Il ne s'agit pas de voir ici toutes les figures qui ont vécu dans les quartiers populaires mais de voir quelques personnalités parisiennes qui ont vécu ailleurs que dans les beaux quartiers.
L'Est parisien : Picpus et le Père-Lachaise
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Square Georges Courteline, XIIe arrondissement |
Georges Courteline (1858-1929)
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43, avenue de Saint-Mandé, XIIe arrondissement
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Selon l'ouvrage d'Eric Fauguet,
Maisons célèbres. Écrivains artistes philosophes musiciens scientifiques, le romancier et dramaturge français
Georges Courteline habite le numéro 43 de l'avenue de Saint-Mandé de 1906 à sa mort en 1929.
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Façade |
Georges Courteline habite un immeuble plutôt bourgeois somptueusement décoré.
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Porte d'entrée |
Sur la façade de l'immeuble, on peut voir la date de construction (1904) et son auteur, un certain L. Péchard.
Cimetière de Picpus
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Chapelle du cimetière de Picpus, XIIe arrondissement |
Derrière les murs du numéro 35 de la rue de Picpus se trouve un petit enclos qui renferme une chapelle et un petit cimetière. Ce terrain est accolé à l'ancien couvent des Chanoinesses de Saint-Augustin.
Selon l'ouvrage de Jacques Barozzi intitulé Secrets des cimetières de Paris, ce lieu regroupe deux fosses communes où sont enterrées les personnes guillotinées sous la Révolution française notamment sous la Terreur en 1794.
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Plaque |
Le site de la Ville de Paris nous apprend que non loin de l'actuel cimetière de Picpus, on guillotine plus de 1300 personnes entre juin et juillet 1794. On décide d'enterrer les corps quasi-secrètement dans ce jardin entouré de hauts murs.
À l'aube du XIXe siècle, des membres de la famille de nombreux nobles guillotinés décident de faire de ce sinistre lieu un cimetière.
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Tombe de La Fayette |
Qui trouve t-on dans ce cimetière ? Selon l'ouvrage de Jacques Barozzi, essentiellement des membres de la noblesse d'Ancien Régime tel qu'Alexandre de Beauharnais, premier mari de Joséphine, future impératrice des Français ; la princesse Grimaldi de Monaco ou la duchesse de Gramont. On peut y trouver également des proches de la famille royale comme le prince de la Trémoille qui était le coiffeur de Marie-Antoinette ou le valet de Louis XVI.
Toutefois, la célébrité la plus remarquable lorsque l'on arpente ce cimetière est bien Gilbert du Motier, dit
Marquis de La Fayette (1757-1834). L'homme politique y est enterré avec sa famille. Tous les 4 juillet, nous précise le site de la Ville de Paris, l'ambassadeur des États-Unis vient déposer une gerbe en hommage à l'homme qui a joué un rôle majeur dans l'indépendance des USA - ce qui explique la présence du drapeau américain sur sa sépulture.
Le cimetière du Père-Lachaise
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Vue du cimetière |
Si vous souhaitez croiser des tombes de gens célèbres, il n'y a pas mieux que le cimetière du Père-Lachaise. Non moins d'un million de personnes y sont enterrées - sans compter les défunts du colombarium - dans environ 44ha nous précise le Dictionnaire historique de Paris. De nombreux touristes viennent s'y égarer.
Origines du cimetière du Père-Lachaise : un cimetière boudé
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Tombe d'Abélard et d'Héloïse |
Jacques Barozzi, dans son ouvrage intitulé
Secrets des cimetières parisiens, nous précise que le cimetière du Père-Lachaise ouvre ses portes en 1804. La création de ce cimetière fait partie d'une politique de restructuration des cimetières de la capitale. À cette époque, nous sommes en périphérie de Paris et plus précisément sur le terrain dit du "Mont-Louis" dans l'Est parisien où professait le
Père Lachaise, confesseur de Louis XIV.
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Tombe d'Abélard et d'Héloïse (détail) |
Au début du XIXe siècle, peu de Parisiens enterrent leurs morts dans ce tout nouveau cimetière. En 1817, nous précise le
Dictionnaire historique de Paris, on décide de transférer les prétendus restes d'
Abélard et d'
Héloïse, amants maudits du Moyen-Âge (photo ci-dessus). Dans le cas de ce mausolée, on parle alors d'un cénotaphe, c'est-à-dire une tombe sans les restes du défunt.
