mercredi 30 janvier 2019

Paris au Grand siècle (8) : Les quartiers. Les Halles

9, rue Bertin Poirée, Ier arrondissement

Quittons à présent les quartiers chics un moment pour nous balader en plein cœur des Halles.

Rue Bertin Poirée, Ier arrondissement

Si le quartier des Halles est plus connu pour son ancien marché qui a marqué les XIXème et XXème siècles, ce micro-quartier abrite quelques immeubles du XVIIème siècle tels que ceux de la rue Bertin Poirée (photos ci-dessus).

Ici le rez-de-chaussée et le premier étage abritent un commerce. On remarque la présence de larges fenêtres grillagées et les deux fenêtres arrondies du premier étage. La pierre utilisée dans la partie inférieure qui apporte une ambiance chaleureuse contraste avec la façade très blanche et lisse qui donne un aspect plus froid aux trois étages supérieurs consacrés aux logements.

Le premier étage sur la partie blanche abrite un logement plus haut en plafond. Plus on monte en étage, plus les appartements sont petits et on les devine plus modestes.

7 rue Bertin Poirée

Le numéro 7 de la rue Bertin Poirée présente une autre façade typique du XVIIème siècle. La pierre est omniprésente au rez-de-chaussée tandis que les étages supérieurs sont plus blancs. Alors que la plupart des fenêtres sont fines, trois fenêtres du premier étage sont plus larges mais il est possible qu'elles aient été refaites par la suite.

Rue des Bourdonnais, Ier arrondissement

22, rue des Bourdonnais, Ier arrondissement

La rue des Bourdonnais présente des immeubles aux portes en forme d'arcade au rez-de-chaussée ou bien tout simplement arrondie comme au numéro 22.

34, rue des Bourdonnais, Ier arrondissement

Au numéro 34, on peut admirer un petit hôtel particulier datant de 1640 comme nous le précise Jacques Hillairet dans son Dictionnaire Historique des rues de Paris. Le plan local de l'urbanisme nous apprend qu'il s'agit de l'hôtel de Villeroy.

L'hôtel de Villeroy présente une grande et haute porte cochère.

Porte cochère

Cette porte est pourvue d'un discret mascaron à tête de faune et de décorations florales. Ces décorations sont le signe d'une certaine richesse du propriétaire. Selon le site Wikipedia, l'hôtel de Villeroy aurait été construit pour un certain Nicolas V duc de Neufville de Villeroy proche de Louis XIV.

Le rez-de-chaussée nous montre l'existence d'un commerce et les fenêtres sont fines et hautes.

Selon la base Mérimée (cet hôtel est classé monument historique), l'édifice aurait abrité un bureau de poste dès 1689 puis une ancienne crèmerie. Le site Wikipedia évoque l'existence éphémère d'un cyber café. Depuis les années 2010, cet hôtel accueillerait des expositions et est amené à servir de lieu de tournage pour le cinéma.

Cet hôtel particulier est signe d'exception dans ce quartier plutôt bourgeois voire populaire à l'époque.

39, rue des Bourdonnais, Ier arrondissement

Au numéro 39 de la rue des Bourdonnais se trouve une maison du XVIIème siècle selon Jacques Hillairet dans son Dictionnaire historique des rues de Paris. Selon l'auteur de ce dictionnaire, cette maison serait la plus ancienne de la rue. Sachant que l'hôtel de Villeroy date de 1640, on peut dater cet édifice de la première moitié du XVIIème siècle.

La porte cochère qui a été remplacée par une grille mène à une petite cour. À droite, on retrouve le commerce situé au rez-de-chaussée, les deux étages possèdent peu de fenêtres. Seule cette partie contient un toit fait d'ardoise contrairement à la partie située en second plan.

Jacques Hillairet évoque une ancienne adresse de boutique de dentelles puis de soieries (« À La barbe d'or » selon le plan local de l'urbanisme).

