Fontaine Maubuée
Angle du no 120 de la rue Saint-Martin et de la rue de Venise, IVe arrondissementFontaine Maubuée vue depuis la rue Saint-Martin |
La fontaine représentée ci-dessus dite « Maubuée » serait l'une des plus anciennes de Paris. On doit l'origine de son nom aux mauvaises eaux de Belleville qui seraient de « mauvaise qualité » selon le Dictionnaire Historique des rues de Paris de Jacques Hillairet.
La fontaine actuelle a connu une restauration en 1733 par Jean Beausire que nous aurons l'occasion d'évoquer ultérieurement. Puis en 1937, la fontaine est démontée avant de resurgir lorsque le quartier de Beaubourg se transforme dans les années 1960.
Côté rue Saint-Martin, on remarque un bas relief représentant un vase empli de plantes. Selon le livre de Jacques Barozzi, Paris de fontaine en fontaine, on peut imaginer qu'un autre bas relief se trouvait de l'autre côté. Au-dessus de cette représentation, on distingue une plaque vide, peut-être une ancienne inscription aujourd'hui disparue. Malgré la plaque d'égout, l'eau ne coule plus aujourd'hui.
Fontaine des Innocents
Place Joachim du Bellay, Ier arrondissementFontaine des Innocents |
Nous sommes en pleine Renaissance lorsqu'en 1547 Pierre Lescot dessine les plans de cette œuvre monumentale devenue aujourd'hui monument historique.
Selon Jacques Barozzi, Paris de fontaine en fontaine, Henri II se serait servi de cette fontaine pour en faire sa tribune lors de son arrivée à Paris.
Si des boutiques et des bars entourent de nos jours cette fontaine, il faut imaginer au XVIe siècle la présence d'une église et d'un cimetière qui disparaissent au XVIIIe au profit d'un marché. Sous le Second Empire, on y construit les halles de Baltard. En 1860, Gabriel Davioud installe la fontaine sur un piédestal en forme d'escalier. Le site Wikipedia nous montre à travers quelques photos les changements que subit la place au fil des ans avec sa belle fontaine.
Détail de la fontaine des Innocents |
Fontaine de la Halle aux Blés
Rue de Viarmes, Ier arrondissementPartie basse de la fontaine |
Colonne Médicis, partie haute |
Selon le site Wikipedia, un robinet, disparu suite à un incendie, alimentait les Parisiens en eau venue de Notre-Dame et de Chaillot.
Détail |
Fontaine Médicis
Jardin du Luxembourg, VIe arrondissementFontaine Médicis vue de face |
Figures mythologiques |
Le côté sombre et imposant de Polyphème contraste avec la clarté et la légèreté du couple.
Faune |
Chasseresse |
Ancienne fontaine Eginhard
Rue Eginhard, IVe arrondissementFontaine vue de face |
On sait peu de choses sur cette fontaine dont il ne reste que quelques vestiges et qui est difficile à dater. Néanmoins, Jacques Hillairet évoque dans son Dictionnaire l'existence des propriétés qui l'entourent autour des années 1650.
La fontaine se présente sous la forme d'un puits. Sur le mur, on devine une sculpture aujourd'hui disparue.
Oculus avec les lettres « SA » qui évoquent Sainte-Anastase |
Fontaine du Pot-de-Fer
Angle du no 60 de la rue Mouffetard et de la rue du Pot-de-Fer, Ve arrondissementFontaine vue de face |
En 1624, on pose une première pierre puis en 1672, un certain Michel Noblet fait construire une fontaine. D'après le livre de Jacques Barozzi, Paris de fontaine en fontaine, l'eau de la fontaine du Pot-de-Fer proviendrait de l’aqueduc d'Arcueil qui alimentait le palais du Luxembourg.
La fontaine se présente sous la forme d'un angle arrondi. La frise aux multiples motifs aurait été ajoutée au XVIIIe siècle. La base Mérimée confirme son inscription aux monuments historiques.