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Tombe de Molière |
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Tombe de La Fontaine |
En vous approchant de la tombe de Jean de La Fontaine, vous reconnaîtrez la fable
Le Loup et la Cigogne représentée sur le bas relief.
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Le Loup et la Cigogne |
Cette opération séduction marche bien puisque dès 1830, le cimetière attire de nombreuses sépultures. Tout le monde veut être enterré près de Molière et de Jean de La Fontaine !
Un site historique
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Tombe de Casimir Périer |
Le cimetière du Père-Lachaise est un véritable musée à ciel ouvert. C'est le lieu idéal pour connaître de nombreuses personnalités notamment politiques qui ont traversé le XIXe siècle, parfois de manière monumentale comme la sépulture de
Casimir Périer (1772-1832). Cet homme politique que l'on voit représenté au sommet de son mausolée est connu pour avoir été ministre de l'Intérieur sous Louis-Philippe.
Les sculptures, nous précise Jacques Barozzi, seraient l'œuvre de
Jean-Pierre Cortot (lui-même inhumé au Père-Lachaise). Les bas reliefs représentent l’Éloquence, la Fermeté et la Justice que l'on aperçoit sur la photo ci-dessus.
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Tombe de François Arago |
Outre des monarchistes au Père-Lachaise on croise aussi des républicains comme
François Arago (1786-1853) que l'on voit sur la photo ci-dessus. Ce dernier est d'abord connu comme physicien avant d'embarquer en politique. En 1848, il fait partie du gouvernement provisoire et contribue avec Victor Schoelcher à abolir l'esclavage. Sa tombe serait l'œuvre de l'architecte Félix Duban et son buste celle de David d'Angers (ces deux artistes sont également inhumés au Père-Lachaise) toujours selon l'ouvrage de Jacques Barozzi.
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Tombe de Ledru-Rollin
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Autre figure républicaine,
Alexandre Ledru-Rollin (1807-1874) à qui l'on doit le suffrage universel masculin en 1848. Son buste est aussi l'œuvre de David D'Angers.
Quand vous vous arrêterez à la station de métro Ledru-Rollin, vous saurez désormais qui c'est !
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Tombe de François Raspail |
Arrêtons-nous devant cette sépulture. Il s'agit de la tombe de la famille Raspail.
François-Vincent Raspail (1794-1878) est connu pour avoir été chimiste et homme politique. Sa tombe, nous précise Jacques Barozzi, est l'œuvre d'Antoine Etex. On sait que Raspail a participé aux révolutions de 1830 et de 1848 et qu'il a été longtemps emprisonné. La sculpture représente Madame Raspail, en pleureuse emmitouflée dans un drap qui ne peut voir son époux.
Les fans du groupe Dead can dance reconnaîtront la pochette de leur album intitulé Within the realm of a dying sun que cette tombe a inspiré.
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Tombe de Victor Schoelcher |
Nous voici devant la tombe de
Victor Schoelcher (1804-1893) ou du moins ce qu'il en reste puisque ses cendres sont au panthéon depuis 1949 pour précise Jacques Barozzi. On lui doit l'abolition définitive de l'esclavage dans les colonies. Victor Schoelcher est enterré avec son père.
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Tombe de Félix Faure |
Pour terminer sur le thème de la politique, jetons un œil à la tombe de
Félix Faure (1841-1899). Ce dernier est président sous la IIIe république de 1895 à 1899. Il décède dans le palais de l'Élysée en présence de sa maîtresse (la page
Wikipédia vous racontera en détail les quolibets et plaisanteries autour de la mort du président de la République).
Il est représenté en gisant et sa tombe serait l'œuvre de
René de Saint-Marceau nous précise Jacques Barozzi.
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Tombe de Félix Faure |
Une promenade romantique
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Tombe de Louis Visconti (1791-1853) |
Le cimetière du Père-Lachaise n'est pas qu'une empilade de pierres tombales, c'est aussi le plus grand espace vert de Paris intra-muros. Plus de 6000 arbres y sont plantés selon le Dictionnaire historique de Paris : des érables, des frênes, des marronniers…Sans oublier la population animale : une soixantaine espèces d'oiseaux, des chats, des renards, des escargots… selon le reportage du programme Météo à la carte intitulé "Découverte : le Père-Lachaise, un cimetière vivant".