Rue Quincampoix, IVème arrondissement

13 rue Quincampoix, IVème arrondissement

Si vous souhaitez admirer d'autres immeubles du XVIIème siècle, n'hésitez pas à longer la rue Quincampoix. Selon la base Mérimée, de nombreux immeubles datent du XVIIème siècle tel que le numéro 13 (photo ci-dessus) ou le numéro 15 classés monuments historiques.

15, rue Quincampoix, IVème arrondissement

Malgré le caractère populaire auquel on pourrait penser et malgré les transformations majeures du XXème siècle (la fin du marché et la reconstruction du quartier avec le centre Pompidou) le quartier des Halles a su préserver quelques vestiges du XVIIème siècle.

Quittons ce quartier plus « populaire » pour nous diriger de l'autre côté du forum des Halles.

Ancien hôtel de la Porte

25, rue du Jour, Ier arrondissement

Façade de l'hôtel de la Porte

Juste derrière l'église Sainte-Eustache se trouve un édifice qui abrite aujourd’hui le musée du Barreau de Paris. Nous sommes au 25, rue du Jour dans le Ier arrondissement.

L'ancien hôtel particulier se présente sous la forme d'un coude, ce qui est peu banal. L'immeuble se présente sur trois étages et l'on retrouve de hautes fenêtres fines typiques du XVIIème siècle.

Détail de l'hôtel vu de face

On connaît peu de choses sur cet édifice si ce n'est qu'il date du XVIIème selon le site du musée du Barreau de Paris. Toutefois, sa forme originale et ses sculptures valent le coup d’œil. Son nom, « ancien hôtel de la Porte » pourrait faire allusion à l'ancienne enceinte de Philippe Auguste qui se trouvait sur cette rue (selon le site Wikipedia, on trouverait quelques vestiges aux numéros 21 et 23 de la rue du Jour).

Sculpture de l'ancien hôtel de la Porte

Hôtel de Royaumont

4, rue du Jour, Ier arrondissement

Porte de l'hôtel de Royaumont

En poursuivant votre visite rue du Jour, vous tomberez sur le vestige d'un ancien hôtel particulier du XVIIème siècle reconstitué dans les années 1950 selon le site Wikipedia.

Le porche que l'on voit sur la photo ci-dessus est ce qu'il reste de l'hôtel de Royaumont construit en 1612 selon les protections patrimoniales de Paris. Le nom « hôtel de Royaumont » est inscrit sur la plaque noire. Construit entièrement en pierre, le porche présente des pilastres d'ordre ionique. Selon la Ville de Paris, l'hôtel particulier aurait appartenu à un abbé proche d'Henri IV. Le bien aurait été vendu suite à la Révolution. La page Wikipedia montre une photo de l'ancien hôtel de Royaumont reconverti en établissement commercial — comme les édifices que l'on a vu dans le quartier du Marais avant que le lieu soit entièrement reconstruit.

Empruntez la rue Coquillière jusqu'à la rue du Louvre. Arrêtez-vous à l'angle du numéro 9 de la rue Coq Héron.

Hôtel Bullion

9, rue Coq Héron, Ier arrondissement

Façade de l'hôtel Bullion

L'hôtel Bullion est monumental, on ne peut pas passer à côté. Sa façade nous indique que cet hôtel particulier abrite la Caisse d'Épargne.

Un panneau de la Mairie de Paris date l'édifice de 1639 pour un certain Noël de Bullion, marquis de Gallardon, homme politique.

Le site du ministère de l'Économie confirme que Louis Le Vau est l'architecte de cet édifice.

L'hôtel Bullion est un hôtel typique du XVIIème siècle. On retrouve la cour carrée entre le portail et la façade quoique aucun jardin n'y figure. Le site du ministère évoque de grandes transformations au cours du XVIIIème siècle.

La façade sur rue est constituée de deux étages et est dotée de fenêtres hautes et fines et le toit est conçu en ardoise. Le fronton de la porte possède des sculptures qui représentent un lion et un aigle. Il est possible que ces sculptures soient apparues plus tard lorsque l'édifice est devenu le siège de la Caisse d'Epargne soit en 1844.

La base Mérimée nous indique que l'hôtel Bullion est inscrit sur la liste des monuments historiques.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.