tombe de Charles Pigeon |
Au cimetière du Montparnasse on croise des sculptures funéraires qui ne passent pas inaperçues comme celle de Charles Pigeon (1838-1915) qui serait la plus photographiée du cimetière.
Le défunt est représenté à demi-allongé tenant un livre à la main tandis que son épouse est allongée sur le lit. Avec sa tête légèrement relevée et ses yeux ouverts, madame Pigeon ne ressemble pas tant que ça à une gisante. De plus, le couple semble porter des vêtements de jour. Pourquoi représenter une scène pleine de vie dans un cimetière ?
Selon Francis Lecompte dans son œuvre Paris, ses savants et ses inventeurs, Charles Pigeon, ancien vendeur Au Bon Marché, travaille en 1875 dans une boutique qui vend des lampes à pétrole. À cette époque, ces lampes sont extrêmement dangereuses et les accidents ne sont pas rares. Charles Pigeon invente un système de sécurité qui va limiter les accidents et leur permettre d'éclairer plus longtemps, et vend ses lampes à bas prix. L'inventeur possède même un stand à l'Exposition universelle de 1900. Son invention va avoir un tel succès que son usine va tourner jusqu'en 1960. Cette lampe typique de la Belle Époque va péricliter avec la généralisation de l'électricité.
C'est peut être cette idée lumineuse qui aurait donné l'envie à l'auteur - anonyme - de cette sculpture de créer une scène de la vie courante. Seul l'ange qui veille sur la famille nous rappelle que cette sculpture est funéraire.
Tombe de Dumont d'Urville |
Autre tombe qui s'impose à notre vue, celle de Jules Dumont d'Urville (1790-1842), le navigateur.
C'est d'abord sa forme d'obélisque que l'on remarque, puis le buste de l'explorateur et enfin, le bas relief qui retrace quelques pans de la vie de Dumont d'Urville.
Détail de la sépulture |
D'après Jacques Barozzi dans son ouvrage Secrets des cimetières de Paris, cette sculpture serait l'œuvre d'un certain Antoine-Laurent Dantan.
Tombe de Maryse Bastié |
Dans un tout autre style, Maryse Bastié, qui habitait l'immeuble de la rue Froidevaux avec vue sur le cimetière est inhumée au cimetière du Montparnasse.
Tombe de Maryse Bastié |
La tombe de l'aviatrice évoque ses records et ses décorations dont la légion d'honneur. L'aile que l'on voit sur la sculpture nous fait penser à l'aile d'un avion.
Tombe d'Agnès Varda et de Jacques Demy |
Agnès Varda qui a habité la rue Daguerre juste à côté du cimetière repose avec son époux Jacques Demy. On constate que la tombe du couple attire des curieux car on y trouve des traces de rouge à lèvres et des petits cœurs !
La tombe du couple Jaques Demy et Agnès Varda n'est pas la seule à être maquillée. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, une tombe qui réunit Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir est couverte de cœurs et autres "fantaisies". Cette tombe serait l'une des plus visitées du cimetière selon Jacques Barozzi.
Plaque du 11bis, rue Victor Schoelcher, XIVe arrondissement |
N'oublions pas que Simone de Beauvoir a aussi vécu juste à côté du cimetière du Montparnasse, au 11bis, rue Victor Schoelcher. Tout comme la rue Froidevaux, cette rue jouxte le cimetière.
Tombe de Serge Gainsbourg |
Toujours selon l'ouvrage de Jacques Barozzi consacré aux cimetières parisiens, la tombe de Serge Gainsbourg serait également l'une des plus visitées du cimetière. Certaines personnes y déposent parfois des objets lié à l'artiste : des tickets de métro, du chou…
J'aurais pu citer d'autres tombes intéressantes du cimetière du Montparnasse. Toutefois, ce blog n'est pas un catalogue mais une première invitation au voyage. Découvrez d'autres figures des arts, des lettres, des inventeurs…D'autres sculptures plutôt inhabituelles pour un cimetière vous étonneront !