Lorsque l'on passe devant la tombe de l'architecte Louis Visconti (photo ci-dessus), on constate une parfaite harmonie entre la nature et les sépultures.
Louis Visconti fait partie du "secteur romantique" du cimetière. En effet, il est situé pas très loin d'artistes romantiques du XIXe siècle.
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Tombe de Théodore Géricault |
Comme artiste romantique présent au cimetière du Père-Lachaise, on peut citer le peintre
Théodore Géricault (1791-1824). Le peintre est représenté - par Antoine Etex - allongé sur un socle nous informe Jacques Barozzi dans son ouvrage intitulé
Secrets des cimetières de Paris.
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Détail de la sépulture |
Sur le socle, on y trouve des bas reliefs qui s'inspirent de l'œuvre de Géricault tel que le Chasseur de la garde (photo ci-dessus) ou bien le Radeau de la méduse (photo ci-dessous).
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Détail de la sépulture |
Au cimetière du Père-Lachaise, on croise également le tombeau d'
Eugène Delacroix ( 1798-1863) qui est beaucoup plus sobre.
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Tombeau d'Eugène Delacroix |
En outre, on trouve des mausolées qui parfois peuvent devenir des cénotaphes comme celle du compositeur
Gioacchino Rossini (1792-1868).
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Tombe de Rossini |
En effet, Jacques Barozzi nous apprend que le corps du célèbre compositeur aurait été rendu à l'Italie en 1887.
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Tombe d'Alfred de Musset |
Autre figure du romantisme,
Alfred de Musset (1810-1857) est représenté à travers un buste de marbre blanc conçu par un certain
Jean Barre nous précise Jacques Barozzi dans son ouvrage consacré aux cimetières parisiens. Sur le socle, on y trouve certains titres de ses œuvres (
Lorenzaccio,
le Caprice…) L'écrivain aurait demandé à être enterré près d'un saule pleureur, ce que le sol ne permet pas vraiment...ce qui pousse l'administration du cimetière à replanter l'arbre environ tous les quatre ans nous informe le
Dictionnaire historique de Paris.
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Sœur d'Alfred de Musset |
Juste derrière la tombe du célèbre écrivain se trouve la sœur d'Alfred de Musset. Peut-être à t-elle meilleure vue sur le saule pleureur ?
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Tombe d'Alexandre Falguière |
Pour finir sur la balade romantique qu'offre le cimetière du Père-Lachaise, observons la tombe du sculpteur
Alexandre Falguière (1831-1899). Ce que l'on remarque est surtout la sculpture de Laurent Marqueste qui représente une allégorie de l'Inspiration.
Quelques tombes célèbres
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Tombe de Jim Morrison |
On sait que le cimetière du Père-Lachaise attire de nombreux touristes du monde entier. Parmi les tombes célèbres, on peut citer celle de
Jim Morrison (1943-1971), le chanteur des Doors. Les visiteurs viennent voir la tombe de Jim Morrison comme s'ils venaient voir la Joconde au musée du Louvre, sa tombe est un incontournable pour les touristes. Beaucoup de fans viennent s'y recueillir, y déposent des objets - lorsque que ce ne sont pas des chewing-gums mâchés collés sur la tombe d'à côté. La tombe du chanteur, souvent taguée, doit être protégée par une barrière et fait l'objet de pèlerinages au fil des ans selon une vidéo des archives de l'INA.
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Tombe d'Allan Kardec |
Caché sous un dolmen, on reconnaît le buste d'
Allan Kardec (1804-1869), fondateur du spiritisme. Autrement dit, le théoricien qui fait venir des esprits autour de tables tournantes. Sa tombe serait la plus visitée selon Jacques Barozzi dans son ouvrage
Secrets des cimetières de Paris. En tout cas, elle semble être la plus fleurie. Selon l'article de Pierre de Baudouin pour France 3 régions, on vient voir sa tombe dans l'espoir d'y exaucer des vœux.
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Tombe d'Oscar Wilde |
Le cimetière du Père-Lachaise accueille en 1909, la dépouille d'
Oscar Wilde (1854-1900) qui était depuis sa mort enterré modestement au cimetière de Bagneux. Nous voici face à un sphinx collé à un imposant socle gris protégé par une vitre.