Fontaine de Sainte-Avoye
58, rue du Temple, IIIe arrondissementFontaine vue de face |
De forme fine et étroite, la fontaine est dotée d'un fronton présentant deux dauphins avec le symbole de Paris en son centre qui ont certainement ajoutés par la suite.
Fontaine Boucherat
Angle du no 133 de la rue de Turenne et du no 70 de la rue Charlot et place Olympe de Gouge, IIIe arrondissementFontaine Boucherat |
D'allure monumentale et de forme quadrangulaire, la fontaine comporte un fronton triangulaire. Juste en-dessous, on peut lire une phrase en latin qui évoque le traité de Ryswick signé notamment par Louis XIV. On remarque également la présence de la tête d'un faune juste au-dessus d'un arc. Plus bas, une tête de lion apporte l'eau de la fontaine.
Plaque |
Enfin, selon la base Mérimée, cette fontaine est classée monument historique.
Et du côté des propriétés privées?
Jusqu'à présent, on a pu voir les fontaines publiques avec leurs spécificités architecturales et ses multiples restaurations. Je vous propose ici de vous montrer trois exemples de fontaines privées que l'on pouvait voir dans des hôtels particuliers au XVIIe siècle.Fontaine du Coq
Avenue du Coq, IXe arrondissementFontaine de l'avenue du Coq |
Cette fontaine est d'apparence utilitaire avec sa partie en bronze encastrée dans un petit cul-de-four, c'est-à-dire de forme voûtée, et son petit bassin.
Détail de la fontaine du Coq |
Cette fontaine appartenait autrefois au château des Porcherons, devenu par la suite, Château du Coq. Construit initialement au XVe siècle, ce château aurait été détruit selon la page Wikipedia au Second Empire. La fontaine du Coq est le seul vestige de ce château.
Fontaine de l'Hôtel Chalon Luxembourg
26, rue Geoffroy l'Asnier, IVe arrondissementFontaine de l'Hôtel Châlon Luxembourg |
L'hôtel Chalon Luxembourg dont on peut voir sa fontaine ci-dessus aurait été construit vers 1625. Cet hôtel particulier a abrité plusieurs propriétaires durant le XVIIe siècle. L'allure générale de la propriété a subit peu de modifications au cours des siècles. On peut en déduire que la fontaine daterait du XVIIe siècle.
La fontaine est plutôt de petite taille par rapport aux fontaines publiques que l'on pouvait construire à cette époque. Toutefois, cette fontaine ne manque pas de sophistication puisqu'elle est pourvue d'une plaque de fer sur laquelle on peut voir une mère et son enfant entourée d'angelots. Il s'agit très certainement d'une représentation d'une « Vierge à l'enfant ». Les personnages sont entourés de cornes d'abondance. Enfin, un petit mascaron (une tête de chien ?) a été placé pour déverser l'eau.
Fontaine Colbert de Villacerf
23, rue de Turenne, IVe arrondissementFontaine vue de face |
Dans son ouvrage Les Hôtels particuliers de Paris, Alexandre Gady situe l'existence de cette bâtisse vers 1646 pour Edouard Colbert de Villacerf (le neveu du grand Colbert). Selon Jacques Barozzi dans son œuvre Paris de fontaine en fontaine, cette fontaine aurait été certes conçue au XVIIe siècle mais aurait subi moult modifications au XIXe siècle.
La fontaine, accolée à la façade, s'impose dans le décor. Au centre, on peut voir un personnage féminin, une nymphe selon J. Barozzi, tenant une cruche. En-dessous, on distingue deux tout petits mascarons à tête de lion. La nymphe est entourée d'une imposante sculpture de pierre qui forme une sorte d'arc. Au-dessus de cet arc on aperçoit Neptune le dieu des océans.
Pour poursuivre la balade, rendez-vous au XVIIIe siècle.
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