Le quartier des Ministères
Ce que l'on considère comme le quartier des ministères, des ambassades et autres bâtiments officiels correspond plus ou moins au VIIe arrondissement côté faubourg Saint-Germain et ses alentours.
Les hôtels particuliers de ce quartier appartiennent à l'origine à la grande aristocratie jusqu'à la Révolution française. Avec la Restauration sous Louis XVIII et le retour des artistocrates au XIXe siècle, les hôtels particuliers seront restitués aux propriétaires pour certains et d'autres vont être récupérés par les ministères et les ambassades selon le Dictionnaire historique de Paris. Nous allons voir ici, que certaines grandes figures de la littérature vont être associées à ce quartier.
François-René de Chateaubriand (1768-1848)
120, rue du Bac, VIIe arrondissement |
Au 118-120, rue du Bac, à deux pas du Bon Marché, vous tomberez sur deux hôtels particuliers mitoyens. Il s'agit de l'hôtel de Clermont-Tonnerre et de l'hôtel Voisin. Nous sommes face à un immeuble construit en 1714 nous précise la base POP - l'immeuble est classé Monument Historique. Cet édifice, construit alors pour le compte des Missions étrangères serait l'œuvre de Claude-Nicolas Le Pas-Dubuisson.
Détail de la façade |
Les portes, qui représentent des allégories auraient été dessinées par un certain Louis Dupain.
François-René de Chateaubriand, nous précise Jacques Hillairet dans son Dictionnaire historique des rues de Paris, aurait habité les beaux quartiers dans Paris : rue de Lille, rue des Saints-Pères, place de la Concorde, etc. En 1838 l'écrivain loue un appartement au rez-de-chaussée du 120, rue du Bac où il termine ses Mémoires d'outre-tombe avant de s'éteindre en 1848.
Comtesse de Ségur (1799-1874)
48, rue de Varenne, VIIe arrondissement |
S'il y a une rue à Paris où l'on trouve plusieurs bâtiments officiels et ministères, c'est bien la rue de Varenne (Hôtel Matignon, Ministère de l'Agriculture, ambassade d'Italie…).
Cette rue a connu quelques célébrités dont Sophie Rostopchine, plus connue sous le nom de la comtesse de Ségur. L'écrivaine s'y installe en 1819 nous précise Claire Lemonnier dans son ouvrage Elles ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception. Selon le Dictionnaire de Jacques Hillairet, cet hôtel particulier aurait été érigé en 1719.
Edith Wharton (1862-1937)
53, rue de Varenne, VIIe arrondissement |
Autre figure de la littérature américaine, Edith Wharton s'installe au numéro 53 de la rue de Varenne de 1910 à 1920 nous précise la plaque.
Plaque |
Édith Wharton fait partie des écrivains Américains qui vivent à Paris dans la première moitié du XXe siècle comme on a déjà pu le voir précédemment avec Gertrude Stein.
Elsa Triolet (1896-1970) et Louis Aragon (1897-1982)
Hôtel Gouffier de Thoix, 56, rue de Varenne, VIIe arrondissement |
Autres Parisiens célèbres locataires d'un appartement dans la très chic rue de Varenne, le couple Elsa Triolet et Louis Aragon. Selon l'ouvrage de Claire Lemonnier consacré aux Parisiennes célèbres, le couple se serait installé au dernier étage de l'hôtel Gouffier de Thoix entre cour et jardin (donc pas visible depuis l'extérieur). À gauche de la porte, une plaque nous informe de leur date d'arrivée dans cette annexe de l'hôtel de Matignon : de 1960 jusqu'en 1970 pour Elsa Triolet et 1982 pour Louis Aragon soit les dernières années de leur vie.
L'hôtel Gouffier de Thoix, construit en 1760 selon la base POP est classé Monument Historique.
Détail |
Sur la porte, on reconnait à gauche Minerve avec sa lance et son globe. À droite, on reconnait Mars avec son casque. Nous sommes face à une façade typique du XVIIIe siècle comme la plupart des hôtels particuliers de la rue de Varenne.
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