Pourquoi cette vitre ? Selon la base POP, une grande partie du cimetière est classée monument historique et cette œuvre de Jacob Epstein intitulée Flying demon angel conçue en 1912 en fait partie. Selon une publication de l'AFP parue dans l'Express, à l'origine le sphinx aurait perdu son sexe dans les années 1960.
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Flying demon angel |
Dès des années 1990 on voit apparaître des traces de rouge à lèvres selon le site du Ministère de la Culture. À force de rougir, le monument commence à être endommagé par le gras contenu dans les rouges à lèvres. C'est en 2011 qu'à charge des descendants de l'écrivain, du gouvernement irlandais et des Monuments historiques français a été rénovée cette œuvre funéraire.
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Tombe d'Alain Bashung |
Aujourd'hui, c'est la tombe d'
Alain Bashung (1947-2009) qui attire les bisous !
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Tombe de Victor Noir |
Pour terminer notre promenade au cimetière du Père-Lachaise, je vous propose d'observer la tombe de Victor Noir. Ce nom n'évoque peut être rien pour vous mais la tombe de ce mystérieux jeune homme est célèbre et attire les curieux.
Victor Noir (1848-1870) est journaliste anti-bonapartiste. Il meurt à l'âge de 21 ans d'un coup de pistolet tiré par un certain Pierre Bonaparte (cousin de Napoléon III) dans le cadre d'un duel. Victor Noir devient alors un symbole républicain.
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Détail de la tombe de Victor Noir |
Jules Dalou, nous précise Jacques Barozzi, représente Victor Noir en gisant avec son chapeau haut-de-forme. Le sculpteur met en relief une partie de son anatomie de manière expressive qui devient de fait, un symbole de fécondité. En effet, le bronze au niveau de l'entrejambe, des pieds et des lèvres du gisant est poli régulièrement par les visiteurs et visiteuses...
Notre balade au cimetière du Père-Lachaise s'achève ici. Toutefois, cette invitation au voyage n'est qu'une ébauche de ce que l'on peut voir au Père-Lachaise car d'autres sépultures valent le détour, sans oublier les monuments aux morts. Le cimetière du Père-Lachaise, c'est comme le musée du Louvre, on ne peut pas tout voir en une seule fois…
Le Nord de Paris, la Nouvelle Athènes et Montmartre
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19, boulevard de Strasbourg, Xe arrondissement |
Simone Weil (1909-1943)
D'après l'ouvrage de Claire Lemonnier,
Elles ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception, on apprend que la philosophe
Simone Weil (1909-1943) est née dans un appartement du 19, boulevard de Strasbourg à Paris.
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1, rue de Metz, Xe arrondissement |
L'immeuble du 19, boulevard de Strasbourg forme un angle avec le numéro 1 de la rue de Metz. Cet édifice est occupé par l'entreprise de bonneterie Gaston Verdier dont on peut encore voir la porte d'entrée (photo ci-dessus).
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Détail de la façade |
On remarque la présence de têtes de lion et surtout de mosaïques typiques du style Art déco. Les mosaïques sont l'œuvre des céramistes
Gentil & Bourdet comme nous l'indique la façade.
À la naissance de la philosophe, la façade Art déco que l'on peut dater des années 1920 n'existait pas encore.
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Façade côté 1, rue de Metz |
Sur la façade, le monogramme G et V rappelant le nom de l'entrepreneur apparaît à plusieurs reprises.
La Nouvelle Athènes
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Vue de la rue d'Aumale, IXe arrondissement |
Entre la gare Saint-Lazare et le sud de Pigalle se trouve un lotissement que l'on appelle la "Nouvelle Athènes". Nous sommes dans le IXe arrondissement et plus précisément du côté de la rue Blanche, de la rue Saint-Georges, de la rue d'Aumale etc.
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Angle de la rue Taitbout et de la rue d'Aumale |
C'est un quartier un peu à part dans la capitale qui va naître autour des années 1820. L'expression de Nouvelle Athènes apparaît en 1823 selon un journaliste de l'époque. Ce quartier a la particularité de présenter une architecture néo-grecque antiquisante. Les édifices que l'on peut encore admirer aujourd'hui ont été conçus pour des artistes peintres, des acteurs, des écrivains et des hommes politiques. Il faut avoir à l'esprit qu'à cette époque, il n'y avait rien si ce n'est des champs et des vignes nous précise l'historien et chroniqueur Frédérick Gersal dans le programme Paname diffusé sur France 3 TV.
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Détail du 15, rue d'Aumale
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Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, le fronton situé au-dessus des fenêtres est doté d'une palette de peintre.
Très vite, les artistes vont être attirés par ce nouveau quartier. En effet, le
Dictionnaire historique de Paris, nous apprend par exemple que le comédien
Talma (1763-1826) aurait vécu au 9, rue de la Tour-des-Dames. Talma est considéré comme un grand tragédien au XIXe siècle. Il aurait été l'acteur préféré de Napoléon Bonaparte nous précise Franck Gersal.
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1, rue de la Tour-des-Dames |
Autre figure du théâtre de la Comédie française de la première moitié du XIXe siècle,
Mademoiselle Mars (1779-1847) qui habite le numéro 1 de la
rue de la Tour-des-Dames et organise ses soirées. Cet édifice, classé Monument Historique aurait été construit en 1820 selon la base POP.On reconnait le style grec avec sa porte d'entrée aux colonnes doriques.
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80, rue Taitbout, IXe arrondissement |
Derrière la façade du 80, rue Taitbout se cache le square d'Orléans.
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Détail d'une façade du square d'Orléans |
Nous sommes ici sur le terrain acheté notamment par Mademoiselle Mars qui fait construire en 1829 un édifice dont on peut voir l'une des façades sur la photo ci-dessus. Nous sommes toujours dans le style grec avec les colonnes ioniques autour des fenêtres. L'architecte serait un certain Edward Crésy selon le Dictionnaire historique de Paris.
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Sous une entrée du square d'Orléans |
Toujours selon le
Dictionnaire historique de Paris, en 1842 l'écrivaine
George Sand emménage au numéro 5 et le compositeur Chopin habite le n°9. Ils sont "rejoints" par le sculpteur Dantan, la danseuse Marie Taglioni, la cantatrice Pauline Viardot, Alexandre Dumas père et bien d'autres encore. On sait que ce phalanstère abrite des ateliers d'artistes, on peut donc supposer que des peintres y habitaient aussi.
Montmartre
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Rue Lepic, XVIIIe arrondissement |
Pour terminer notre balade chez les Parisiens célèbres, je vous emmène à Montmartre. Je ferai l'impasse sur les artistes peintres car ils ont déjà fait l'objet d'un chapitre consacré aux
ateliers d'artistes. On sait que Montmartre a attiré de nombreux peintres de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle (Pablo Picasso, Toulouse-Lautrec, Suzanne Valadon, Maurice Utrillo…).
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Le Passe-Muraille, sculpture de Jean-Marais inspirée de l'œuvre de Marcel Aymé |
On sait que Montmartre a aussi attiré des écrivains : Marcel Aymé (dont la photo ci-dessus évoque le Passe Muraille) ; des musiciens comme Claude Nougaro ; des personnalités liées au cinéma et au spectacle telles que Claude Lelouch ou Michou.
De nombreux gens célèbres ont habité et habitent encore Montmartre. Il est difficile d'évoquer toutes les célébrités montmartroises et il n'est pas rare de tomber sur un article de presse qui évoque l'appartement d'une célébrité.
Dalida (1933-1987)
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11bis, rue d'Orchampt, XVIIIe arrondissement |
Claire Lemonnier, dans son ouvrage
Elles ces Parisiennes. Promenades à la rencontre de femmes d'exception, nous apprend que
Dalida a vécu au 11bis, rue d'Orchampt. Toutefois, qui n'a pas déjà arpenté la rue d'Orchampt et remarqué cette magnifique maison avec la plaque commémorative ?
Ce que l'on sait moins est que l'écrivain Louis-Ferdinand Céline y aurait vécu avant la Libération nous précise l'article de Fanny Guénon des Mesnards pour le magazine AD.
Selon l'article, la chanteuse se serait installée dans la maison dès 1962 et ce, jusqu'à son décès en 1987.
Par la suite, la maison aurait été scindée en plusieurs appartements.
La maison avec ses murs de briques marron nous renvoie à la Belle époque. Selon le frère de la chanteuse, Orlando, dans un article du Parisien, les grilles que l'on aperçoit de la rue ont été ajoutées car la chanteuse étaient souvent importunée alors qu'elle avait trouvé refuge dans cette maison pour y trouver le calme.
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Statue de Dalida sur la place qui porte son nom |
Toujours selon l'article du
Parisien, en 1997 on inaugure le buste de Dalida par le sculpteur
Alain Aslan. Ce buste connaitrait le même sort que le gisant Victor Noir du Père-Lachaise …
Cimetière de Montmartre
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Cimetière de Montmartre |
Selon Jacques Barozzi dans son ouvrage intitulé Secrets des cimetières de Paris, le cimetière de Montmartre est le cimetière du Nord de Paris. Ouvert en 1825, le cimetière de Montmartre constitue le troisième plus grand cimetière de la capitale par sa superficie avec ses 10,48 hectares nous précise le panneau de la Ville de Paris.
Du fait de sa situation géographique, le cimetière de Montmartre accueille beaucoup de personnalités du monde du spectacle, des compositeurs, des danseurs d'opéras notamment de la seconde moitié du XIXe et du XXe siècle.
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Vue du cimetière |
Ce cimetière peut parfois faire penser à celui du Père-Lachaise par son terrain escarpé, ses arbres et ses nombreuses sculptures.
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Tombe de Paul Poiret |
Autre point commun avec le cimetière du Père-Lachaise, la prolifération de chapelles comme celle du couturier
Paul Poiret (1879-1944) qui a libéré les femmes du corset dès 1906.
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Tombe de Jules Castagnary |
La particularité du cimetière de Montmartre est le pont Caulaincourt aérien en acier - typique de la fin du XIXe siècle - qui traverse une partie de la nécropole, ce qui est unique à Paris. Si vous souhaitez voir la tombe du journaliste
Jules Castagnary (1830-1888), celle-ci sera ombragée par le pont.
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Détail de la sépulture |
Cependant, rien ne vous empêche d'admirer le buste en bronze du journaliste sculpté par Rodin (photo ci-dessus).
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Tombe de Gustave Guillaumet |
Au cimetière de Montmartre, on remarque la présence de nombreuses sculptures notamment celle de Louis-Ernest Barrias pour la tombe du peintre
Gustave Guillaumet (1840-1887). La sculpture, intitulée
La fille de Bou Saâda représente une jeune fille orientale - le peintre Gustave Guillaumet étant connu pour ses œuvres réalisées en Algérie.
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Tombe de Jean-Baptiste Greuze |
Au cimetière de Montmartre, vous tomberez sur la sépulture du peintre
Jean-Baptiste Greuze (1725-1805). Comme nous le précise Jaques Barozzi dans son ouvrage consacré aux cimetières parisiens, le peintre, mort en 1805, serait enterré avant même la création du cimetière !
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Détail de la sépulture |
Selon l'ouvrage
Secrets des cimetières de Paris, le sculpteur de cette sépulture serait
Ernest Dagonet (1856-1926). La tombe de Jean-Baptiste Greuze accueille la descendance du peintre (photo ci-dessus). Il est possible que les filles du peintre aient déplacé la dépouille de leur père au cimetière de Montmartre et demandé au sculpteur d'orner la tombe de la famille.
Outre la palette qui rappelle que Jean-Baptiste Greuze était peintre, la sculpture représente un buste du peintre, inspiré de l'un de ses autoportraits.
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Détail de la sépulture |
Quant à la jeune fille que l'on voit avec une cruche, on pourrait penser que c'est l'une des filles du peintre qui est représentée. Or, il s'avère que la sculpture illustre le personnage du tableau de Jean-Baptiste Greuze intitulé La cruche cassée que l'on peut admirer au musée du Louvre.
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Cénotaphe d'Emile Zola |
Au cimetière de Montmartre, vous croiserez de grands écrivains du XIXe siècle. La tombe d'
Emile Zola (1840-1902) - ou plutôt son cénotaphe car sa dépouille a été transférée au Panthéon en 1908 - est facilement visible. On peut lire sur sa tombe le nom de l'architecte qui a conçu le monument funéraire. Il s'agit de Frantz Jourdain à qui l'on doit les bâtiments de la
Samaritaine.
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Tombe de Théophile Gautier |
Autre grand poète et écrivain du XIXe siècle,
Théophile Gautier (1811-1872) qui est enterré au cimetière de Montmartre.
Sa tombe est ornée d'une sculpture qui représente un personnage féminin dotée d'une plume. À ses côtés, on aperçoit le portrait de Théophile Gautier en médaillon et sur le socle, on observe une lyre. On peut en déduire qu'il s'agit de la représentation de Calliope, muse de la poésie. Cette sculpture serait l'œuvre du sculpteur
Cyprien Godebski.
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Tombe d'Alexandre Dumas fils |
Il est difficile de ne pas remarquer la tombe d'
Alexandre Dumas fils (1824-1895). Il s'agit bien du fils d'Alexandre Dumas père qui lui est enterré ailleurs avant sa panthéonisation.
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Tombe d'Alexandre Dumas fils |
L'auteur de
La dame aux camélia est représenté en gisant dans un mausolée ouvert par le sculpteur
René de Saint-Marceaux, le même sculpteur qui a réalisé la tombe de Félix Faure que l'on a vu auparavant au cimetière du Père-Lachaise.
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Tombe d'Alphonsine Duplessis et de Jean-Claude Brialy |
Le cimetière de Montmartre a la particularité d'attirer des personnalités du monde du spectacle.
La courtisane
Alphonsine Marie Duplessis, comtesse de Perregaux (1824-1847) qui a inspiré le personnage de Marguerite,
La dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils est elle aussi enterrée au cimetière de Montmartre.
Sur la tombe de la demi-mondaine, outre son monogramme le "A" d'Alphonsine accolé au "P" de Perregaux, on aperçoit des traces de rouge à lèvres…
Pour finir sur une note plus romantique, des admirateurs ont posé deux roses rouges et deux roses blanches, une allusion à La Dame aux camélias. Même décédée, "la dame aux camélias" a encore des admirateurs !
Dans un tout autre registre,
Jean-Claude Brialy (1933-2007) l'acteur et réalisateur aurait exprimé le souhait d'être enterré à côté d'Alphonsine Duplessis. C'est chose faite, ainsi, il est sûr d'être visité !
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Tombe d'Edgar Degas |
Il est plus facile de trouver la tombe d'une célébrité au cimetière du Montparnasse ou du Père-Lachaise qu'au cimetière de Montmartre. En effet, la juxtaposition des tombes et le relief du cimetière rendent les recherches difficiles. En observant la chapelle qui représente la famille de Gas, je ne m'attendais pas à voir celle du peintre et pourtant il s'agit bien de la sépulture d'
Edgar Degas (1834-1917), le peintre impressionniste des danseuses d'opéras et des courses hippiques.
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Portrait d'Edgar Degas |
On reconnait bien le peintre impressionniste sur le portrait de la sépulture.
Au sol, des chaussons de danse ont vraisemblablement été déposés en offrande.
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Tombe de Vaslav Nijinsky |
On reste dans le domaine de la danse en admirant la tombe de
Vaslav Nijinsky (1889-1950). Le "Clown de Dieu" considéré comme l'un des plus grands danseurs de la première moitié du XXe siècle est enterré au cimetière de Montmartre avec cette magnifique sculpture.
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Tombe de Sacha Guitry |
Autre grande figure du théâtre et du cinéma,
Sacha Guitry (1885-1957) - ainsi que son père Lucien Guitry, comédien - est inhumé au cimetière de Montmartre. On ne peut pas rater sa tombe car celle-ci se trouve à l'entrée du cimetière et se démarque par la blancheur de sa pierre tombale.
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Tombe de Dalida |
Quelle tombe est la plus visitée au cimetière de Montmartre ? Selon Jacques Barozzi dans son œuvre Secrets des cimetières de Paris, la tombe de Dalida serait la plus visitée et la plus fleurie du cimetière.
D'autres figures de la chanson populaire sont enterrées au cimetière de Montmartre (Fred Chichin, Dick Rivers ou Carole Fredericks notamment) mais je vous laisse les découvrir.
Pour conclure, d'autres musées et immeubles où ont vécu des Parisiens célèbres sont à découvrir à Paris. Peut-être que des ajouts se feront par la suite. Quoi qu'il en soit, j'espère que cette invitation au voyage chez les peoples vous a plu et qu'elle vous a donné envie de (re)découvrir ces Parisiens célèbres!
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